Le
21 novembre 2008 :
(12:59
Unità Naziunale,
www.unita-naziunale.org - Corse - Lutte de Masse)
(Francescu Maria Antona -
Alta Frequenza) - Affaire Clavier, les dix accusés ont été
condamnés, il y a quelques instants, à des amendes de 500 euros
chacun. Décidément on aura tout vu dans cette affaire clavier. En
effet, le procès a eu lieu sans les prévenus ni même leur avocat.
Les dix militants nationalistes qui devaient comparaître pour avoir
foulé le gazon de la résidence secondaire à Portivechju de Christian
Clavier ont exigé en préambule que le tribunal soit –je cite –
démilitarisé. Il faut dire que les locaux ont été totalement
bunkérisés avec la présence de très nombreux policiers. Le président
du tribunal Guy Jean a refusé d’accéder à cette demande. Les
prévenus ont donc décidé de ne pas participer à l’audience. Le
procureur avait requis des peines d’amende de 2000 euros.
Procès Clavier (réactions) - Paul-Félix
Benedetti dénonce un dysfonctionnement
du parquet d'Ajaccio
(AP) Le tribunal correctionnel
d'Ajaccio a condamné vendredi à 500 euros d'amende chacun les dix
nationalistes qui avaient occupé le jardin de la propriété de
l'acteur Christian Clavier, le 30 août dernier à Porto-Vecchio
(Corse-du-Sud).
Le parquet avait requis 2.000
euros d'amende pour chacun des militants et n'a donc pas été suivi
par le tribunal qui s'est prononcé au terme d'un quart d'heure de
délibéré, après une courte audience marquée par l'absence des
prévenus et de leurs avocats.
Ceux-ci avaient décidé de ne pas
assister à l'audience, afin de protester contre la présence jugée
"trop massive" des forces de l'ordre massées autour du palais de
justice. Environ 200 personnes s'étaient également réunies devant le
tribunal à l'appel de plusieurs organisations indépendantistes, pour
protester contre la citation à comparaître des 10 militants parmi
lesquels l'avocat et élu indépendantiste à l'Assemblée de Corse,
Jean-Guy Talamoni.
L'acteur Christian Clavier avait
également fait part de son intention de ne pas participer à cette
audience. "Alors absent de ma résidence secondaire, je n'ai pas été
témoin direct des faits incriminés. Je n'assisterai donc pas à
l'audience", avait-il annoncé.
"Je souhaite n'être
instrumentalisé par quiconque et, compte tenu de l'effervescence
médiatique entretenue autour de cette affaire, cette décision me
paraît de nature à favoriser la sérénité des débats", avait précisé
cet ami du président Nicolas Sarkozy, qui a interprété Jack Palmer,
le détective privé de la bande dessinée "L'enquête Corse" de
Pétillon.
Cette intrusion de nationalistes
dans le domaine de Porto-Vecchio où l'acteur possède une villa,
avait valu au Coordonnateur des services de sécurité intérieure
auprès du préfet de région corse, Dominique Rossi, d'être démis de
ses fonctions par la ministre de l'Intérieur, Michèle Alliot-Marie.
Un limogeage controversé, justifié
par le chef de l'Etat, qui avait déclaré: "quand il y a une erreur,
il est normal que le responsable assume cette erreur", ajoutant que
le "fait d'être mon ami ne doit pas faire qu'on a moins de droits".
Dominique Rossi a toujours affirmé n'avoir rien à se reprocher dans
cette affaire estimant avoir fait correctement son travail.
Les dix prévenus encouraient des
peines maximales d'un an de prison et 15.000 euros d'amende pour
"violation de domicile avec voie de fait". Le procureur de la
République a estimé au cours de l'audience que la "voie de fait est
caractérisée par le jet d'un coq de décoration en fer dans la
piscine" de Christian Clavier et par "la pression psychologique
exercée sur les gardiens de la propriété".
Les nationalistes condamnés ont
annoncé leur intention de faire appel du jugement qu'ils jugent trop
lourd et qui a été conspué par les militants massés aux abords du
palais.
Ce procès intervient alors que les
nationalistes font flèche de tout bois en Corse pour dénoncer "la
spoliation des Corses de leurs terres" et protester contre "la
spéculation sur le littoral".
