Le
11 Avril 2008 :
(12:59
Unità Naziunale,
www.unita-naziunale.org - Corse - Lutte de Masse)
Ce matin, le CAR a tenu une conférence de presse
devant la poste de Bastia.
Les responsables du CAR sont revenus sur les propos
de la nouvelle "Madame corse" du gouvernement français et ont exigé
une fois de plus que le rapprochement de l'ensemble des prisonniers
politiques.
Pour cela, le CAR en appelle à la solidarité de tous
les maires de Corse. En effet, devant les médias, les militants du
CAR ont posté 359 lettres destinées à l'ensemble des maires de Corse
pour leur demander de faire voter à leur conseil municipal une
délibération en faveur du retour de l'ensemble des prisonniers
politiques (condamnés et en détention préventive).
Les militants du CAR se sont ensuite rendus à la
mairie de Bastia pour remettre en mains propres à Emile Zuccarelli
la lettre qui lui était adressée. Ce dernier à déclaré être
favorable au retour de l'ensemble des condamnés.
Voici le texte de la conférence de presse
Suite à la venue du Ministre de l’intérieur de la
France, le CAR tient à apporter à madame le Ministre, et désormais à
la « Madame Corse » du gouvernement français, des précisions sur le
dossier des prisonniers politiques qu’elle semble ne pas connaître.
Tout d’abord, nous tenons à affirmer que le
gouvernement français n’a pas tenu ses promesses en ce qui concerne
le rapprochement des prisonniers. Et les chiffres annoncés devant
les médias hier sont la concrétisation de ce que le CAR dénonce
depuis des années. A savoir des transferts alibis, et encore à
doses… homéopathiques ! On nous annonce rien que pour le mois de
février 2008, « 8 transferts » et « 18 depuis le mois de
septembre ». Or, dans ces chiffres qui comprennent les politiques et
les droits commun entrent en compte des prisonniers comme Ampart qui
a purgé 8 années de détention dans les prisons françaises et qui a
été transféré à Borgu pour y passer 3 semaines… ou encore Cédric
Courbey, qui a été admis au régime de la semi-liberté, mais que l’on
a fait passer par le centre de détention de Borgu, une journée, pour
entrer dans les statistiques du gouvernement français.
Les seuls chiffres qui nous intéressent sont les
suivants : 50 prisonniers politiques, dont 17 condamnés, et
seulement 5 incarcérés à Borgu.
Lorsque la Ministre de l’intérieur dit « J’ai
également rappelé que dans les conditions du rapprochement, il y
avait eu un assouplissement, puisque au départ, seules les personnes
qui étaient à trois ans de la fin de leur peine pouvaient être
rapprochées. Ceci a été étendu à 5 ans », elle veut sans doute
faire croire à une grande mansuétude de l’Etat français. Mais, elle
se trouve en contradiction flagrante avec les propos de son
prédécesseur (Nicolas Sarkozy) qui avait annoncé que le
rapprochement concernerait tous les prisonniers, quelle que soit
la nature et la longueur de leur peine. La déclaration de la
Ministre se heurte également au code de procédure pénal français qui
a été transformé par la loi du 20 mars 2003 qui a supprimé toute
référence au quantum de peine restante en ce qui concerne le choix
du type d’établissement lors d’une affectation. En fait, dans la
nouvelle loi, le plus important n’est plus le choix du type
d’établissement (Maison Centrale, CD) mais l’autorité qui sera
compétente dans ce choix, en l’occurrence en ce qui concerne les
prisonniers politiques (officiellement condamnés pour actes de
terrorisme), c’est le ministre de la justice qui décide de
l’affectation dans l’établissement de son choix (c.f. article D80 du
code de procédure pénal en annexe).
Cette déclaration de la Ministre se heurte également
aux faits, puisque un détenu de droit commun condamné à la réclusion
criminelle à perpétuité et un prisonnier politique condamné à 15 ans
(et à qui il restait bien plus de 5 ans à purger) ont été transféré
au centre de détention de Borgu, preuve, s’il en était besoin, que
le gouvernement français pourrait tout à fait, s’il le souhaitait,
faire rentrer à Borgu l’ensemble des prisonniers politiques.
Mais, c’est une autre attitude que le gouvernement
français à choisi, celle de faire croire à l’opinion publique à un
rapprochement, en ne faisant revenir en Corse que les prisonniers en
fin de peine qui devraient être en liberté conditionnelle. Et
pendant ce temps, les « longues peines » attendent toujours de
pouvoir revoir régulièrement les leurs.
Quant à la promesse de construction d’une nouvelle
prison (qui en est toujours à l’état de projet depuis 4 ans…), que
les choses soient claires, nous n’attendrons pas des années avant de
voir revenir nos prisonniers.
Face à cette situation de blocage évidente, le CAR en
appelle à tous les maires de Corse, afin qu’ils demandent à leur
conseil municipal de délibérer en faveur du retour en Corse de
l’ensemble des prisonniers politiques corses, condamnés et prévenus
dont personne ne parle.
Cumitatu contr’à A Ripressione
Article D.80 du Code de procédure pénal
Modifié par décret n°2007-749 du 9 mai 2007 – art. 8
() JORF 10 mai 2007 en vigueur le 1er juin 2007. Modifié
par
Décret n°2007-931 du 15
mai 2007 - art. 17 (V) JORF 16 mai 2007 en vigueur le 1er juin 2007
Le ministre de la justice dispose d'une compétence
d'affectation des condamnés dans toutes les catégories
d'établissement. Sa compétence est exclusive pour les
affectations dans les maisons centrales et les quartiers maison
centrale ainsi que pour décider de l'affectation :
- des
condamnés à une ou plusieurs peines dont la durée totale est
supérieure ou égale à dix ans et dont la durée de l'incarcération
restant à subir au moment où leur condamnation ou la dernière de
leurs condamnations est devenue définitive est supérieure à cinq ans
;
- des
condamnés à raison d'actes de terrorisme tels que prévus et réprimés
par les articles 421-1 à 421-5 du code pénal ainsi que des condamnés
ayant fait l'objet d'une inscription au répertoire des détenus
particulièrement signalés, prévu par l'article D. 276-1.
Le directeur interrégional des services
pénitentiaires est compétent pour décider de l'affectation, dans les
centres de détention ou quartiers centre de détention, les centres
de semi-liberté ou quartiers de semi-liberté, les centres pour
peines aménagées ou quartiers pour peines aménagées, les maisons
d'arrêt ou quartiers maison d'arrêt, les établissements spécialisés
pour mineurs et les quartiers des mineurs des établissements
pénitentiaires des autres condamnés. Il peut déléguer sa compétence
aux directeurs des établissements pénitentiaires comprenant un
quartier maison d'arrêt et un quartier centre de détention, pour
l'affectation des condamnés qui y sont incarcérés et auxquels il
reste à subir, au moment où leur condamnation ou la dernière de
leurs condamnations est devenue définitive, une incarcération d'une
durée inférieure à deux ans.
(…)
Lire la lettre envoyée aux Maires des 360
communes de Corse
Ecouter l'interview de Jean Philippe Antolini,
porte parole du CAR (Source Alta Frequenza)
Ecouter la réaction de Michèle Alliot-Marie
suite à la demande de Jean Guy Talamoni (Alta Frequenza)
Ecouter la demande au Ministre de Jean Guy
Talamoni mandaté par le CAR (Alta Frequenza)
Source photo :
Unità Naziunale, Archives du site.
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