Le
2 avril 2008 :
(12:59
Unità Naziunale,
www.unita-naziunale.org - Corse - Lutte armée ETA)
ETA, l’organisation basque socialiste révolutionnaire
de libération nationale, revendique les attentats suivants : -
Le 8 février, à Bergara, l’attentat à l’explosif réalisé au tribunal
contre l’appareil de la justice de l’Espagne, avec des dégâts
matériels.
- Le 23 février, à Bilbao, l’attentat à l’explosif
préparé contre les forces de police de l’Espagne dans un relais de
Télévision sur la colline Arnotegi. L’explosion de la bombe avait
provoqué des dégâts matériels.
- Le 29 février, à Derio, l’attentat à l’explosif
contre le siège du PSOE, avec des dégâts matériels.
- Le 7 mars, à Mondragon, l’attentat mortel par
balles contre Isaias Carrasco Miguel, membre du PSOE.
- Le 21 mars, à Calahorra (Rioja), l’attentat à la
voiture piégée contre la caserne de la Garde Civile, avec un garde
civil blessé et de gros dégâts matériels.
En
2004, lorsque Zapatero avait accédé à la présidence de l’Espagne, au
terme de huit années de répression et d’oppression sauvage contre
Euskal Herria avec le PP au pouvoir, on attendait de voir quelle
suite allait donner le Gouvernement du PSOE à la possibilité d’un
règlement, par la négociation, du conflit entre Euskal Herria et
l’État espagnol.
Par
la suite, au cours du processus de négociation, le Gouvernement de
l’Espagne a fait le mauvais choix. Faisant du mensonge et de la
tromperie les caractéristiques principales de sa politique, Zapatero
a eu pour but d’affaiblir la lutte menée par l’indépendantisme
basque et de conduire ETA vers un processus de reddition, en
trouvant une fausse issue qui allait laisser le conflit sans
solution
L’État espagnol n’a pas voulu développer de processus de
reconnaissance des droits d’Euskal Herria, et Zapatero a pris
exactement la même voie que Gonzalez et Aznar. Le Gouvernement du
PSOE, en adoptant des mesures d’exception, en menant à son terme la
suppression des libertés démocratiques et en étendant à tous les
domaines la répression, a accompli de nouveaux pas dans la stratégie
qui vise à briser la lutte d’Euskal Herria. En suivant, au nom de
l’unité de l’Espagne, la consigne selon laquelle « tout est bon
contre l’indépendantisme », le ministre Rubalcaba a réactualisé
la pratique du terrorisme d’État acquise sous le commandement de
Gonzalez.
Le
PSOE, tenant d’une main la Constitution de l’Espagne, a fait faire
de l’autre main un tour supplémentaire à la noria criminelle de la
répression. Sans écarter aucune manœuvre pour défaire les promoteurs
de l’indépendance et ceux qui militent pour elle. En brisant tous
les droits et toutes les libertés démocratiques. Les militants du
PSOE ne vont tout de même pas s’imaginer qu’ETA, en voyant que c’est
en toute impunité que les militants basques sont torturés, détenus,
condamnés à perpétuité, et qu’on illégalise les partis, va rester
les bras croisés, n’est-ce pas ? Les socialistes du PSN et du PSE
qui se disent progressistes et démocrates, s’ils le sont réellement,
doivent s’éloigner de cette stratégie sauvage et faire en sorte que
soit mis un terme à la politique néofasciste qui a pour but de
prolonger la négation d’Euskal Herria et l’état d’exception qui y a
cours.
Et
maintenant, en 2008, Zapatero, après avoir gagné les élections pour
le Gouvernement de l’Espagne, se trouve nez à nez avec ce même
conflit qu’ils n’ont pas voulu régler durant le processus de
négociation et avec toutes les conséquences induites par ce conflit.
Et il en sera de même en 2009, en 2010, en 2011…L’État espagnol
n’aura en effet ni stabilité politique ni paix tant qu’il n’aura pas
reconnu le droit à l’autodétermination et à la territorialité d’Euskal
Herria.
Lorsque Rubalcaba annonce la « violence » pour de nombreuses
années, il le fait en disant qu’ils ont l’intention de continuer à
nier les droits d’Euskal Herria et de continuer à imposer par la
force le projet de « l’Espagne unie ». Les menaces et les
prédictions de Rubalcaba nous montrent que l’État espagnol est en
train de préparer une nouvelle période d’oppression de 30 ans pour
l’avenir.
Suivant la politique du mensonge et de la manipulation, à la base de
ce message destiné à mettre sur le compte d’ETA la responsabilité de
la prolongation de l’affrontement armé, il n’y a rien d’autre que la
dissimulation de l’intention mesquine du gouvernement de l’Espagne
de justifier par anticipation la suppression de tous les droits. Il
n’y a là que le désir de blanchir les rafles, les incarcérations et
les tortures infligées aux citoyens basques, ainsi que les
agressions auxquelles se livre le terrorisme d’État.
