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(AFP) Affaire Clavier: une occupation sans incident, selon deux journalistes - Dominique Rossi avait prévenu la Gendarmerie

Le 4 septembre 2008 : (13:00 Unità Naziunale, www.unita-naziunale.org - Corse - Lutte de Masse)  Deux journalistes, présents lors de l'occupation du jardin de la propriété corse de Christian Clavier et entendus vendredi par la gendarmerie à Porto-Vecchio, ont décrit aux enquêteurs une action des nationalistes "pacifique", sans menace ni brutalité.

"Les gendarmes voulaient savoir comment ça s'était passé, je leur ai dit ce que j'avais écrit, à savoir qu'il n'y a eu aucune menace, aucune brutalité et que les occupants n'ont pas pénétré dans la maison", a expliqué Pierre Claverie du quotidien Corse-Matin, à sa sortie de la gendarmerie.

"J'ai indiqué n'avoir assisté à aucune violence et à aucune détérioration", a indiqué pour sa part à l'issue de son audition José Tafani, journaliste à France Bleu Frequenza Mora.

Pierre Claverie a été entendu pendant trois heures par les enquêteurs et José Tafani pendant une heure et demie, ont précisé les journalistes à l'AFP.

Le 30 août, une cinquantaine de militants indépendantistes corses ont occupé pendant une heure le jardin de la villa de l'acteur pour protester contre la spéculation foncière et le bétonnage des côtes.

A la suite de cette action, le patron des services de sécurité intérieure en Corse Dominique Rossi, à qui il est reproché de n'avoir pas "empêché l'envahissement d'une propriété privée", a été relevé de ses fonctions et muté à Paris.

Interrogé par l'AFP sur la présence de gendarmes sur les lieux, Pierre Claverie a indiqué "avoir croisé sur la route au moins deux voitures de gendarmes dans le secteur alors qu'(il se) rendait au lotissement de Punta d'Oro". José Tafani affirme "ne pas avoir vu d'hommes en bleu".

Pour Pierre Claverie, il ne fait toutefois aucun doute que les gendarmes étaient au courant de l'occupation: "ils m'ont appelé toutes les deux minutes pour savoir +où ça en était+, +comment ça évoluait+ et si je savais +quand ils (les nationalistes, NDLR) allaient quitter les lieux+".
"Les enquêteurs m'ont demandé mes photos mais je les ai renvoyées à ma direction", a-t-il ajouté.
Les deux journalistes qui ont accompagné les manifestants, gardent le souvenir d'un reportage banal: "Pour moi, c'était une occupation symbolique comme il y en a tout le temps, devant des maisons de continentaux... j'ai pensé que j'allais rater le barbecue auquel j'étais invité", a expliqué Pierre Claverie.
"On était dans l'action symbolique et pacifique, à la limite ennuyeuse, on a mis du temps à trouver la maison, ça faisait penser à une visite guidée", a raconté José Tafani.
Vendredi, des élus et militants nationalistes qui ont participé à l'occupation, ont tenu une conférence de presse à l'Assemblée de Corse.
"Il n'y a eu aucun incident, aucune violence, aucune voie de fait, donc moralement et juridiquement, aucune violation de domicile", a affirmé Jean-Guy Talamoni, dirigeant du mouvement Corsica nazione indipendente (CNI) et avocat.
"Nous n'avons commis aucun acte délictueux, nous avons pris le chemin d'accès public à la mer, nous n'avons ouvert aucune porte, enjambé aucune clôture et personne n'est entré dans la maison", a déclaré Paul-Felix Benedetti, un des responsables du mouvement indépendantiste Rinnovu.
Jean-Guy Talamoni a rappelé la proposition de son mouvement de réserver l'achat de biens sur l'île aux personnes pouvant justifier de dix ans de résidence en Corse.

Affaire Clavier: Dominique Rossi avait prévenu la gendarmerie

AJACCIO, 4 sept 2008 (AFP) -

L'ex-patron des forces de sécurité en Corse, Dominique Rossi, "a, en personne, avisé vendredi soir le groupement de gendarmerie de Corse-du-Sud d'une possible intrusion" le lendemain dans le lotissement de Punta d'Oro où l'acteur Christian Clavier possède une maison, a-t-on appris de source proche de l'enquête.

"Il a été informé par note vendredi soir de ce qui risquait de se passer samedi. Il a, en personne, avisé le groupement de gendarmerie de Corse-du-Sud d'une possible intrusion et a été tenu au courant en continu de la situation", a-t-on précisé de même source. "Il y aurait eu faute professionnelle si il y avait eu de la casse", a ajouté cette source.

Jeudi, avant d'être invité par sa hiérarchie à ne plus parler à la presse, Dominique Rossi, interrogé par l'AFP, avait souligné qu'en matière de maintien de l'ordre "il est assez rare que l'on intervienne a priori, s'il n'y a pas d'incident préalable ou d'agression physique caractérisée contre les personnes ou les biens".

"Le maintien de l'ordre est un exercice difficile et délicat qui consiste à intervenir au moment opportun et dont les résultats peuvent être appréciés différemment", avait-il ajouté.

Dominique Rossi a été relevé de ses fonctions en Corse lundi en raison de sa gestion de l'occupation le 30 août par une cinquantaine de militants nationalistes du jardin de la propriété de Christian Clavier, un proche de Nicolas Sarkozy.
Le ministère de l'Intérieur lui reproche de n'avoir pas pris les mesures nécessaires pour protéger le lotissement alors qu'il avait été alerté la veille par les services de renseignement.
Selon Frédéric Péchenard, le directeur général de la police nationale (DGPN), il lui est reproché "de n'avoir pas su anticiper" cette intrusion.
M. Rossi qui a commis une "faute professionnelle", selon lui, "avait en sa possession une note de renseignement lui disant ce qui allait se passer".
Les organisations indépendantistes corses entendaient protester contre le Plan d'aménagement et de développement durable pour la Corse (Padduc) qui sera discuté prochainement à l'Assemblée de Corse, et dénoncer la "spéculation foncière" et le bétonnage des côtes.

Dossier Clavier Rossi : La république Bananière
Source photo : Unità Naziunale, Archives du site.
Source info :  Unità Naziunale

© UNITA NAZIUNALE

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