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Conférence de presse des organisations de la refondation : Action contre le PADDUC à Punta d'Oru

Le 5 septembre 2008 : (13:00 Unità Naziunale, www.unita-naziunale.org - Corse - Lutte de Masse)  Les organisations indépendantistes engagées depuis plusieurs mois dans une démarche de refondation tiennent à préciser les motivations et le déroulement de leur action de samedi dernier, au domaine de « Punta d’Oru ».

1.      La vérité sur l'action de la Punta d'Oru.

Cette enclave, haut lieu de la spéculation immobilière en Corse, est révélatrice de la dépossession du foncier qui sévit dans notre pays avec la complicité active, voire à l’initiative, d’élus directement et financièrement intéressés par ces menées spéculatives.

Le propriétaire et promoteur de « Punta d’Oru », n’est autre que Camille de Rocca Serra, Président de l’Assemblée de Corse, l’un des concepteurs à ce titre du PADDUC, plan d’aménagement ayant pour objectif de mettre la Corse à l’encan, par ailleurs ami personnel du président de la République française ainsi que de Christian Clavier et des autres membres de la jet set ayant acheté des propriétés à prix d’or dans la région de Porti Vecchju.

Lors de son mandat de maire de Porti Vecchju, Camille de Rocca Serra a grandement favorisé la spéculation immobilière sur sa commune (spéculation qu’il pratique lui-même personnellement par ailleurs). Aujourd’hui, il le fait comme Président de l’Assemblée de Corse, comme député, et fort de ses amitiés au plus haut niveau de l’Etat français. Ce mélange des genres relève d’un fonctionnement de république bananière. Cela explique la volonté de Camille de Rocca serra de “désanctuariser” la Corse exprimée en préalable à la mise en place du PADDUC il y a quelques mois.

C’est cette situation - inadmissible et gravement préjudiciable aux intérêts du peuple Corse - que nous avons voulu dénoncer par notre action de samedi.

Les conditions de cette occupation sont aujourd’hui parfaitement établies, d’une part par le témoignage des journalistes présents, et d’autre part par les auditions de Monsieur Clavier et de son personnel : il n’y a eu aucun incident, aucune menace, aucune voie de fait, donc, moralement et juridiquement, aucune violation de domicile. Pourtant, le parquet d’Aiacciu, ne tirant pas les conséquences de sa déroute judiciaire dans l’affaire des « organisateurs » de la manifestation de janvier 2008, se ridiculise à nouveau en ouvrant une enquête du chef d’une imaginaire violation de domicile.

Dans cette affaire comme dans les précédentes, on comprend que la marge de manœuvre du parquet est extrêmement réduite, la décision de poursuivre étant prise au plus haut niveau politique en raison d’éléments n’ayant rien à voir avec l’administration de la justice.

Mais, ce qu’il y a de plus grave, ce n’est pas la position du procureur français mais celle de Camille de Rocca Serra qui, voyant ses agissements démasqués aux yeux de l’opinion corse et française, s’est livré à des interviews surréalistes relevant du mensonge le plus grossier, n’hésitant pas à déclarer que l’occupation avait donné lieu à des dégradations et que le personnel de Monsieur Clavier avait été molesté. Ces déclarations, formellement contredites par tous les éléments du dossier, sont gravement diffamatoires à l’endroit des militants nationalistes présent sur les lieux. Elles pourraient valoir à ce collaborateur du système français de comparaître dans les semaines à venir devant un tribunal correctionnel de son pays, pour diffamation !

Au delà du cas, anecdotique, du responsable policier Dominique Rossi, cette affaire a permis de jeter un éclairage cru sur les pratiques de la France et de ses relais dont elle couvre toutes les turpitudes moyennant leur totale allégeance.

Pour leur part, les indépendantistes engagés dans la démarche de refondation entendent bien continuer à dénoncer ces dérives et à s’opposer au PADDUC, document organisant la dépossession de la communauté corse.

Le lotissement de luxe de Punta d'Oru (dont le vrai nom en langue corse est...... ... mais que l'on a débaptisé pour faire tendance) illustre ce que nous réserve le PADDUC : économie résidentielle, privatisation du littoral pour quelques peoples et autre nantis alors que la Corse (et Porti vechju en particulier) manque de logements pour les plus modestes et mêmes les catégories moyennes, grosse spéculation avec un rapport financier énorme, collusion voir confusion entre les politiques et les opérateurs immobiliers.

