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Pour avoir publié un communiqué de l'Armata di u Populu Corsu sur mon site : (Communiqué diffusé au préalable par l'AFP et par une trentaine de site de presse sur Internet)
La raison de ma garde à vue :
Mon explication :
Lundi 7 Février 2005 Ne pouvant répondre pour le moment à tous les messages de soutien, à chacun d'entre vous, je vais tous vous remercier pour votre soutien, votre mobilisation sur Internet et devant les commissariats d'AIACCIU et de BASTIA. Y compris ceux qui par la pensée ont voulu me soutenir :) ("Poney Association", association loi 1901). Je remercie aussi tous ceux qui ont voulu me donner ou me prêter du matériel informatique pour que je puisse de nouveau être présent sur Internet.
Alors que s’est-il passé ....
Un dicton dit "jamais deux sans trois" !
La première fois, c'était en 1998, pour mémoire, un préfet de l'État français est assassiné, une répression tous'azimut en découle : la piste magrébine, la piste agricole, la piste nationaliste, la piste des vendeurs de chaussures corses.... la piste intellectuelle et la piste informatique qui débute un matin de novembre à 8H15 par une perquisition à la maison par 4 policiers (DNAT et Brigade de répression Informatique)... de 8h15 à 22h00, les heures passent, les P.V (procès verbaux) se suivent et mon matériel monte sur paris pour ne plus jamais redescendre. Ce matin là, la DNAT sous commission rogatoire 1338, Assassinat, tentative d'assassinat et complicité d'assassinat (en schématisant), frappe à ma porte pour me lâcher le soir avec un 1337, la fameuse "association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste. Accusation four tout, qui permet de mettre en examen une personne sous le prétexte fallacieux de fréquenter des nationalistes corses...
En 2000, suite à un article publié, ou des menaces à peine voilée sont dites sur mon site par un internaute anonyme, je suis convoqué au SRPJ pour être entendu, mais cette fois ci et par deux fois, la convocation se fait par téléphone, et l'audition est libre, pas de garde à vue... Mon matériel n'est pas saisi. Mais c'est les "locaux" qui enquêtent, pas paris. 2005...
En 2004 apparaît un nouveau (énième groupe clandestin), l'Armata di u Populu Corsu... Qui se caractérise par une série d'action clandestine assez dure, "attentat contre la gendarmerie de Cauro, attentat contre l'académie" etc. Ce groupe publie à l'AFP Marseille le 6 janvier un communiqué qui fait monter au créneau le préfet de Corse, les journaux français et les locaux, osant la comparaison avec le communiqué (les communiqués) des "sans sigles/Groupe des Anonymes" de 1998. Je me suis dit ce jour là que le communiqué devait être aussi complet (un texte politico-militaire) que ceux émanant des "sans sigles/Groupe des Anonymes" de 1998. Comme je fais ma revue de presse quotidienne, je lis tous les articles qui montent en épingle entre le 6 et le 7 janvier, un communiqué que personne n'a encore lu ailleurs que dans les bureaux des polices ou de la presse. Je me demande mis à part la menace de mort à prendre au sérieux, ce qui peut y avoir de "politique" ou de militaire dans ce communiqué.
Le 7 janvier, en utilisant le moteur de recherche Google et en lisant les journaux "habituels ou historiques", je tombe sur une 30 aine de sites qui publient l'image scannée du dit communiqué et du logo (clandestin à cheval) dans pratiquement tous les articles de presse sur internet. Étant un archiviste et collectionneur de tous ce qui touche à la Corse et à la LLN, je cherche une image scannée de bonne qualité pour lire enfin ce communiqué dont tous le monde parlent mais dont personne n'a eu l'occasion de le lire sauf dans les milieux autorisés.
Par chance (enfin le mot chance prendra fin le 1er février), je trouve quelques sites qui publient une image scannée de très bonne qualité, suffisante pour la traitée via "paint shop pro" et lire le communiqué dans son entier ou presque. Aider aussi par le reportage de France 3 corse qui publie dans sa longueur le communiqué et qui grâce à mon scope, et une touche pause qui fonctionne parfaitement, de finir de recopier sur mon site l'intégralité de ce communiqué. D'autant plus que pratiquement tous les journaux ont publié de large extrait qui m'ont aussi aidé à ré écrire sur mon site, l'intégralité dudit communiqué.
