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La lutte en vidéo : Le CAR investit le Centre de Détention de Casabianda (reportage CAR et France 3 Corse)
 

 

 
Le Comité Anti Répression investit le CD de Casabianda

Le 27 juillet 2008 : (12:59 Unità Naziunale, www.unita-naziunale.org - Corse - Lutte de Masse)  Le CAR a occupé ce matin le pénitencier de Casabianca de manière symbolique. Les nationalistes ont organisé une conférence de presse à l'intérieur de la prison pour faire de nouvelles propositions pour régler le problème du rapprochement des prisonniers politiques. Des propositions qui pourraient permettre de faire rentrer tous les prisonniers politiques corses, en quelques jours, en appliquant les textes de loi en vigueur et sans aucun aménagement supplémentaire. Le CAR a fait la démonstration qu'il était possible de faire revenir tous les prisonniers et que s'il y en avait encore 55 incarcérés en France actuellement, c'est tout simplement parce que l'Etat français n'a pas la volonté politique de régler le problème. 

Après cette opération, le CAR a organisé à U Cateraghju une distribution de pêches gratuites aux automobilistes au nom des prisonniers politiques corses.



Voici le texte de la conférence de presse :

Avant de faire de nouvelles propositions, nous tenons à dénoncer le sort réservé à certains militants récemment libérés sous le régime de la liberté conditionnelle. On les menace aujourd’hui de révoquer leur conditionnelle car ils ne payent pas assez les parties civiles, en l’occurrence des gendarmes ! L’Etat français et les forces répressives présentent en Corse doivent savoir que nous ne laisseront pas incarcérer un militant nationaliste parce qu’il ne donne pas d’argent à de courageux gendarmes légèrement commotionnés par un attentat !

Nous sommes ici pour faire de nouvelles propositions concernant le rapprochement des prisonniers politiques. Le procureur général et le préfet de Haute-Corse communiquent abondamment sur ce thème, en trompant systématiquement l’opinion publique. L’opération de désinformation à la mode consiste aujourd’hui à faire croire que le CD de Borgu étant plein, il n’y a plus de place. Ainsi, après avoir fait du « chiffre » pendant des années en rapatriant des prisonniers en fin de peine, aujourd’hui on voudrait faire croire que tout à été mis en œuvre pour satisfaire une revendication ultra majoritaire en Corse. Mais, si le CD de Borgu est effectivement plein, nous avons des propositions pour augmenter sa capacité.

Nous vous rappelons que depuis le 15 novembre, malgré les chiffres impressionnants annoncés très médiatiquement par le procureur général, seuls quatre prisonniers politiques ont été transférés. Un n’a passé que trois semaines à Borgu avant d’être libéré, deux autres étaient les plus proches de la libération conditionnelle. Et systématiquement, dès qu’un prisonnier politique est rapproché, c’est celui qui est le plus près de la libération qui est transféré à Borgu et jamais, jamais les plus longues peines, ceux qui en ont le plus besoin, ceux qui souffrent le plus et ceux dont les familles sont le plus pénalisées par cette double peine. La situation actuelle est toujours aussi grave. Nous avons actuellement 62 prisonniers politiques. Seuls 7 sont incarcérés en Corse.

Nos propositions

Ø     Nous proposons d’utiliser le « pénitencier » de Casabianda (dans lequel de nombreuses cellules sont vides), non pas pour y transférer des longues peines, mais pour gagner des places au CD de Borgu. Il faut tout d’abord savoir que le pénitencier de Casabianda est un CD officiellement comme les autres. Et ce n’est pas un CD uniquement réservé aux délinquants sexuels, contrairement à ce que l’on pourrait croire, même s’ils y sont majoritaires. Il n’y a, d’après le procureur général de Bastia lui-même, « que » 80 % de délinquants sexuels et donc 20 % de condamnés pour d’autres raisons. On pourrait envisager de transférer par exemple (avec leur accord) les détenus de droit commun et les prisonniers politiques du CD de Borgu qui bénéficient déjà de permissions de sortir et qui n’ont plus intérêt à s’évader. Rien dans les textes de loi en vigueur ne s’y oppose.

Ø     Nous proposons également de transférer immédiatement les prisonniers politiques incarcérés en France vers la maison d’arrêt de Borgu (dont de nombreuses cellules sont vides à quelques mètres du CD de Borgu qui est plein) en attendant que des places se libèrent au CD de Borgu. C’est techniquement possible et rien dans la loi ne s’oppose à ce que ces prisonniers soient en maison d’arrêt à titre transitoire en attendant que des places se libèrent en CD, ou même pour ce qui concerne les prisonniers politiques en détention préventive.

Ø     Il existe au CD de Borgu une unité de semi-liberté d’une capacité de 10 cellules. Nous proposons que cette unité soit transférée à Casabianda, en accord avec le Juge d’Application des Peines pour qu’il laisse le temps aux détenus de faire le trajet jusqu’à Aleria après leur journée de travail. Rien ne s’y oppose dans les lois actuellement en vigueur et cette mesure est applicable immédiatement sans aucun aménagement.

Ø     Pour mettre en place une réelle politique de retour des prisonniers politiques, pour que l’on applique enfin les lois communes pour les nôtres, pour répondre à une revendication partagée par l’immense majorité des Corses, et pour tenir enfin les promesses ministérielles et présidentielles faites depuis 2002, nous renouvelons notre demande de rencontre avec une personne chargée de ce problème au ministère de la Justice ou à l’Elysée comme le préfet Corbin de Mangou qui avait lui-même pris contact téléphonique avec le CAR en novembre.

Ø     La semaine prochaine, deux prisonniers politiques sortiront de Borgu en liberté conditionnelle. Nous exigeons que leurs cellules soient attribuées à d’autres prisonniers politiques. Si tel ne devait pas être le cas, nous considérerions cela comme un outrage fait aux familles de nos prisonniers, et nous mènerions alors des actions publiques en conséquence.

Il y a largement la place pour faire revenir en Corse les 57 prisonniers politiques qui sont actuellement incarcérés en France. Il ne manque que la volonté politique de l’Etat français. Et tant que le retour des prisonniers politiques ne sera pas mis en place, nous serons dans la rue pour faire savoir à l’opinion publique corse qu’on la trompe ! Nous rappelons que chaque jour nous recevons de nouvelles délibérations de conseils municipaux qui se prononcent pour le retour des prisonniers.

Cumitatu contr’à A Ripressione

Dossier Rapprochement des prisonniers politiques : 10 ans de revendication du Comité Anti Répression
Source photo : Marzulinu, Archives du site.
Source info :  www.carcorsica.org, Unità Naziunale

© UNITA NAZIUNALE

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