Le
4 juillet 2008 :
(12:59
Unità Naziunale,
www.unita-naziunale.org - Corse - Lutte de Masse)
Dans une conférence de presse ce vendredi 4
juillet à Bastia, le mouvement a fait une analyse critique du projet
de PADDUC validé il y a peu par l'exécutif de Corse. Ce document
idéologique n'est qu'un habillage pour favoriser l'économie
résidentielle et la colonisation de peuplement. C'est un document
médiocre qui n'a aucune ambition planificatrice et régulatrice.
C'est le PLAN d'ACCULTURATION et de DEPOSSESSION DURABLE de la CORSE
!
Texte de la conférence : LE PADDUC.
"Il y a 4 ans, le Rinnovu avait lancé le débat sur le
PADDUC avec une analyse critique du document « diagnostic -enjeux»
livré par le cabinet Tetra. Ce document misait sur l'immigration de
seniors, il faisait peser des menaces sur le littoral et sur les
terres agricoles.
Aujourd'hui avec le document « Projet » validé récemment par
l'exécutif de Corse, toutes ces craintes sont amplifiées.
Ce document est un document idéologique, il couple
systématiquement la notion de capital environnement et celle de
capital culturel de la Corse (PAGE 10). Le fait de lier toujours ces
deux points, c'est bien la logique de la « réserve d'indiens
»: la Corse c'est beau, il reste
une culture, voilà qui est « folklorique » pour les visiteurs.
Le document nous livre un catalogue de généralités sur les
domaines où la Corse doit progresser en matière de développement
(PAGE 13): eau, déchets, énergie, transport, logement. Pour le
tourisme, on parle de faire de la Corse une destination
éco-touristique mais aucune proposition concrète n'est faite. Pour
les espaces de l'intérieur, on évoque surtout la pluriactivité et l'agri-tourisme
: c'est un espace qui doit servir aussi aux « activités
récréatives » (dixit PAGE 80) pour les visiteurs.
Ce document nous parle sans cesse de « changer d'époque » (PAGE 6 )
et d'aller vers « l'épanouissement, le bien-être , la prospérité, la
solidarité, la paix ». Tous ces jolis mots sont là pour faire
apparaître ceux qui résistent et qui souhaitent un véritable
développement durable comme des fauteurs de troubles. Page 137,
on explique que le littoral corse est resté à l'état naturel à 70%
grâce aux conditions naturelles et au mode d'habitat, en oubliant
qu'on le doit surtout à la lutte du peuple corse ! On n'échappe
pas non plus à la rengaine sur le « repli sur soi » qu'il
faudrait éviter (PAGE 8) !
Un des principaux problèmes de la Corse est passé sous silence : le
retard des infrastructures routières. Le texte va même nous faire
rire quand il affirme à propos des réseaux de communication : « les
infrastructures d'accès qui maillent tout le territoire sont de bon
niveau et encore loin d'être surexploitées » (PAGE 10) !!!
Ce projet PADDUC persiste dans des choix désastreux qui sont le
contraire du développement durable pour la Corse et les Corses :
> L'appel aux « investisseurs extérieurs » (PAGE 34)
En plus de cet appel, on nous dit, que la « Corse doit s'inscrire
dans les courants de marchés internationaux et affronter la
concurrence »PAGE 10. Soit. Mais comment peut-elle le faire sans
règles et protection qui nous soient propres par rapport à l'Europe
et à son marché ? Sachant que la Corse n'a aucune disposition de ce
type notamment pour son agriculture, sa fiscalité, c'est une
stratégie de liquidation d'une économie corse productive.
> Le choix de « l'économie résidentielle » (PAGE 32) et de la «
séniorisation ». (PAGE 15)
Page 15, on nous explique qu'il faut fonder l'avenir de la Corse sur
les migrations et la « séniorisation » (Installation de riches
retraités de toute l'Europe).
L'objectif de 320 000 habitants à l'horizon 2030 est fixé ! On part
du postulat qu'une population de 280 000 habitants comme
actuellement est un handicap.
C'est une colonisation de peuplement sans équivalent dans le
monde en terme de proportions sauf peut-être au Tibet. Bien-sùr, le
texte tente de nous rassurer en vantant les mérites de la langue
Corse et du bilinguisme. Les exemples des pays Baltes, du Québec ou
de la communauté autonome de Catalogne sont évoqués pour leur
politique linguistique intégrative sans préciser que ce sont des
entités souveraines où leurs langues sont officielles (PAGE 34) !
« L'économie résidentielle » est définie par le document comme « une
forme d'économie où les résidents viennent s'installer pour dépenser
ce qu'ils ont gagné ailleurs pendant leur vie active. »
L'installation peut être plus ou moins intermittente et elle peut
aussi concerner des actifs, et c'est le développement sans limites
des résidences secondaires ! Ces résidences poussent comme des
champignons, il y en a plus de 60 000 en Corse contre 100 000
principales, elles représentent près de 45 % des résidences sur le
littoral. De nombreux PLUs actuellement mis en place favorisent ces
résidences, ce sont de véritables plans de mise en vente de la terre
corse. La généralisation des résidences secondaires est une
hérésie de développement , elle crée un phénomène de concurrence
avec le tourisme locatif, elle entraine des surcoûts pour les
réseaux, ainsi que des dégâts environnementaux.
L'immobilier résidentiel est l'ennemi du tourisme intégré, et
dans ce cadre la place des Corses est de pus en plus restreinte
démographiquement, économiquement. Quelques franges seulement
s'enrichissent : dans l'immobilier et quelques services, les
transports, la grande distribution...
> Le sacrifice des terres à potentialités agricoles.
Page 128 le texte précise que le PADDUC n'interfère pas sur les PLUs
en vertu du principe de subsidiarité. La cartographie a choisi
l'échelle 1/150 000 ème qui rend inopérante toute définition fine
des espaces agricoles par rapport aux espaces voués à
l'urbanisation, contrairement au vœu de la profession agricole
d'avoir une échelle plus précise. Ce Plan n'a donc aucune vertu
régulatrice contre la pression foncière. C'est une supercherie !
Concernant les préconisations de la Collectivité Territoriale de
Corse pour l'application de la loi littoral, le document vise encore
et toujours à favoriser la continuité de l'existant (ce qui à terme
est très dangereux sans une planification spatiale fine) et les
fameux « hameaux nouveaux » qui seront des zones de
spoliation foncière pour populations permanentes ou « temporaires »
(PAGE 138). Parmis eux, on le comprend bien, il y aura surtout des
nantis voulant privatiser la beauté des paysages.
Ce document n'est donc pas un plan de développement durable pour
la Corse, c'est un texte idéologique, un document alibi pour
habiller des PLUs de mise en vente de la terre au profit des
résidences secondaires et de la pseudo économie résidentielle. RINNOVU
s'est toujours prononcé pour un gel des constructions de résidences
secondaires jusqu'à la mise en place de QUOTAS par communes et pour
la sanctuarisation des terres agricoles.
Ce PADDUC aurait du être justement un document régulateur, il
n'en est rien .
RINNOVU demande donc le retrait du PADDUC et l'élaboration d'un
document complètement refondé. "
Strada diritta è resistenza
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