Le
14 mai 2008 :
(12:59
Unità Naziunale,
www.unita-naziunale.org - Corse - Lutte internationale)
Le 13 mai dernier, la
sénatrice réunionnaise, Gélita Hoarau, terminait son allocution au
Sénat par un proverbe breton qui dit "un peuple qui perd sa langue
perd son âme". Elle a entièrement raison et les débats ayant eu lieu
à l'Assemblée nationale et au Sénat les 7 mai et 13 mai 2008 à
l'initiative Marc Le Fur, député breton et Nicolas Alfonsi, sénateur
corse peuvent être qualifiés d'historiques. Ces deux parlementaires,
le premier à droite, l'autre à gauche démontrent qu'aujourd'hui en
France la question des langues régionales n'est plus un tabou. Mais
le caractère historique demeure dans le fait que la quasi majorité
des parlementaires sont unanimes sur la question rappelant que la
France, si elle veut se mettre au diapason européen en matière de
défense des langues minoritaires, doit ratifier la Charte européenne
des langues régionales. Elle doit pour ce faire modifier l'article 2
de la Constitution stipulant que "le français est la langue de la
République" en y ajoutant "dans le respect des langues régionales".
Ceci permettra une évolution certaine.
Mais est-ce suffisant pour
sauver les langues régionales ? Non ! Les députés et les sénateurs
ont su justement rappeler que les langues sont des acteurs vivant de
la société. Elles doivent être enseignées, diffusées et utilisées.
Certes, comme le rappelaient les parlementaires, il s'agit d'un
élément de patrimoine commun, mais au contraire des monuments
historiques, ce sont surtout des outils de communication entre les
Hommes.
Alors qu'attend la France pour
faire évoluer sa législation ? Les mentalités changent. Elles
évoluent favorablement. Les parlementaires en ont fait la preuve et
suivent allégrement le sentiment des populations qu'ils côtoient au
quotidien sur le terrain.
La réponse du Gouvernement fut malheureusement décevante. Alors
qu'un récent rapport de l'ONU pointe les carences de la France en
matière de protection des minorités, dont les minorités
linguistiques, la Ministère de la culture et de la communication,
Mme Albanel a dressé, pour conclure les débats des deux hautes
assemblées, un tableau idyllique où la France remplirait déjà les
nombreuses obligations qui lui incombe en matière de promotion et de
diffusion des langues régionales. Est-il besoin de rappeler qu'au
niveau local la signalisation bilingue est généralisée par les
collectivités locales sauf sur les routes... nationales ? Que les
responsables académiques bloquent l'ouverture de classes bilingues ?
Que l'utilisation des langues régionales est loin d'avoir accès aux
très nombreux médias nationaux, quoiqu'en disent la Ministre.
En conséquence, ces débats tant attendus risquent d'en décevoir plus
d'un. Nous aurons droit à une étude (une de plus) pour nous
démontrer que tout va bien dans le meilleur des mondes. Ensuite une
loi, qui selon les dires de la Ministre réorganisera ce qui est déjà
fait en la matière (donc rien de nouveau) et enfin, ni modification
de notre Constitution, ni ratification de la Charte qui serait les
premiers pas vers une reconnaissance affirmée et franche de la part
de la France de sa pluralité. Cessons les beaux discours, entrons
dans le concret...
Les locuteurs d'alsacien, basque, breton, catalan, corse, créole,
flamand, kanak, occitan... veulent vivre dans leurs langues, avec
leurs langues...
(Eurominority)
Source photo :
Unità Naziunale, Archives du site.
Source info :
Eurominority.eu, Unità Naziunale
© UNITA NAZIUNALE
Vos
réactions sur cet article ici :http://forucorsu.unita-naziunale.org/portal.php |