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Inondations : Beaucoup d'agitations des services de l'Etat pour quels résultats ?

Le 11 juin 2008 : (12:59 Unità Naziunale, www.unita-naziunale.org - Corse - Lutte de Masse)  En Corse dès que l'on évoque une "catastrophe", nous pouvons être sur qu'elle sera gérée de la même façon que les précédentes comme si c'était une fatalité alors que ces catastrophes sont prévisibles et de la responsabilité des pouvoirs publics et des politiques qui ont toujours fait de la corse un pays du tiers monde.

Dès qu'il neige, le réseau routier est inaccessible, l'électricité part a volo... Dès qu'il fait chaud, nous manquons d'eau il faut rationner des régions entières (sauf certains endroits touristiques avec des golfs) et dans le même temps les incendies détruisent notre patrimoine naturel face à des pompiers désarmés et souvent sous équipés.  Dès qu'il pleut, c'est l'inondation de toutes les zones connues pour être inondable ! Ne parlons pas du nuage de Tchernobyl qui n'est pas passé en Corse, de l'amiante qui n'était pas dangereux, des boues rouges ou de la catastrophe de Furiani... Toujours la faute à pas de chance, à la fatalité, rarement à ceux qui ont des responsabilité dans la gestion de la cité.

2008, des inondations en Corse et notamment sur Aiacciu dans le quartier des Cannes démontrent une fois de plus que la gestion des "risques" en Corse n'est pas traitée avec sérieux.  Un collectif "Pà u rispettu é a dignità" s'est constitué quelques jours après l'inondation du quartier E Canne pour dénoncer l'incurie des services de l'Etat, la non gestion de l'avant, du pendant et de l'après inondation.

Pour communiquer dans la presse, faire des interviews ou pour "brasser du vent", il y a du monde du cotés des responsables politique et étatique, mais sur le terrain, les "citoyens oubliés" aimeraient plus d'actions de proximitées concrètes que des promesses virtuelles habituelles. 15 jours sans pratiquement aucune aide officielle pour des personnes qui ont tout perdu et qui sont dans la précarité c'est le véritable parcours du combattant pour arriver à "survivre" dignement. Mais ca, les "nantis" de la politique et de l'Etat au chaud dans leur bureaux ne peuvent pas l'imaginer.

Voici ce que disait le collectif "Pà u rispettu é a dignità" le 4 juin dernier :

"l’anarchie dans la gestion de notre pays, les retards dignes du tiers monde, l’incroyable mépris des autorités a l’égard de la corse et de ses habitants sont une nouvelle fois mis en évidence a l’occasion des récentes inondations qu’a eu à subir la région ajaccienne.

Dans la nuit du 29 eu 30 mai, les pluies orageuses qui tombaient sur Aiacciu depuis plusieurs jours, se sont transformées en déluge. Le quartier des Cannes et les Sanguinaires ont été les zones les plus touchées.

L’abondance de ces précipitations a été exceptionnelle, mais était toutefois prévisible. Les services météo étaient en alerte depuis plusieurs jours. Cela n’a pas empêché les pouvoirs publics d’être complètement dépassés par l’événement au point d’afficher une inertie inacceptable.

Le collectif dénonce l’incurie des autorités: l’alerte a été donnée trop tard. Les habitants des quartiers concernés n’ont pas été avertis, et absolument rien n’a été fait pour les mettre en sécurité alors que la crue qui les traversait arrivait par vagues. L’entrée de la ville aurait du être bloquée dés la fin de la nuit. Au lieu de cela, les forces de l’ordre qui quadrillent la ville se sont contentées de régler la circulation à la petite semaine, laissant se développer un gigantesque embouteillage qui a duré une journée entière et qui aurait pu hypothéquer une  intervention d’urgence si un accident était survenu.…

Les moyens importants ne sont arrivés sur les cannes qu’à partir de 11 heures 30. Les habitants se demandent si les secours n’ont pas été affectés en priorité sur les sanguinaires au détriment des quartiers populaires.

Alors que les secours étaient notoirement insuffisants, les forces de police qui affichent quotidiennement un zèle intempestif ont continué à sévir bêtement en faisant emmener à la fourrière des véhicules immobilisés par la crue.

A l’inverse, les pompiers sont intervenus avec dévouement, mais en trop petit nombre.

Dans le quartier des Cannes ce sont les simples citoyens qui ont nettoyé le quartier avec leurs propres moyens.

Les habitants des Cannes ont subi des dégâts d’autant plus difficile a assumer que ce quartier est habité par des gens aux revenus modestes.

La visite du quartier par le Maire et le préfet ne peut masquer le fait qu’aucune assistance d’urgence n’a été mise en place et la population a constaté l’absence de l’ensemble de la classe politique incapable de lui manifester le moindre soutien.

Les habitants des cannes réunis en collectif demandent que soient débloquées des aides d’urgence afin que les plus démunis puissent faire face à une situation désastreuse pour certaines familles

Mais au delà de cette catastrophe annoncée et passée sous silence, le Collectif entend bien faire entendre sa voix pour stigmatiser l’incurie et l’incompétence de tous les intervenants pour veiller à ce que l’inadaptation des moyens techniques et humains, déjà mise en exergue en 1994 trouve une solution de nature a assurer réellement la sécurité de la population.

Il demande en outre la mise en place d’une cellule d’urgence pour répondre aux premières nécessités de la population."

Collectif  "Pà u rispettu é a dignità"

Voici les réactions de ces derniers jours (10 juin 2008) (lire aussi le dossier ici)

Intempéries : Jean-Jacques Panunzi pour la création d'un fond spécial pour les personnes en grande précarité (Laetitia Pietri – Alta Frequenza) - Inondations en Corse-du-Sud. Pour Jean-Jacques Panunzi, le président du Conseil Général de la Corse-du-Sud, le véritable souci aujourd’hui, ce sont les particuliers en situation de précarité qui ne sont pas couverts par leur assurance. Il a donc proposé la création d’un fond spécial à destination de ces personnes qui serait mis en place par la Collectivité Territoriale de Corse, le Conseil Général et la mairie, le tout chapeauté par l’Etat. Jean-Jacques Panunzi qui a dénoncé également la frilosité des banques. Nous l’écoutons.

Intempéries : pour Simon Renucci, la solidarité ne va pas assez loin (Laetitia Pietri – Alta Frequenza) - Simon Renucci, lui a poussé un cri d’alarme. La solidarité ne va pas assez loin. Ajaccio est une ville sinistrée et l’état de catastrophe naturelle ne permet pas de couvrir tous les frais. Il a notamment demandé que soit mobilisé le fonds national créé spécialement pour les catastrophes naturelles, comme ça a été le cas en Moselle. Nous l’écoutons.

Dossier Inondation / Collectif
Source photo : Unità Naziunale, Archives du site.
Source info :  Alta Frequenza, Unità Naziunale

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