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Le PNC : "Corse : L'heure est à la relance du processus de paix, pas à la relance de la clandestinité"

Mercredi 31 mai 2006 : "L'heure est à la relance du processus de paix, pas à la clandestinité" Le PNC (Partitu di a Nazione Corsa) s'appuie sur les exemples Basques et Irlandais et prônent une fois pour toute l'arrêt de la violence.  Le PNC a tenu une conférence de presse, dont voici des extraits.

Jean Christophe Angelini déclare : " Ce message s'adresse à tous les interlocuteurs, à toutes les parties prenantes du conflit en cours, à l'Etat naturellement qui porte une responsabilité très importante dans le conflit que nous connaissons depuis maintenant 30 ans, mais également à la classe politique  et puis aussi aux nationalistes, notamment à ceux qui ont choisi la voie de la clandestinité"
 

Cette initiative de l'arrêt de la violence doit s'accompagner de la relance du débat institutionnel et de l'amélioration du sort des prisonniers politiques corses selon le PNC.

Jean Christophe Angelini fait le constat suivant "Le problème est d'avoir une fois pour toute une stratégie politique clair jusqu'à 2007, car 2007 contient des enjeux politiques de fond et au delà, car le mouvement national, aujourd'hui, dans Unione et au delà manque cruellement et singulièrement de lisibilité et de stratégie politique"

 

Voici la conférence de presse intégrale du PNC (merci à ARRITTI)

 

PARTITU DI A NAZIONE CORSA

31 carrughju Campinchi – 20200 BASTIA –Tel. 04 95 32 27 87 / Fax 04 95 31 64 90

 Cunferenza di stampa, Aiacciu u 31 di maghju 2006

L’heure est à la relance du processus de paix, pas à la relance de la clandestinité.

La délégation du PNC présente à Bruxelles pour l’Assemblée Générale de l’Alliance Libre Européenne le 11 mai dernier a contribué à inscrire le problème corse dans sa véritable dimension, celui d’une nation d’Europe qui aspire à sa reconnaissance, comme l’ont fait 34 nations qui étaient représentée à cette manifestation qui s’est déroulée dans l’enceinte même du Parlement Européen. Appuyée sur l’exemple basque, après l’exemple irlandais, cette manifestation montre que les problèmes semblables au nôtre trouvent des solutions ailleurs en Europe.

 Mais la situation de la Corse reste toujours aussi préoccupante alors que des évolutions formidables se sont produites, et sont en cours, en Irlande et au Pays Basque. Et pourtant leur problème apparaissait bien plus inextricable que le problème corse. Ici, alors que les débats sur la paix se multiplient (Communità di Sant’Egidio, débat sur RCFM, Ghjurnata d’Arritti, du Ribombu, débat sur Fr3, etc.), aucune initiative ne semble pouvoir déboucher.

En 2004, Unione Naziunale a apporté une contribution essentielle dont l’État et la classe politique corse n’ont pas pris la mesure. La fermeture a été totale. L’État s’est replié sur le tout-répressif, tandis que les élus, et notamment la majorité territoriale, ont fui le dialogue. Pour preuve : le refus obstiné de Camille de Rocca Serra et Ange Santini de réunir le groupe de travail informel mis en place en son temps par Jean Paul de Rocca Serra et que pourtant ils s’étaient engagé à réunir régulièrement il y a deux ans.

Face à ces blocages, la tentation de certains, qui se constate par différentes vagues d’attentats, est de relancer le cycle violence/répression. Le PNC exprime son total désaccord avec cette option  politique.

Pour le PNC, l’heure est à la relance du processus de paix, pas à la relance de la clandestinité.

En effet :

- tel est l’enjeu stratégique pour le nationalisme corse, exprimé en 2004 par Unione Naziunale : participer aux responsabilités, contribuer à construire une alternative.

- telle est la priorité de l’heure, pour tirer profit de l’alternance en 2007, lors des présidentielles puis des législatives, et pour construire un réseau d’élus locaux solide lors des élections municipales qui suivront.

- tel est enfin le « sens de l’histoire » tel qu’il s’exprime au niveau européen, et particulièrement en ce moment en Euskadi.

Pour relancer le processus de paix pour la Corse, le PNC propose de retenir les quatre principes suivants :

- le débat institutionnel n’est pas clos.

- La relance du débat doit être accompagnée de l’arrêt de la violence

- L’amélioration du sort des prisonniers politiques doit être immédiate

- Des « débuts de solutions » doivent être mis en place sur les problèmes cruciaux : spéculation foncière, langue, économie, etc…

1/ Pour relancer le débat institutionnel, nous proposons que soit mise en place une « Convention pour l’Avenir de la Corse » sur le modèle de la Convention pour l’Avenir de l’Europe qui avait débouché sur la rédaction de la Constitution Européenne. Cette convention serait ouverte aux élus de toutes tendances, et à la société civile. Son travail se prolongerait sur 18 mois. Sujets abordés (liste non exhaustive) : questions institutionnelles, officialité de la langue, amnistie, pouvoir législatif, etc…. 

2/ Le préalable à la tenue d’une telle convention est un « arrêt permanent » de la violence politique, comme l’a exprimé ETA en Euskadi. Aucun débat ne saurait impliquer la société corse dans son ensemble si l’épée de Damoclès des attentats reste possible. 

3/ L’amélioration immédiate du sort des prisonniers politiques est une exigence naturelle pour permettre l’arrêt de la violence. Les élus de l’Assemblée de Corse ont été unanimes sur ce point. L’État ne peut qu’en prendre acte. 

4/ Des « débuts de solution » doivent être mis en place pour faciliter l’arrêt de la violence. Un problème crucial parmi d’autres : la spéculation foncière. Le PNC propose que soit rendue possible, en usant du pouvoir d’adaptation législative issu des accords de Matignon, l’instauration d’une taxe régionale sur les mutations en sus des taxes existantes, départementale et communale, avec une spécificité capitale : l’exonération des résidants. De la sorte le moyen existerait de lutter contre la spéculation d’achat/revente si la taxe est dissuasive, sans que les résidants corses n’en soient affectés dans l’exercice de leur droit au logement. Sur tous les autres sujets, des propositions concrètes de ce type peuvent être formulées. 

Voilà donc la proposition de relance du processus de paix faite par le PNC. 

Elle s’adresse à nos partenaires de l’Unione, car elle est en droite ligne des engagements pris en novembre 2003, y compris par le FLNC Union des Combattants. Ces engagements ont été réaffirmés à Bastia en conférence de presse le 12 avril dernier. 

Elle s’adresse à tous les nationalistes : c’est en prenant l’initiative du processus de paix que le peuple corse attend unanimement que nous élargirons notre espace politique, et que nous renforcerons notre combat historique. 

Elle s’adresse à tous les progressistes : la volonté de changement incarnée par le mouvement nationaliste est une volonté démocratique à l’égard du peuple corse, où chacun doit prendre sa « juste place ». 

Elle s’adresse à tous les Corses : l’avenir de notre pays ne peut être abandonné aux divisions et aux conflits. Notre but ultime est l’Union du Peuple Corse.

Source photo : Unità Naziunale, Logo Archives du site, Site Corsica.
Source info :  Unità Naziunale
, Presse France 3 Corse, Corse Matin, Arritti
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