L’État espagnol a fait le choix de continuer à imposer les limites
de la Constitution espagnole au détriment de la volonté des citoyens
basques. Et le PNV est actuellement et sera à l’avenir son compagnon
de route, comme Urkullu l’a clairement fait comprendre lors de l’Aberri
Eguna. En 79 nous avons vu les dirigeants du PNV et d’EE [Euskadiko
Ezkerra] soumis devant Suarez. Ils avaient alors donné l’accolade de
la Moncloa, en signant le Statut de Gernika qui maintenait notre
pays divisé, nié et privé de souveraineté. Trente ans plus tard, les
dirigeants du PNV persévèrent dans le même esprit, recherchant cette
fois-ci un nouveau pacte qui apportera le renouvellement du Statut
de la Moncloa. D’une manière identique à celle que nous avions
dénoncée alors, les dirigeants du PNV sont prêts à vendre les droits
d’Euskal Herria « contre un plat de lentilles », et cela pour
la sauvegarde de leurs intérêts. C’est là ce qu’ils essayent de
faire. Sur les ondes d’EiTB, l’activité de la gauche abertzale est
passée sous silence et boycottée, au point que la réalité de ce pays
en arrive à être défigurée. Mais comment n’en serait-il pas ainsi,
alors que celui qui était à la tête de la télévision jusqu’à présent
avait prédit que ceux qui se battent pour l’indépendance allaient
fondre comme le sucre dans l’eau ? En Euskal Herri passer d’un poste
de direction d’ETB à un poste de direction du PNV n’est qu’une
simple mutation : c’est l’affaire d’une journée.
Le
contexte politique que nous avions connu à la fin du franquisme nous
revient à l’esprit, les simulacres de transition, les petitesses
collaborationnistes et les trahisons. Face à tout ceci, par contre,
se donne à entendre la voix d’un peuple qui veut trancher pour son
avenir et être indépendant.
Face
à l’État français, c’est par milliers que des voix se sont élevées
en criant que nous sommes un peuple, c’est par milliers que des
citoyens en s’abstenant ont crié que ça suffit à Zapatero et
consorts. D’Atarratze à Balmaseda, d’Irunberri à Bergantzu, d’Ondarroa
à Lizartza, le choix fait par les citoyens indépendantistes a montré
que la répression ne réduira jamais au silence la lutte qui a pour
but l’édification de l’État d’Euskal Herria. Parce que contre toutes
les politiques d’assimilation qu’on nous impose de Paris et de
Madrid, le choix que nous, les citoyens basques, avons fait, c’est
celui de faire naître notre propre système d’éducation basque, c’est
de revendiquer et d’obtenir que la langue basque soit officielle,
c’est de développer un cadre économique propre.
La
jeunesse basque n’a pas fait preuve de légèreté : elle n’a pas
renoncé à la responsabilité qui lui revient cette fois encore. Comme
au temps du franquisme, après s’être rebellé contre les obstacles,
la répression, l’éducation imposée et les lois linguistiques, le
jeune d’aujourd’hui, à partir de son choix de s’exprimer et de vivre
en Euskara, sait qu’il est en train de bâtir un des piliers les plus
importants de l’État d’Euskal Herria du futur, et il s’applique à
cette tâche. Parce qu’il sait très bien qu’autrement, nous
connaîtrons le malheur d’être assimilés par les États français et
espagnol.
Par
ailleurs, les conditions de vie de la classe ouvrière et, en somme,
des citoyens, par suite des féroces règles du jeu du système
néo-libéral et des politiques des administrations qui gèrent et
appliquent ces règles dans notre pays, sont sans cesse en train de
se dégrader. D’autant plus quand on nous annonce un changement de
cycle économique et une crise économique sévère. Euskal Herria a
besoin des possibilités structurelles de solutions qui
accompagneront l’édification de son propre État, c'est-à-dire pour
bâtir un système économique et social fondé sur la justice sociale.
Euskal Herria a besoin du cadre démocratique apte à offrir les
moyens de structurer un espace socio-économique qui lui soit propre,
afin d’édifier l’avenir en adéquation avec les droits des citoyens.
A
cause de tout ceci, ETA veut faire connaître ce qui suit :
1.-
Les pactes politiques qui recherchent la prolongation de la
situation d’oppression et de négation d’Euskal Herria ne feront que
porter tort à notre pays, et par conséquent le conflit perdurera.
2.-
Le fait d’imposer un autre cycle autonomique espagnol à Euskal
Herria produira un approfondissement dans la destruction de notre
peuple et dans le processus d’assimilation. Par conséquent, l’UPN,
le PSOE et le PNV doivent savoir que nous n’avons jamais admis et
que nous n’admettrons jamais le cadre autonomiste espagnol. Les
pactes qui poursuivent cet objectif-là, nous qui voulons la liberté
totale d’Euskal Herria, nous les combattrons comme nous l’avons fait
ces trente dernières années.
3.-
Sarkozy et Alliot-Marie n’ont pas d’autre solution que l’abandon de
la politique et des mécanismes d’assimilation qu’ils ont mis en
place contre Euskal Herria, parce qu’ils ne peuvent pas tourner le
dos au cycle favorable à l’indépendance qui a fleuri en Euskal
Herri.
4.-
C’est seulement l’acceptation du droit à l’autodétermination d’Euskal
Herria qui peut apporter le changement politique à notre peuple, en
ouvrant la possibilité de concrétiser tous les projets politiques
pour l’avenir.
5.-
Les temps sont venus de se battre pour la reconnaissance de tous les
droits d’Euskal Herria et d’unir les forces sur la voie de la
construction de l’État d’Euskal Herria. Nous avons la certitude de
l’adhésion d’une large majorité des citoyens basques au projet de
l’Etat d’Euskal Herria ; dans ce projet, nous, tous les citoyens
basques, nous avons notre place, et nous adressons à tous les
citoyens basques un appel à travailler et à lutter pour cela.
Euskal Herria,
mars 2008
(Texte intégral publié dans le
quotidien en langue basque « Berria » du
2008-04-02-Traduction en français :Txalaparta)
Source photo :
Unità Naziunale, Archives du site.
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© UNITA NAZIUNALE
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