Jeudi
8 juin 2006 : 4 personnes en garde à vue depuis mercredi matin. 3
militants de Corsica Nazione Indipendente ont été interpellé hier en
corse, deux à Ajaccio et un à Bunifaziu pendant que le quatrième
militant de l'organisation actuellement en prison en préventive a
été extrait de sa cellule pour être entendu en garde à vue dans les
locaux de la DNAT.
A l'appel du Comité Anti Répression,
d'A Riscossa Paisana et de l'Associu di i Parenti
Corsi, une centaine de militants, sympathisants, familles et
amis, se sont réunis devant le commissariat d'Ajaccio pour
"una vechja". Ce n'est que tard dans la nuit, que ce sont dispersés
les dernières personnes venus soutenir les patriotes en garde à vue.
Ces interpellations interviennent
dans le cadre d'une commission rogatoire du Juge Thiel sur
l'attentat contre une villa appartenant à un gendarme commis en
1999, ainsi que sur deux conférences de presse d'un groupe
clandestin, U Fronte Patriottu Corsu, apparu fin 1999 dont voici
quelques informations (archives Unità Naziunale, presse).
Le FPC, Fronte Patriottu Corsu,
est apparu le 8 octobre 1999 en revendiquant une dizaine
d'attentats, six attentats et trois tentatives commis dans la nuit
du 30 septembre 1999 au 1er Octobre 1999. Il a ensuite rejoint la
démarche unitaire du FLNC UC pour accompagner le processus de paix
avec Matignon (Jospin)
En janvier 2000 : le 4 janvier 2000, le FPC annonce une trêve
lors d'une conférence de presse clandestine donnée par une
cinquantaine de militants en armes, dans le Cortenais. U Fronte
Patriottu Corsu a décidé "pour donner une chance à la paix et ne pas
peser sur les négociations en cours", de "décréter à ce jour une
suspension de ses actions, qui étaient programmées tant dans le
domaine de la maîtrise par le peuple corse de ses moyens de
développement que de la lutte contre la spéculation immobilière.
C'est le sixième groupe clandestin corse a déclaré rejoindre une
trêve, après le FLNC canal Historique, Clandestinu, Fronte Ribellu
et le FLNC du 5 mai 1996. Le FARC réagira le 5 janvier en déclarant
différer ses actions militaires pour ne pas compromettre l'espoir de
paix, après la table ronde de Matignon. (FARC apparu en 1992). Seul
Armata Corsa ne s'était pas positionné pour une trêve.
En avril 2000 : Le FPC et le
FLNC critiquait le gouvernement en déclarant qu'il n'avait pas
su prendre la main tendue : Le FPC déclarait dans un communiqué
authentifié : "Quatre mois après , force est de constater que la
main que nous avons tendue, avec l'ensemble des nationalistes, n'a
pas été saisie, tant par le gouvernement que par les élus
traditionnels". "L'Etat et ses alliés locaux doivent dans cette
situation clarifier de façon urgente leur position et abandonner les
velléités d'éradication du mouvement national", réclame le FPC,
"nous attendons des engagements concrets allant dans le sens de la
souveraineté du peuple corse".
Toujours en avril, le mouvement
clandestin Resistenza, en sommeil depuis 1996, a réclamé du
gouvernement des actes concrets et courageux, tout en mettant en
garde Matignon contre une jeu dangereux mais tout en réaffirmant son
soutien à la trêve.
En Aout 2000 : Fronte Patriottu Corsu attend
l'Etat : "Le préaccord de Matignon comporte tant de conditions
que l'on peut avoir des doutes quant à son application concrète",
affirmait l'organisation en 1999. Le Fronte patriottu Corsu,
organisation clandestine apparue à la fin 1999, a annoncé dans la
nuit du jeudi 3 aout au vendredi 4 aout 2000, une prolongation de
la suspension de ses actions violentes, tout en appelant l'Etat à
donner «des gages forts». Au cours d'une conférence de presse
clandestine tenue dans le maquis quelque part en Corse du sud, une
trentaine d'hommes cagoulés et armés entouraient deux porte-parole
de l'organisation clandestine qui ont donné lecture d'un texte dans
lequel le FPC affirme prendre acte de «la voie nouvelle» dans
laquelle «l'Etat et la classe politique traditionnelle semblent
s'engager», dans le cadre du processus de Matignon. «Le préaccord de
Matignon comporte tant de conditions que l'on peut avoir des doutes
quant à son application concrète», ont affirmé les porte-parole de
l'organisation. Le Fronte Patriottu Corsu réclame par conséquent
plusieurs mesures, dont l'amnistie des prisonniers et recherchés
nationalistes, «l'arrêt des menées répressives» contre des
nationalistes, l'arrêt de la «décorsisation des emplois». La
poursuite de la trêve des attentats est cependant assortie de
conditions. «Notre organisation se réserve le droit d'intervenir
ponctuellement», souligne ainsi le FPC qui revendique deux attentats
commis au cours des dernières semaines, dont un à Marseille contre
les locaux de la compagnie maritime SNCM et un, en Corse du Sud, qui
visait les bureaux de la Maison du littoral. Ces déclarations
interviennent à la veille des Journées internationales de Corte en
Août 2000 -traditionnel rendez-vous d'été des nationalistes corses-
organisées par Corsica Nazione et A Cuncolta Indipendentista.
Aux journées de Corti : Le chef de file de la
coalition nationaliste Jean-Guy Talamoni a estimé samedi 5 Août, que
la conférence de presse, dans la nuit de jeudi à vendredi, du groupe
clandestin corse Fronte Patriottu Corsu (FPC) était une
"consolidation du processus" de Matignon. "C'est une
conférence de presse qui annonce une reconduction de la trêve donc
on ne peut pas y voir d'inconvénient", a déclaré M. Talamoni lors
des Journées internationales de Corte, rendez-vous estival des
nationalistes corses qui se tient jusqu'à dimanche à Corte.
Source photo : France 3 Corse DR
Source info :
Unità Naziunale, presse de 2000
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