Le
16 avril 2008 :
(12:59
Unità Naziunale,
www.unita-naziunale.org - Corse - Soutien Internationale) Nos
proches, les prisonniers politiques basques, ne reviendront à la
maison que pour mourir. C'est ce qu'ont dit les États espagnol et
français : tant qu’ils ne se repentiront pas de leurs idées et de
leurs vies, ils resteront en prison. Les deux États utilisent la
souffrance des familes comme moyen de pression, ils refusent
d'accorder la liberté conditionnelle aux prisonniers gravement
malades ou à ceux qui ont accompli intégralement leur peine. Nos
proches, les prisonniers politiques basques, ont des conditions de
vie très dures, dispersion et isolement continuent à leur être
appliqués, provoquant de graves maladies physiques et psychiques et
faisant empirer l'état des prisonniers déjà malades. Ces mesures
d’incarcération d’exception poussent des membres de nos familles au
suicide.
Nos
proches, exilés politiques basques sont également dans le
collimateur. La mort, en 2007, de Sabino Euba, après 27 ans d’exil,
a clairement montré la souffrance de centaines d’exilés politiques
basques. Mais cela montre aussi la détermination et la sincérité de
leurs idées, de leurs vies. C’est pour cela qu’on veut les enfermer
en prison. L’État espagnol veut qu’ils soient extradés vers l’État
espagnol, indépendamment du pays où ils se trouvent, de façon à
aggraver la souffrance des familles. Il veut que la répression
contre les militants basques se généralise dans le monde. Cela
signifie que le nombre de militants basques en prison et qui
subissent la politique pénitentiaire des deux États a augmenté.
Comme conséquence de cette politique, à la fin de 2007, on peut
comptabiliser plus de 700 prisonniers politiques basques dans les
deux États.
Cela
implique que le nombre des familles qui doivent supporter la
politique pénitentiaire des États français et espagnol a augmenté.
En réalité, les États espagnol et français ont mis un prix à l’amour
que nous portons à ceux de nos proches qui se trouvent dans les
prisons espagnoles et françaises. Enfants, jeunes, vieux, hommes,
femmes, nous tous, nous sommes obligés de parcourir des centaines et
des centaines de kilomètres toutes les semaines pour rendre visite à
ceux de nos proches qui sont en prison. Les États, en nous obligeant
à faire tous ces longs voyages, nous poussent à avoir des accidents
de la route, à mourir sur les routes. À souffrir de graves lésions
et à devoir faire face à d’énormes dépenses. Si nous ne pouvons pas
faire face, on nous oblige à mourir sans pouvoir revoir nos êtres
chéris qui se trouvent dans les prisons espagnoles et françaises,
c’est ce qui arrive à ceux ou celle d’entre nous qui ne peuvent pas
voyager, pour, ou bien des motifs de santé, ou bien à cause de leur
grand âge…
Nous avons
beaucoup fait jusqu’à maintenant, mais il faut que nous
réfléchissions pour faire encore plus. Parce que, par notre travail
constant, nous pouvons influer sur les agissements des deux États.
Prenons l'exemple de ce qui est arrivé en 2007 dans les cas d’Iñaki
de Juana et Filipe Bidart. Nous lançons donc un appel à tous les
acteurs sociaux et politiques, aux responsables politiques et
institutionnels, à tous les citoyens et citoyennes qui n’ont pas
encore pris un engagement en faveur des prisonniers politiques
basques pour qu'ils le fassent. Il le faut, ces engagements sont
nécessaires pour faire face à cette situation. Tout le monde peut
apporter quelque chose pour mettre fin à la cruauté des États.
Aux
personnes qui ont déjà pris un engagement, nous leur demandons de le
renforcer encore… Village après village, il faut renforcer tout le
travail fait en faveur des prisonniers politiques basques, des
droits de leurs familles et contre l’impunité des deux États. Il
faut libérer les prisonniers politiques atteints de maladies graves.