Alors pourquoi publier ce communiqué ; Pour toutes les raisons qui font que mon site existe : Base de données, bibliothèques de la LLN, informations, tentative d'explication du combat des corses pour leur souveraineté et surtout pour donner aux internautes la possibilité de se faire une idée sur l'APC, son communiqué et sur cette montée au créneau des journaux et institution coloniale.
Parce qu'en fait, entre les communiqués des "sans sigles/Groupe des Anonymes" de 1998 (publié dans le livre de Michel Codaccioni, Corse assassinat d'un préfet, édition albiana) et celui ci, il y a pas photo, ce n'est pas comparable. Mis à part cette promesse morbide de tuer un être humain, la sémantique, la rhétorique n'est pas la même à l'APC. Ce qui ne remet pas en cause, le fond politique de ce communiqué de l'APC mais sa forme et le fait que cela est été monté en sauce par tous le monde. Certes, un préfet a été assassiné et des menaces de morts ne sont jamais à prendre à la légère.
En fait peu importe, les raisons de ma publication, puisque cette publication l'a été légalement partout sur Internet, et aussi notamment sur France 3 corse. Donc rien de très "terroriste" dans mon acte de publication. Certes mon site "subversif" est sous surveillance, depuis sa première forme (LIBERTÀ sur Wanadoo puis sur free.fr) en 1997. Sans dévoiler les secrets de la garde a vue, il m'a semblé que de toute façon un jour ou l'autre la visite de la DNAT était programmée... Mieux vaut jamais que tard ?
Ce mardi 1er février, à 5h45 du matin, on sonne à ma porte de façon normale, la porte n'est pas cassée, personne ne sort son arme, vu l'heure je me doute de l'identité des visiteurs (le père noël passe en décembre et à minuit)... J'ouvre, je m'habille tout en écoutant d'une oreille distraite, le pourquoi du comment de la visite matinale "répressive" : mon site Internet et le communiqué de l'A.P.C ! J'acquiesce que je me doutais que je savais pourquoi... Enfin je croyais savoir.
Donc après les présentations d'usages, ma mise en garde à vue, la présentation de la commission (enfin je sais plus trop si c'est une commission) ou je suis "accusé" de relation avec une entreprise terroriste dans le but de, je résume, tuer, préparer un attentat enfin des choses pas gaies et tout ça pour mon site... baben. Piombu !!!
La perquisition commence donc par ma chambre, ou traîne mon matériel informatique et plus de quinze ans de documents, tracts, posters, communiqués, photos. Je comprends que ça va être long, vu l'épluchage de tous ce qui est dans ma chambre. En résumé, après deux heures de recherche, il est saisi 23 pièces à charge(ou à décharge ?) contre moi. Et une 24ieme dans ma voiture.
En dehors de mon matos informatique... Des photos de jeunesse, ou je suis déguisé en frontiste, des FAX ou impression Internet de communiqués du FLNC datant de 96 et un calendrier 2004 en poster avec le clandestin à cheval...
Au delà de pièces à conviction aussi incroyable que surprenante, je suis toujours dans l'optique que cette garde à vue est du seul fait de mon site et de son cotés "subversif" "dérangeant", "militant", et d'une répression politique pure.
Je comprends qu'on diligente une enquête dans le cadre de menaces de mort, je comprends qu'on puisse venir me prendre à la maison à 6H00 (le raccourci, nationaliste=terroriste=prison est tellement logique).
Au bout d'un moment de discussion, P.V, questions et sous entendus, je m'aperçois qu'en fait, "on" (la hiérarchie parisienne, et les policiers chargés de m'interroger) est persuadés du fait que je suis : soit je suis le "chef de l'APC", soit "l'intellectuel du groupe", soit "un membre", soit directement en relation avec l'APC (de la main a la main le communiqué)... A ce moment précis, je sais que je suis là pour 96h et que "plus si affinité" me feront montés en France voir un procureur de la DNAT, voir si j'ai de la chance pour me faire dédicacé le dernier livre du Juge Gilbert Thiel.
