Le
2 avril 2008 :
(12:59
Unità Naziunale,
www.unita-naziunale.org - Corse - Lutte Internationale)
Pour l’USTKE, c’est le Medef qui
renverse la charge de la preuve en condamnant des salariés sans
preuve et sans base légale. Le syndicat entend bien poursuivre ses
actions, sur le terrain plus que dans les bureaux et les prétoires.
« Une grève de
solidarité n’est pas illégale en Calédonie car aucun texte ne le
spécifie. Tout comme n’est, hélas, pas illégal le fait, pour le
patron de Batical, de recruter des intérimaires afin de remplacer
les grévistes. En Métropole, il risquerait jusqu’à cinq ans de
prison. Car il y a un texte là-bas, pas ici. » Hier après-midi, sur
le piquet de grève de Carsud, Gérard Jodar a répondu du tac au tac
aux arguments développés le matin même par le Medef. « Jean-Yves
Bouvier nous suggère d’aller devant les tribunaux pour contester les
mises à pied prononcées pour absence injustifiée en relation avec
une grève soi-disant illicite. En disant ça, il renverse la charge
de la preuve. C’est lui qui accuse, c’est donc à lui de prouver la
validité de ses accusations avant de prononcer une sanction. Non
seulement il ne le fait pas, mais il condamne et nous demande
d’aller nous faire juger ensuite. Pas question ! C’est lui et le
Medef qui sont dans l’illégalité et dans le non-sens. Nous aussi,
nous avons des juristes. » C’est clair. Gérard Jodar ne changera pas
de stratégie. Grève générale et tournante. Hier, ce sont les
fédérations transports et commerce qui s’y sont collées.
Aujourd’hui ? Demain ? « Nous avons lancé un préavis de grève
générale pour l’ensemble du secteur privé, nous mènerons nos actions
au coup par coup. »
La force avant le
dialogue
Et le patron du
syndicat d’ironiser sur l’attitude de l’État : « Nous avons bloqué
Carrefour et Géant, donc commis une entrave. Les forces de l’ordre
ne nous ont pas expulsés. Par ailleurs nous avons rendu gratuits les
péages de Koutio et de Tina. Le contraire d’une entrave. Là, la
gendarmerie est très vite intervenue. » Plus généralement, Gérard
Jodar motive l’attitude de son syndicat : « Le pays se développe,
les entreprises font des profits, ce qui est légitime. Au lieu de
mieux partager ces richesses nouvelles, en primes, en emplois
nouveaux, le Medef, aidé par l’État, cherche manifestement à
restreindre l’exercice du droit de grève pour le rendre inefficace.
Nous, dans ce pays, nous savons d’expérience que, face à un tel
patronat, seul le rapport de force crée les conditions du dialogue.
Ce dialogue qui serait possible à Carsud puisque la maison mère
avait promis l’envoi d’un négociateur au lendemain du second tour
des municipales. Mais la province Sud s’y est opposée. Dans ces
conditions, je ne vois pas l’intérêt pour nos membres d’aller dans
des bureaux climatisés discuter dialogue social à perte de vue.
C‘est sur le terrain que ça se jouera. »
Philippe Frédière
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Unità Naziunale, Archives du site.
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