Le
12 mai 2008 :
(12:59
Unità Naziunale,
www.unita-naziunale.org - Corse - Actualité internationale)
Le 3 octobre 2005, était
lancé un appel à des États généraux pour une information et des
médias pluralistes. Cet appel a été suivi notamment d’une Rencontre
nationale des médias associatifs tenue à Marseille en mai 2006 et
d’une première session des États généraux qui s’est déroulé le 30
septembre 2006. Compte tenu de la gravité de la situation, l’heure
est venue d’une nouvelle session. Elle se tiendra le samedi 17 mai
2008, à Paris.
À Sarkoland, le pouvoir
politique et le pouvoir médiatique se tiennent par la main.
Rarement, depuis des
décennies, l’interdépendance entre le premier, administré
nationalement pas un chef de clan, et le second, détenu par une
oligarchie de plus en plus concentrée, a atteint un tel degré.
Faut-il le rappeler ? Pour
remplir leur fonction démocratique, les médias devraient être
soustraits à l’emprise des pouvoirs économique et politique. Or, ce
n’est manifestement le cas ni des médias privés, ni des médias
publics. Les logiques financières qui prévalent dans les premiers
ont désormais gagné les seconds, au point que le secteur public ne
semble devoir son maintien qu’à la perpétuation de sa dépendance
politique : un maintien dans un périmètre de plus en plus réduit et
une dépendance accrue si, telle qu’elle est prévue, la suppression
de la publicité au seul bénéfice des chaînes privées devait être
confirmée. Quant aux médias qui ne relèvent pas secteur public ou
qui ne sont pas assujettis à des groupes financiers - et notamment
les médias du tiers secteur associatif - ils sont fragilisés, voire
asphyxiés.
C’est pourquoi la qualité et
la diversité de l’information (mais aussi du divertissement et de la
culture) sont gravement compromises. L’enjeu est d’importance. Le
droit à l’information - le droit d’informer et le droit d’être
informés - ne doit pas être simplement proclamé : il doit être
garanti (comme tous les droits sociaux aujourd’hui menacés par la
conjugaison du libéralisme économique et de l’autoritarisme
politique) et bénéficier en conséquence des ressources
correspondantes.
L’information, c’est notre affaire.
Ce n’est ni celle des gouvernants et des propriétaires des médias,
ni celle des chefferies éditoriales et des prétendues élites qui les
servent, ni celle des publicitaires qui la défigurent et des chargés
de communication qui la maquillent. C’est celle de chacun et de
tous, et particulièrement des journalistes professionnels, des
médias du tiers secteur, des associations d’usagers et de critique
des médias, des syndicats et des associations. Le droit d’informer
devrait être accessible à tous ; tous devraient disposer des moyens
appropriés de l’exercer. Quelles propositions, quelles actions pour
les obtenir ?
L’information, est un bien
public. Ce n’est pas - ce ne devrait pas être - un bien privé dont
les propriétaires des médias, le patronat et les gouvernants
disposent à leur gré, en multipliant notamment - visibles ou
invisibles - les censures arbitraires, ainsi que les secrets
discrétionnaires. Le droit d’être informé ne devrait excepter aucun
aspect de la vie économique, sociale, culturelle et politique. Quels
moyens, quelles actions pour le protéger et le développer ?
Parce que le Sarkoland n’est
pas un parc de loisirs, parce que la garantie du droit à
l’information exige une mobilisation à la hauteur des enjeux, parce
que la « civilisation » que nous promettent l’accélération des
concentrations, la marginalisation du secteur public et
l’étouffement des médias associatifs et indépendants, n’est pas la
nôtre.
Nous appelons tous les
citoyens attachés à une information indépendante et pluraliste, les
journalistes, créateurs et salariés des médias, les acteurs des
médias associatifs, les intermittents et précaires de tous les
métiers de l’information et de la culture, les militants et
responsables des mouvements syndicaux, associatifs et politiques,
les mouvements d’éducation populaire, toutes celles et tous ceux qui
entendent résister à l’information et à la culture mercantiles, à se
joindre aux Etats généraux pour une information et des médias
pluralistes (qui tiendront ainsi leur deuxième session).
Liste provisoire des premiers signataires
(mars 2008) : ACJ (Association des Cyberjournalistes) - Acrimed
(Action-Critique Médias) - ATTAC - CMTS (Convergence des Médias du
Tiers Secteur) - Corali (Coopération des radios libres) - Ecran
d’Arrêt - Emancipation syndicale et pédagogique - Fédération
Syndicale unitaire (FSU) - FNVDPQ (Fédération Nationale des Vidéos
de Pays et de Quartiers) - Fokus 21 - Le Dispositif - Métazone TV -
Le Sarkophage - Radio Galère (Marseille) - Les Pieds dans le PÄF - Primitivi
- RACCF (Rassemblement contre la casse de France Culture) - Rézo
citoyen - SNJ (Syndicat National des Journalistes) - SNJ-CGT
(Syndicat National des Journalistes-CGT) - Sud-AFP - Sud Culture
Solidaires - Union Syndicale Solidaires.
Avec le soutien de Les Alternatifs -
La Ligue Communiste Révolutionnaire, (LCR) - Le Parti Communiste
Français (PCF) - Du Parti Socialiste : Anne Hidalgo, Secrétaire
nationale à la Culture et aux Médias et Stéphane Pellet, délégué
chargé des médias - Association Cap à Gauche 19.
Source photo :
www.snj.fr Unità Naziunale, Archives du site.
Source info :
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