PNC
: alternative politique
Ce qui
importe dans les mois à venir, c'est la construction d'une
alternative politique durable en Corse, associant l'ensemble du
mouvement nationaliste.
Cunferenza di stampa di u Partitu di a Nazione Corsa:
Le PNC a
pris acte de la volte-face opérée sur le problème corse par le
gouvernement Raffarin-Sarkozy lors de leur venue en Corse, un mois
après leur élection. Ils ont démenti les propos va-t-en guerre de
Jacques Chirac durant sa campagne électorale. Le processus de
Matignon, critiqué sans retenue et avec démagogie, est donc rétabli
au moins dans son aspect essentiel : un dialogue sans préalable et
sans exclusive. Ce revirement subit démontre que pour l'État il n'y
a pas d'alternative politique à la prise en compte de la
revendication identitaire du peuple corse.
Cependant, l'Etat français a toujours recherché l'apaisement
conjoncturel du climat politique plutôt que de s'inscrire dans une
véritable stratégie de règlement. Les positions développées par Jean
Pierre Raffarin lors de son discours d'Aiacciu sont assez floues.
Qu'entend-il par «le non alignement du statut de la Corse sur le
statut moyen des régions françaises ?»
Pour
nous, l'absence totale de référence à la langue corse est sans doute
l'aspect le plus préoccupant du discours d'Aiacciu de Nicolas
Sarkozy et Jean Pierre Raffarin.
En fait, au delà de la forme nouvelle prise par le dialogue entre la
Corse et l'Etat, c'est sur le fond que la démarche du nouveau
gouvernement sera jugée. Au bout du processus actuel, limité par
l'échéance 2004, les trois engagements essentiels du processus de
Matignon devront avoir été pris en compte :
Si,
comme nous l'espérons, les réformes venaient à prendre un véritable
contenu politique hissant la Corse au niveau des autres nations sans
état d'Europe, nous soutiendrons les initiatives en cours.
Le
numéro d'été d'Arritti sort cette semaine qui fait le point sur
l'avancement des discussions à Bruxelles en vue d'une constitution
européenne en 2004. C'est aussi dans ce cadre que l'avenir de la
Corse doit s'inscrire désormais.
La reconnaissance en droit du peuple
corse :
Pour le
PNC, la redéfinition des rapports entre la Corse et la France passe
impérativement par la reconnaissance du Peuple Corse en droit. Elle
est indispensable pour passer de la décentralisation
«administrative» à laquelle nous a cantonné l'Etat français jusqu'à
aujourd'hui, à un véritable pouvoir politique corse, reconnu par la
constitution, incarné par une Assemblée de Corse détenteur du
pouvoir législatif, donc de la souveraineté, elle-même composée de
représentants élus par le Peuple Corse. C'est pourquoi l'Etat doit
changer sa constitution ou changer de constitution.
La
reconnaissance du Peuple Corse communauté de destin doit
s'accompagner de critères d'appartenance privilégiant le volontariat
par la définition d'une «citoyenneté corse» et la participation à
des institutions spécifiques d'autogouvernement.
Au
rang des droits collectifs figurent :
-
L'officialisation de la langue et de la
culture corses dans tous les actes de la vie publique,
-
la corsisation des emplois à compétences
égales,
-
la maîtrise du foncier et des ressources
naturelles de l'île,
-
le pouvoir d'élaborer des lois et
règlements dans les domaines du développement
économique, de l'agriculture, des transports, de la
fiscalité, de l'aménagement du territoire, de l'énergie
et de la formation.
Ces
objectifs essentiels pour l'avenir de notre pays exigent un
engagement politique clair et constant, loin des comportements
opportunistes de ceux qui se découvrent «corsistes» le temps d'un
scrutin.
C'est
dans le combat pour la nation corse et dans le choix de la
démocratie que nous inscrivons notre engagement. Seul ce chemin est
conforme aux intérêts du peuple corse.
Le pari de la démocratie :
Pour UPC
Scelta Nova et Mossa Naziunale, une accélération structurelle
s'imposait : elle se concrétise désormais par le parti de l'union.
Une accélération culturelle et politique s'impose pour le Peuple
Corse : le pari de la démocratie. L'heure est venue pour nous de
prendre à bras le corps tous ces enjeux. Ils doivent ainsi nous
amener forts et déterminés au congrès fondateur du Partitu di a
Nazione Corsa à l'automne prochain.
C'est en
ce sens que nous avons engagé depuis le 24 juillet notre processus
de structuration comportant notamment la création d'une association
de financement, un calendrier de rencontres dans toutes les régions
de Corse, un questionnaire qui est diffusé aux fins de mieux cerner
les préoccupations et les priorités des militants.
La construction d'une alternative
politique durable :
Ce qui
importe aussi dans les mois à venir, c'est la construction d'une
alternative politique durable en Corse, associant l'ensemble du
mouvement nationaliste.
Cette
nécessité se ressent dans la gestion au quotidien de la Corse, pour
organiser une véritable politique de maîtrise de l'eau, pour
développer les sites d'enseignement bilingues, pour le développement
de l'intérieur, pour favoriser la corsisation des emplois, pour
préserver notre environnement et lutter contre la spéculation
immobilière etc...
Les
divergences stratégiques existant entre les deux composantes du
mouvement national ne doivent en aucun cas empêcher la discussion.
Pour notre part, nous prenons l'initiative de réunions bilatérales,
avec les organisations participant à l'ANP et avec Manca Naziunale.
Cette volonté de dialogue du PNC s'étendra aux autres forces
politiques de l'île qui s'inscrivent dans un schéma d'évolution
conforme à ce qui est observé ailleurs en Europe.
Cunferenza di stampa di u 7 d'aostu 2002.
Source photo :
Unità Naziunale, Archives du site.
Source info :
Unità Naziunale
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