PARTITU DI A NAZIONE CORSA
31 carrughju Campinchi –
20200 BASTIA –Tel. 04 95 32 27 87 / Fax 04 95 31 64 90
Cunferenza
di stampa, Aiacciu u 31 di maghju 2006
L’heure est à la relance du processus de paix, pas à la
relance de la clandestinité.
La délégation du PNC présente à Bruxelles
pour l’Assemblée Générale de l’Alliance Libre Européenne
le 11 mai dernier a contribué à inscrire le problème
corse dans sa véritable dimension, celui d’une nation
d’Europe qui aspire à sa reconnaissance, comme l’ont
fait 34 nations qui étaient représentée à cette
manifestation qui s’est déroulée dans l’enceinte même du
Parlement Européen. Appuyée sur l’exemple basque, après
l’exemple irlandais, cette manifestation montre que les
problèmes semblables au nôtre trouvent des solutions
ailleurs en Europe.
Mais la situation de la Corse reste
toujours aussi préoccupante alors que des évolutions
formidables se sont produites, et sont en cours, en
Irlande et au Pays Basque. Et pourtant leur problème
apparaissait bien plus inextricable que le problème
corse. Ici, alors que les débats sur la paix se
multiplient (Communità di Sant’Egidio, débat sur RCFM,
Ghjurnata d’Arritti, du Ribombu, débat sur Fr3, etc.),
aucune initiative ne semble pouvoir déboucher.
En 2004, Unione Naziunale a apporté une
contribution essentielle dont l’État et la classe
politique corse n’ont pas pris la mesure. La fermeture a
été totale. L’État s’est replié sur le tout-répressif,
tandis que les élus, et notamment la majorité
territoriale, ont fui le dialogue. Pour preuve : le
refus obstiné de Camille de Rocca Serra et Ange Santini
de réunir le groupe de travail informel mis en place en
son temps par Jean Paul de Rocca Serra et que pourtant
ils s’étaient engagé à réunir régulièrement il y a deux
ans.
Face à ces blocages, la tentation de
certains, qui se constate par différentes vagues
d’attentats, est de relancer le cycle
violence/répression. Le PNC exprime son total désaccord
avec cette option politique.
Pour le PNC, l’heure est à la relance
du processus de paix, pas à la relance de la
clandestinité.
En effet :
- tel est l’enjeu stratégique pour le
nationalisme corse, exprimé en 2004 par Unione
Naziunale : participer aux responsabilités, contribuer à
construire une alternative.
- telle est la priorité de l’heure, pour
tirer profit de l’alternance en 2007, lors des
présidentielles puis des législatives, et pour
construire un réseau d’élus locaux solide lors des
élections municipales qui suivront.
- tel est enfin le « sens de l’histoire »
tel qu’il s’exprime au niveau européen, et
particulièrement en ce moment en Euskadi.
Pour relancer le processus de paix pour
la Corse, le PNC propose de retenir les quatre principes
suivants :
- le
débat institutionnel n’est pas clos.
- La
relance du débat doit être accompagnée de l’arrêt de la
violence
-
L’amélioration du sort des prisonniers politiques doit
être immédiate
- Des « débuts de solutions » doivent être mis en place sur
les problèmes cruciaux : spéculation foncière, langue,
économie, etc…
1/ Pour relancer
le débat institutionnel, nous proposons que soit mise en
place une « Convention pour l’Avenir de la Corse »
sur le modèle de la Convention pour l’Avenir de l’Europe
qui avait débouché sur la rédaction de la Constitution
Européenne. Cette convention serait ouverte aux élus de
toutes tendances, et à la société civile. Son travail se
prolongerait sur 18 mois. Sujets abordés (liste non
exhaustive) : questions institutionnelles, officialité
de la langue, amnistie, pouvoir législatif, etc….
2/ Le préalable à la tenue d’une telle
convention est un « arrêt permanent » de la violence
politique, comme l’a exprimé ETA en Euskadi. Aucun débat
ne saurait impliquer la société corse dans son ensemble
si l’épée de Damoclès des attentats reste possible.
3/ L’amélioration immédiate du sort des
prisonniers politiques est une exigence naturelle pour
permettre l’arrêt de la violence. Les élus de
l’Assemblée de Corse ont été unanimes sur ce point.
L’État ne peut qu’en prendre acte.
4/ Des « débuts de
solution » doivent être mis en place pour faciliter
l’arrêt de la violence. Un problème crucial parmi
d’autres : la spéculation foncière. Le PNC propose que
soit rendue possible, en usant du pouvoir d’adaptation
législative issu des accords de Matignon, l’instauration
d’une taxe régionale sur les mutations en sus des taxes
existantes, départementale et communale, avec une
spécificité capitale : l’exonération des résidants. De
la sorte le moyen existerait de lutter contre la
spéculation d’achat/revente si la taxe est dissuasive,
sans que les résidants corses n’en soient affectés dans
l’exercice de leur droit au logement. Sur tous les
autres sujets, des propositions concrètes de ce type
peuvent être formulées.
Voilà donc la proposition de relance du
processus de paix faite par le PNC.
Elle s’adresse
à nos partenaires de l’Unione,
car elle est en droite ligne des engagements pris en
novembre 2003, y compris par le FLNC Union des
Combattants. Ces engagements ont été réaffirmés à Bastia
en conférence de presse le 12 avril dernier.
Elle s’adresse à tous les
nationalistes : c’est en
prenant l’initiative du processus de paix que le peuple
corse attend unanimement que nous élargirons notre
espace politique, et que nous renforcerons notre combat
historique.
Elle s’adresse à tous les
progressistes : la volonté de
changement incarnée par le mouvement nationaliste est
une volonté démocratique à l’égard du peuple corse, où
chacun doit prendre sa « juste place ».
Elle s’adresse à tous les Corses :
l’avenir de notre pays ne peut être abandonné aux
divisions et aux conflits. Notre but ultime est l’Union
du Peuple Corse. |