Je demande donc la "permission" de prouver que j'ai trouvé ce document sur Internet, comment je l'ai trouvé le 7 janvier 2005. Après un premier essai infructueux de recherche via Google, je me dis que je suis "dedans" pour une accusation incroyable. J'explique de nouveau ma bonne foi même si ce document je ne le retrouve plus sur Internet et qu'ils peuvent me garder et me mettre en prison. Puis je réessaye de nouveau et je trouve enfin cette putin de preuve sur le site "l'internaute" !
Il est clair que du cotés des policiers en face de moi, l'intime conviction qu'ils avaient sur moi passe du présumé coupable au présumé innocent. La garde à vue change de visage, et ce malgré le fait que la hiérarchie parisienne aimerait quand même ne pas m'avoir arrêté pour rien. Donc on continue (on devait en être à 10 ou 15 heures de garde à vue quand on est arrivé à ce point de présumé innocent)
Certes une convocation aurait suffit à démontrer ma bonne foi, pas de perte de temps et pas de perte financière des deux cotés. Il doit y avoir des enquêtes en corse plus important que de perdre 40 heures sur moi, mon site ou mon éventuelle appartenance à l'APC...
Le bilan pour moi de ces 40 heures en G.A.V, j'ai perdu deux kilos, ce que je devais de toute façon faire ce mois ci, j'ai ranger ma chambre, jeter l'encombrant et l'inutile, j'ai encore une fois réalisé que je pouvais compter pas mal de monde de tous les horizons politiques, associatifs, culturels, amicales, sportifs, familial, virtuels.... J'ai appris à éviter les généralisées sur les policiers locaux et même sur la DNAT. Mais je garde mes certitudes sur la machine administrative et répressive de l'état français, sur les méthodes peu enclines de démocratie des procureurs et juges de la DNAT. Sur le fait que pas mal de monde dans ces instances veulent marquer des points, veulent montrer à l'opinion publique et aux politiques qu'on peut en trois semaines interpellés un membre de l'APC sans rien vérifier avant des preuves qu'on peut avoir sur cette personne. Le SI de l'histoire : Si je n’avais pas pu prouver mon innocence lors de ma G.A.V sur mon appartenance à l'APC, la presse, la justice se serait engouffrée dans cette fausse information : arrestation d'un membre présumé du groupe clandestin de l'APC, avec une auto félicitation de la politique répressive en corse. (Toujours plus prompt à marquer des points quelques soient les méthodes ou moyens utilisées).
L'intime conviction des policiers que j'ai eus en face de moi m'a sûrement été salvatrice des prolongations et d'une "déportation" demandées avec insistance les premières heures par PARIS.
Néanmoins, mes ordinateurs personnels, celui d'une "amie" que je réparais et 5 disques durs sont montés a paris, et vont être épluchés. L'histoire ne s'arrête donc pas à ma libération du 2 février 2005.
Je dois faire une croix que tous ce qui m'a été saisie, tant que le dossier de l'ARMATA DI U POPULU CORSU, n'est pas clos.
Je sais que maintenant, tous ce qui est personnel ou anodin peut être pis a charge contre moi dans une enquête de police vu les scellés. (Ne gardez rien à la maison... Une photo d'enfance déguisée en tortues ninja, un poster politique, un porte-clef sinon vous serez accusé de reconstitution de ligue dissoute)
A charge : Le logo du clandestin à cheval qui est vendu en poster ou en calendrier en corse parce que c'est le logo du groupe clandestin APC.
Moralité : si demain un groupe clandestin met une COPPA ou un LONZU en logo, tous les détenteurs de COPPA ou de LONZU sont des militants nationalistes et de "michants" terroristes.
Deux solutions sont à envisagés : Soit à Paris, ceux qui ont insisté pour qu'une "mission" soit menée contre moi, ont zappé par négligence ma source Internet (ou par erreur, ou par méconnaissance du net) et donc ont trouvé le 7 janvier le chef de l'APC en sablant le champagne. Croyant sincèrement que j'aurais été assez stupide pour le faire en étant dedans au risque de me manger 5 ans de préventive pour faire rire ma grand mère. Ou bien le prétexte était ma publication pour autre chose que de croire que j'étais de prêt ou de loin dans l'APC... Soit il était aussi prévue de me faire "peur" pour mon site, d'envisager sa fermeture (option actuellement à l'étude à Paris), de prendre toutes mes informations pour leurs bases de données...