2. La question de fond du PADDUC.

Le plan de développement durable de la corse doit être présenté aux élus de cette assemblée à l'automne après des commissions confidentielles et des travaux médiocres grassement payés à des cabinets parisiens.

Le document qui va être présenté est inquiétant.

Ce PADDUC persiste dans des choix catastrophiques qui sont le contraire du développement durable pour la Corse et les Corses :

> la colonisation de peuplement.

Page 15, le document nous explique qu'il faut encourager en Corse les migrations et la « séniorisation » (Installation de riches retraités de toute l'Europe). L'objectif de 320 000 habitants à l'horizon 2030 est fixé ! C'est une colonisation de peuplement sans équivalent dans le monde en terme de proportions sauf peut-être au Tibet. Le texte tente de nous rassurer en vantant les mérites de la langue Corse et du bilinguisme. Les exemples des pays Baltes, du Québec ou de la communauté autonome de Catalogne sont évoqués pour leur politique linguistique intégrative sans préciser que ce sont des entités souveraines où leurs langues sont officielles (PAGE 34) !

> Le choix de « l'économie résidentielle » (PAGE 32)

« L'économie résidentielle » est définie par le document comme « une forme d'économie où les résidents viennent s'installer pour dépenser ce qu'ils ont gagné ailleurs pendant leur vie active. » L'installation peut être plus ou moins intermitente et elle peut aussi concerner des actifs, et c'est le développement sans limites des résidences secondaires ( il y en a plus de 60 000 en Corse contre 100 000 principales, elles représentent près de 45 % des résidences sur le littora)l. De nombreux PLUs actuellement en cours favorisent les résidences secondaires alors que c'est une erreur de développement , elles créent un phénomène de concurrence avec le tourisme locatif, elles entrainent des surcoûts pour les réseaux, ainsi que des dégats écologiques.

L'immobilier résidentiel est l'ennemi du tourisme locatif intégré. Dans ce cadre la place des Corses est de pus en plus restreinte démographiquement, économiquement. Quelques franges seulement s'enrichissent : dans l'immobilier et quelques services, les transports, la grande distribution...

Cette économie a fait des dégâts énormes dans d'autres contrées, au pays basque dit français, dans des régions françaises comme le Lubéron, les Corses eux ne souhaitent pas ce développement.

> Le sacrifice des terres à potentialités agricoles.

Page 128 le texte précise que le PADDUC n'interfère pas sur les PLUs en vertu du principe de subsidiarité. La cartographie est déficiente, elle a choisi l'échelle 1/150 000 ème qui rend inopérante toute définition fine des espaces agricoles par rapport aux espaces voués à l'urbanisation. Ce document n'a aucune vertu régulatrice contre la pression sur le foncier.

>l'application de la loi littoral.

Le document vise à favoriser la continuité de l'existant (ce qui à terme est très dangereux sans une planification spatiale fine) et les fameux « hameaux nouveaux » qui seront des zones de spoliation foncière pour populations permanentes ou « temporaires ». Parmi eux, on le comprend bien, il y aura surtout des nantis voulant privatiser la beauté des paysages.

Ce PADDUC aurait du être un document régulateur et de prospective, mais il n'est qu'un plan de mise ne vente de la terre corse. Le président de l'Assemblée de Corse nous parle de démocratie et nous indique qu'il y a le droit à l'amendement dans cette assemblée. Ce texte n'est pas amendable, car ce sont ces orientations qui sont mauvaises. Nous demandons le retrait du PADDUC et son remplacement par un document complètement refondé qui, lui, pourra être soumis à la consultation populaire des Corses par un referendum.

 

Nous somme confiants dans la démocratie en la matière car nous savons que les Corses ne sauraient accepter un plan qui sacrifierait leur existence même en tant que communauté vivante sur sa terre.

Les organisations de la refondation nationale CNI , RINNOVU, STRADA DRITTA, ANC-PSI.

Dossier "Spéculation" sur Unità Naziunale : Lire le dossier ici
Dossier Clavier Rossi : La république Bananière
Source photo : Unità Naziunale, Archives du site.
Source info :  Unità Naziunale

© UNITA NAZIUNALE

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