Le 08 juin 2008 :
(12:59
Unità Naziunale,
www.unita-naziunale.org - Corse - Lutte de Masse)
Nous voilà rassemblés
aujourd'hui à Balistra pour crier notre honte, notre colère et nos
craintes, suite aux dernières affaires portées en justice et à leurs
jugements !
Nous continuons à le dire et à
le répéter : non la loi Littoral n'est pas un obstacle au
développement ! C'est une bonne loi dont le seul but est de
contrôler et d'organiser l'urbanisation.
C'est grâce à elle que les
paysages et milieux sensibles, les fameux espaces remarquables,
seront respectés et protégés.
C'est grâce à elle que le bord
de mer, le Domaine Public Maritime, restera patrimoine commun,
c'est-à-dire accessible à chacun de nous.
Depuis des années et des
années nous demandons la stricte application de cette loi.
Depuis des années et des
années nous avons mené de nombreuses actions destinées à alerter
l'opinion comme les pouvoirs publics.
Mais la pression spéculative
est si forte et la non application de la loi si fréquente qu'il nous
faut rester mobilisés en permanence.
Ainsi par exemple :
Nous avons débarqué sur l'île de Cavallo, au coeur de la réserve
naturelle pour y dénoncer l'urbanisation, mais Cavallo est
entièrement construit et occupé pendant l'été.
Nous avons marché pour
dénoncer les projets fous de Sperone-Piantarella ; et
malheureusement les villas de Sperone, comme les immeubles et les
villas de Piantarella sont bien là, sur des terres pourtant jugées
inconstructibles par le Conseil d'Etat.
Et on veut même nous interdire
de longer la mer entre la plage du Grand Sperone et la pointe de
Sperone !
Nous avons dénoncé le complexe
immobilier de Santa Ghjulia mais ses immeubles et leurs 90 logements
dominent la baie malgré un jugement du Conseil d'Etat annulant le
permis de construire.
Nous avons dénoncé la
constructibilité de villas à Solenzara, à Olmeto, à Serra di Ferro
et ailleurs. Nous avions raison mais ces villas existent encore.
Nous avons attaqué en justice
des permis de construire accordés à Palombaggia, à Serra di Ferro et
le Conseil d'Etat nous a donné raison. Et pourtant les villas sont
toujours là, elles n'ont pas été démolies. Toutes ces constructions
sont illégales mais elles sont bien réelles et visibles.
Nous dénonçons des P.O.S. ou
des P.L.U. illégaux que l'Etat laisse pourtant filer.
Aujourd'hui nous dénonçons le
PLU de Bonifaziu et les permis accordés à Calalonga.
Savez-vous qu'il y a aussi des
projets de constructions à Balistra, à Canetu, à la Tonnara, à
Rundinara, à Paraguanu, à Portivechju, à Sartè avec Tizzano/Murta
Spana, à Ulmetu avec Micalona, à Coti Chjavari, à Lecci San Ciprianu,
à Prunelli avec Calzarellu, à Aleria avec Mare-Stagnu, à Poghju
Mezana, à Borgu, à Furiani, à Siscu, à Patrimoniu……. la liste est si
longue ! Partout des espaces remarquables côtiers qu'on essaie de
rendre constructibles au travers des Plans locaux d'Urbanisme et
bientôt du Plan d'Aménagement Durable de la Corse (le fameux PADDUC),
partout des tentatives de privatisation des rivages par quelques
privilégiés.
Et la terre n'est pas la seule
convoitée et occupée. Des zones de mouillages organisés fleurissent
partout, en particulier (mais c'est un hasard !!!!!) juste en face
des projets de lotissement ou des zones à urbaniser ! Pas de chance
non ?
Chez nos voisins méditerranéens immédiats, des mesures draconiennes
sont prises pour assurer la protection définitive de certains
espaces naturels et éviter un bétonnage intégral du littoral.
La Corse, elle, subit un
phénomène de mode : la jet society, les personnalités médiatiques du
monde des spectacles et de la télévision tendent de plus en plus à
déplacer leurs centres d'intérêts de Saint Tropez à la Corse.
Séguéla bien sûr mais aussi
Sulitzer, Delsol, Dewez, Reno, Ockrent, Bouygues, Lefèvre, Tarallo,
Martinolle, Clavier, Fraise, Houssin, Carlotti, Bedos, Walker,
Marcellesi, Kervasdoué …et tant d'autres ! Que de permis accordés
suite aux pressions de ces personnages influents car riches ou/et
célèbres ?
Et les institutions les
encouragent ! le Préfet de corse a reçu les associations du
Collectif jeudi. Il nous a dit préférer les compromis à
l'application stricte de la loi. Or un compromis est une décision
résultant d'un conflit entre deux personnes. Quand l'une d'entre
elles est un personnage puissant c'est toujours elle qui gagne !
Il a également dit à la presse
que la loi Littoral pouvait être interprétée différemment selon les
territoires. Les conditions actuelles attirent les spéculateurs et
la mafia.
Aujourd'hui ça suffit !
Basta ! Y en a marre !
Nous en avons assez de dire
que la loi Littoral doit être appliquée dans cette île et qu'elle
doit s'appliquer à tous, Corses ou pas Corses, riches ou modestes.
Nous en avons assez de voir
nos paysages détruits et de constater la privatisation de nos
rivages.
Nous en avons assez de ces violences premières qui privilégient
certains aux dépens de notre patrimoine.
15 000 personnes ont déjà signé la pétition lancée fin avril. Nous
devons être entendus car le droit est de notre côté, la loi avec
nous, la légitimité avec nous.
A terra corsa ùn hè à vende !
La toile en parle :
Alta Frequenza
résume l'action sur Balistra
A Piazzetta
publie des photos du Rassemblement
Corse Matin
annonce 500 manifestants
Dossier Spéculation sur
Unità Naziunale :
Lire le dossier ici
Source photo :
Corse Matin, A Piazzetta, Collectif Loi Littoral, France3Corse, Unità Naziunale, Archives du site.
Source info :
Unità Naziunale
© UNITA NAZIUNALE
Vos
réactions sur cet article ici :http://forucorsu.unita-naziunale.org/portal.php |