Force est de constater que, par petites touches, le
Parc s’est transformé en « Conseil Général » ou en « mairie de forte
agglomération » avec tout ce que cela induit comme moyens,
c’est-à-dire comme dépenses. Nous sommes loin de l’esprit du
créateur, feu monsieur François Giacobbi, et bien entendu, aux
antipodes du fonctionnement des autres parcs de France (40 en
totalité).
Par ma démission l’année dernière, j’avais attiré
l’attention sur la politique effrénée et insensée de recrutements
d’employés non qualifiés ou contractuels. J’annonçais 80 % de
dépenses réelles du Parc consacrées au seul financement du
personnel. Nous avons certainement dépassé ce chiffre à ce jour.
La nouvelle mandature coïncide avec la révision de la
Charte qui est validée par le CNPN (Comité National des Paysages et
de la Nature) qui est le “conseil“ du ministère du développement
durable propriétaire de la marque Parc Naturel Régional (40
en France).
Ce conseil ou comité est composé de 40 naturalistes
de haut niveau dont le professeur François Terrasse démissionnaire
l’an dernier du comité scientifique du PNRC.
La question est de savoir quel sera l’impact de cette
démission du comité scientifique du Parc dans sa totalité. L’actuel
comité scientifique, que je salue respectueusement, pourra-t-il
atteindre auprès du CNPN le degré de représentativité de son
prédécesseur ?
Le programme « mouflons » n’a plus le soutien de
l’Europe (information passée sous silence). Des opérations
hasardeuses de transferts de certaines espèces vers d’autres rivages
ont eu lieu sans aucun contrôle scientifique et ont affaibli encore
l’image du Parc.
La démotivation générale, voire la démoralisation de
la majorité des personnels du Parc complètent un triste constat.
Le rayonnement du Parc en Europe et dans le monde est
terni, son image dégradée, sa reconnaissance politique défigurée. Le
Parc est aujourd’hui un bateau ivre. Il était la vitrine, la fierté
de la montagne corse au sein de laquelle il palpitait à la manière
d’un cœur et ses palpitements raisonnaient comme un gage
d’authenticité, d’originalité, d’identité forte au service d’un don
du ciel, notre montagne berceau d’une très vieille civilisation, la
nôtre.
Aujourd’hui le Parc se tait. Il est sans voix. Il
agonise en silence et se meurt dans l’indifférence générale.
Ceux qui avaient pour mission de le promouvoir, de le
protéger, de l’enraciner dans une terre d’exception, une terre
mythique que le monde entier nous envie, ont échoué. Cet échec aura
à brève échéance des conséquences incalculables. Il est à craindre
que de nombreuses communes n’adhèrent plus l’année prochaine au
Parc. Si tel est le cas, à quoi ressemblerait un Parc au territoire
mité et qui en voudrait encore si d’aventure il n’avait plus le
label Parc Régional ?
Je demande à chacun de méditer ces quelques lignes.
L’élection du 14 avril 2008 sera capitale pour l’avenir de la
montagne corse qui se meure. Chacun doit en être conscient et en
mesurer les conséquences.
Rappel de la composition et de la répartition des
voix du collège électoral :
Trois collèges qui représentent 1168 voix.
A/ Le collège des maires ou leurs représentants :
4 voix par mairie (145 communes adhèrent au parc : soit 145 x 4 =
580 voix)
B/ Le collège des Conseils
Généraux
a/ 15 représentants pour la Haute-Corse (soit 15 x
4 = 60 voix)
b/ 12 représentants pour la Corse-du-Sud (soit 12 x 4
= 48 voix)
Total : 108 voix
C/ Le collège de la Collectivité Territoriale de
Corse : 16 représentants qui représentent chacun 29 voix. Soit
un total de 464 voix pour simplement 16 électeurs.
A cela il faut ajouter les quatre communautés de
communes qui représentent 4 voix chacune, soit 4 x 4 = 16
voix.
Total général : 1168 voix.