Quoi qu'il en soit, en conclusion, je ne souhaite à personne une garde à vue même dans de "bonne condition", la bouffe n’est pas bonne, il fait froid, ça pue la merde et la pisse, on dort la lumière allumée et le bruit est omniprésent. C'est stressant, on se pose un million de questions, ce n’est pas facile et rien n'est jamais jouer lors d'une audition.
Répression politique ou non dans mon cas ?
Oui pour la simple et bonne raison que l'insistance de paris ne m'a pas fait penser à une justice sereine. Mais plus à une opération de communication politique pour montrer la rapidité de l'enquête. Pour la saisie de mes photos personnelles, de mon calendrier et de tout le reste.
Oui parce que mon cas personnel ne relève pas de l'anti-terrorisme mais d'une juridiction locale.
Oui pour cet acharnement à me faire passer pour ce que je ne suis pas, proche de l'APC aux yeux de ceux qui m'ont interrogé, de ceux qui pensent que "si on se présente à 6H00 du matin ce n’est pas pour rien", et de ceux qui pensent continuellement qu'il n'y a pas de "fumé sans feu" ou que "nationaliste corse = clandestin".
Oui, pour la pression mis sur ma petite amie lors de son audition libre sur le fait qu'elle allait se retrouver a paris si elle mentait et sur le fait que ce que j'avais fait était très grave ! Pression que l'on retrouve dans toutes les auditions de militants nationalistes.
Oui sur le principe qu'un ami qui m'a offert un calendrier risque d'avoir une visite matinale uniquement pour avoir penser a moi et pour avoir voulu me faire plaisir. (Une visite à 6h00 du matin probable pour avoir offert un calendrier!)
Oui parce que certaines personnes pensent que tous les nationalistes sont des terroristes et ces personnes sont en place dans l'administration Parisienne. Qu'ils font de la politique un article du code pénal, qu'ils obéissent aux politiques pour faire appliquer les lois. Que le simple fait de penser CORSE / NATIONALISTE fait de vous un "Terroriste».
Oui parce que sous couvert de la république on peut broyer les individus parce qu'ils pensent Corse. La seule raison pour laquelle je dirais non, c'est pour les policiers qui ont su arrêté les frais quand leur intime conviction est passé de présumé coupable à présumé innocent dans mon cas personnel. Ce qui n'est souvent pas le cas pour toutes les autres interpellations à caractère politique. Mon site n'est pas là pour servir la soupe à ceux qui pensent en "colons". Mais pour donner une information brute de ce que le mouvement national, ce que les corses réclament pour leur devenir. Tout ce qui est sur mon site se trouve ailleurs sur Internet, dans les rédactions de presse, dans les journaux virtuels ou papier, en vidéo sur les médias télévisés. Merci à Corse matin pour m'avoir rajeunie de 20 ans (jeune internaute). Merci au site l'internaute, le seul qui a gardé en ligne le communiqué de l'APC (ce qui est étrange, c'est que depuis ma déposition, cet article est introuvable sur Internet y compris sur l'internaute) Merci à tous mes amis, amies, et à ma famille pour le soutien. Aux internautes pour leurs messages sur les forums, à l'association "peut pas, demain j'ai poney" qui malgré tout ont eu une pensée fraternelle :) Aux jeunes et moins jeunes qui se sont frigorifiés devant les commissariats de corse. A tous ceux qui dès ma sortie m'ont proposé une aide pour repartir sur internet. Aux structures politiques pour le soutien inconditionnel. Enfin merci à ceux qui se reconnaîtront pour m'avoir compris. Et à tous ceux que je n'ai pas cités. A ceux qui sont arrivés à la fin de cette phrase vu la longueur de mon intervention ; ce qui explique 40 Heures de Garde à vue, non ? Articles de presse (Corse Matin / Arritti)
2008 : Garde à vue, perquisition et saisie du matériel informatique d'unità Naziunale : Pourquoi ? Pour avoir tenté d'etteindre un feu naissant... Matériel jamais restitué malgré une demande au Procureur de la République et malgré le fait que je n'ai eu rien à voir avec la mise à feu. |