Le
22 mai 2008 :
(12:59
Unità Naziunale,
www.unita-naziunale.org - Corse - Lutte de Masse) Article
du Corse Matin du 22 mai 2008 sur http://corsematin.blogspot.com/
Tout ça pour ça ! Après
deux audiences transformées en foire d'empoigne, après des
bagarres, des tirs de lacrymogènes dans le palais de justice,
des hospitalisations, le tribunal correctionnel d'Ajaccio,
lorsqu'il a été en mesure de statuer sereinement sur l'affaire
de l'incendie de la CTC, a relaxé trois des membres du Rinnovu
prévenus dans cette affaire.
Pourtant, cette fois encore, il aurait suffi d'un
rien pour que la situation dégénère. Mais le président
Jean-Pierre Rousseau a donné le ton d'entrée de jeu. Dans
l'enceinte de justice, il n'était pas question de faire entrer
les outrances du débat politique ou de la surenchère médiatique.
Première difficulté, la citation à comparaître d'Anthony Bozzi,
pour le 21 mai... 1908 ! Le président lui reconnaît le droit
d'être reconvoqué ultérieurement. Ce sont donc trois hommes qui
ont comparu hier. Maxime Susini, 25 ans, détenu dans une autre
affaire, Michel Terrachon, 44 ans, et Félix Benedetti, 37 ans.
Les militants du Rinnovu (après les mauvaises
expériences du début d'année) avaient décidé de lire un texte en
langue corse et de ne plus s'exprimer. Sans heurt, le président
leur a demandé de traduire le texte à l'attention des non
corsophones. Ce qui a été fait.
Il a ensuite été donné
lecture des résultats des compléments d'investigations ordonnés
lors de la première audience. Les conclusions des experts
scientifiques ont été les suivantes : les prévenus ne peuvent
être identifiés sur les photos. Les vêtements saisis ne
comportent aucune trace de combustion ou de produit accélérateur
de combustion. Pire, l'incendie est « vraisemblablement »
criminel et a « éventuellement » été favorisé par des alcools…
Un an requis
Contrairement à ce qui
s'était produit aux audiences précédentes, la Collectivité
territoriale de Corse s'était constituée partie-civile par la
voix de son conseil, Me Taddei (une constitution contestée par
la défense qui rappelait que le président de l'exécutif doit
d'abord obtenir la possibilité d'aller en justice par un vote de
l'assemblée).
Immédiatement après,
le procureur José Thorel, dans un réquisitoire quasiment
identique à celui de la première audience, et sans tenir compte
des derniers résultats d'expertises, demandait un an de prison
ferme à l'encontre de chacun des prévenus. Pour la défense
représentée par Mes Jean-Jérôme Mondoloni et Jean-Michel
Mariaggi, la tâche (en dehors de la peine requise) s'avérait
plus simple. L'un et l'autre ont fustigé une procédure qui était
devenue « politico-médiatique » dans la mesure où la ministre de
l'Intérieur s'était exprimée avant même les magistrats. Me
Mariaggi a évoqué une procédure au « cheminement chaotique »
tandis que Me Mondoloni estimait que les résultats du complément
d'enquête sont « un camouflet pour le ministère public ». Tous
deux ont demandé et obtenu la relaxe de leurs trois clients. La
constitution de partie civile de la CTC n'a pas été retenue.
Isabelle Luccioni
La manifestation,
l'incendie, les interpellations :
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Source photo :
Unità Naziunale, Archives du site.
Source info :
Corse matin, Unità Naziunale
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