Il intervient aussi alors que
trois attentats et deux tentatives d'attentats ont été commis dans
la nuit de jeudi à vendredi sur l'île. Trois villas appartenant à
des continentaux ont été endommagées par des explosions à
Pietrosella, Lecci (Corse-du-Sud) et Pietralba (Haute-Corse). En
outre, un commando composé de six hommes armés et cagoulés a tenté
de faire exploser la maison d'un couple de continentaux à
Bastelicaccia, près d'Ajaccio. Selon les victimes, l'un des membres
du commando aurait affirmé avoir agi "contre des colonisateurs" de
la Corse. Par ailleurs, une charge non explosée a été découverte
vendredi matin contre des anciens locaux de la Délégation militaire
départementale de la Haute-Corse à Bastia.
(AFP)
: En moins de 45
minutes - délibéré compris - d'une audience qu'ils ont qualifiée de
"grotesque" et d'"ubuesque", dix nationalistes corses ont été
condamnés vendredi à 500 euros d'amende par le tribunal
correctionnel d'Ajaccio pour avoir occupé fin août le jardin de la
villa de l'acteur Christian Clavier à Porto-Vecchio.
Le procès s'est déroulé en
l'absence des prévenus et de leurs avocats qui entendaient par la
politique de la chaise vide protester contre la "militarisation d'un
tribunal transformé en bunker", et le caractère "excessif" du
déploiement de policiers à l'entrée du palais de justice.
Le parquet avait requis 2.000
euros d'amende contre les militants qui encouraient un an de prison
et 15.000 euros d'amende pour "violation de domicile".
L'un de leurs avocats, Me
Jean-Michel Mariaggi, a annoncé que les 10 condamnés allaient faire
appel.
Dans une salle d'audience
seulement occupée par quelques journalistes et, selon la défense,
par de nombreux policiers en civil, le président Guy Jean a estimé"
qu'on n'avait pas à imposer de conditions à la justice" et retracé
les circonstances de la présence des nationalistes sur la pelouse de
l'acteur, ami du président de la République, le 30 août.
"Les militants, entre 30 et 50, se
sont d'abord trompé de villa et ont dû demander leur chemin aux
voisins; au bord de la piscine, comme il faisait très chaud, ils ont
demandé aux gardiens si l'eau de la terrasse était potable; c'est à
ce moment qu'il leur a été proposé à boire; les boissons ne leur ont
pas été spontanément proposées en signe de bienvenue", a-t-il
raconté.
Il a ensuite évoqué l'"objet
d'art", un coq en métal, jeté dans la piscine : "je ne sais pas si
c'est parce que c'est un symbole de la République mais il s'est
retrouvé dans cette piscine qualifiée +de merde+ par les occupants,
selon le procès-verbal de la gardienne".
Démentant que les poursuites aient
été intentées au hasard, il a rappelé que les personnes citées "ont
fait des déclarations dans la presse qui a publié des photos d'eux
installés autour de la piscine et que les immatriculations de leurs
voitures ont été relevées".
En préambule à son réquisitoire,
le procureur José Thorel a déploré l'absence des prévenus: "quand on
est cité à comparaître, on assume; la moindre des choses c'est
d'être présent", a-t-il lancé.
Il a ensuite ensuite repris un à
un les éléments constitutifs de la violation de domicile.
"Des manoeuvres, oui, il y en a eu
puisque les militants ont profité du passage d'une voiture pour
franchir le portail électronique et ont détourné la caméra vidéo
pour ne pas être filmés", a-t-il soutenu.
"Une contrainte psychologique
importante a été exercée sur les gardiens qui se sont trouvés
confrontés à une cinquantaine de personnes; c'est d'ailleurs en
raison de leur nombre que la gardienne a déclaré ne pas avoir osé
appeler les gendarmes", a-t-il ajouté.
Au chapitre des voies de fait, le
procureur est revenu sur le sort de ce coq de métal "précipité par
force dans la piscine": "qu'on le veuille ou non, c'est une voie de
fait; dans cette affaire on a bafoué les droits constitutionnels de
M. Clavier qui font d'une maison un asile inviolable et on a
enfreint la loi".
"Les poursuites intentées étaient
grotesques, le jugement ne pouvait pas être différent", a commenté à
l'AFP un des condamnés, l'avocat et élu à l'Assemblée de Corse
Jean-Guy Talamoni.
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