Il faut libérer les prisonniers politiques qui ont déjà accompli
leur peine. Il faut en finir avec le régime d’isolement. Il faut,
enfin, que les prisonniers politiques basques et les personnes
exilées puissent retourner au Pays basque et que leurs droits
fondamentaux leur soient reconnus. Pour cela il faut travailler pour
arracher l’amnistie. Il faut travailler dur dans chaque village du
Pays basque pour obtenir le retour des prisonniers politiques et des
exilés à la maison et pour toujours. Nous, les proches des
prisonniers et exilés politiques basques, travaillerons de toutes
nos forces pour que cela soit une réalité. Nous vous présentons le
rapport 2007 pour vous donner des éléments de réflexion sur ce que
nous venons de vous expliquer.
Les
États espagnol et français, dans leur rage de maintenir en prison
les prisonniers politiques basques le plus longtemps possible, sont
en train d’imposer des peines de prison sans date de sortie.
Ils
inventent de nouvelles lois, changent les modalités
d’accomplissement de la peine, inventent de nouveaux types de peines
sur la base de toute une ingénierie juridico-politique… Ils
utilisent tous les subterfuges pour que les prisonniers politiques
basques ne puissent plus jamais sortir de prison, pour qu’ils ne
retrouvent plus jamais la liberté.
Une
conséquence de cette politique est la situation du prisonnier
politique basque José Mari Sagardui Moja qui en est, en 2007, à 27
ans de prison. Il a passé la moitié de sa vie sans avoir pu faire un
seul pas en dehors de ses quatre murs.
C’est un
cas exceptionnel en Europe. C’est le prisonnier politique qui est
resté le plus longtemps en prison. En Europe, c’est un cas
exceptionnel, mais pas dans les prisons espagnoles, parce que,
conséquence des nouvelles mesures d’exception prises contre les
prisonniers basques, il y a aujourd'hui, en 2007, 41 prisonniers
politiques qui sont en prison depuis plus de 20 ans (26, 25, 23, 21,
20 ans).
Ce n'est
pas dû à un problème du fonctionnement de la justice. La raison de
l’existence d’un nombre si important de prisonniers politiques
basques ayant fait tant d’années de prison n’est autre que la
volonté des États espagnol et français. Il faudrait se demander
pourquoi ces deux États veulent que les Basques restent tant d'
années en prison.
Les États
espagnol et français cherchent comment parvenir à avoir le plus
grand nombre de prisonniers Basques en prison, et qu'ils y restent
le plus longtemps possible.
Systématiquement, les deux États empêchent que les prisonniers
politiques basques puissent sortir de prison après qu'ils ont
accompli les trois quarts ou les deux tiers de la peine pour ce qui
concerne l’État espagnol ou la moitié ou les deux tiers pour ce qui
concerne l’État espagnol. Les prisonniers basques devraient avoir le
droit à la liberté conditionnelle comme tous les autres prisonniers.
Si, en 2007, ce droit avait été appliqué, 170 prisonniers politiques
basques auraient retrouvé la liberté.
Ils n’ont
pas non plus la possibilité d’obtenir des réductions de peine, comme
tous les autres détenus, pour travail, études…
L’État espagnol a fait
passer le temps maximal d’accomplissement de la peine de 30 à 40 ans
pour les prisonniers politiques basques.
L’État
français a légalisé la prison à vie. Les prisonniers condamnés à la
prison à perpétuité pouvaient jusqu'alors demander la liberté
conditionnelle après une période de sûreté de 15 ans. Maintenant,
ils ne peuvent plus le faire avant d'avoir fait 18 ans de prison. Et
encore dans ces cas-là, on ne les libère que s’il n’y a une forte
pression populaire, comme dans le cas de Filipe Bidart.
Les
prisonniers basques, une fois leur peine accomplie dans l’État
français, ne retrouvent pas la liberté, ils sont expulsés ou bien
livrés à l’État espagnol, avec le danger que cela implique d’être à
nouveau arrêtés et incarcérés, comme cela est arrivé dans de
nombreux cas.
En 2007,
une nouvelle doctrine inventée par l’État espagnol a été appliquée à
5 prisonniers politiques basques qui avaient complètement purgé leur
peine de 23, 21, 20 et 19 ans. Ils doivent rester en prison
respectivement 7, 9, 10 et 11 ans de plus jusqu’à ce qu'ils aient
accompli 30 ans de prison. En 2006, l’État espagnol a appliqué cette
doctrine à 13 prisonniers politiques basques.
C’est leur droit, ils
devraient déjà être chez eux.
Liste des
prisonniers politiques basques que l’État espagnol ne libère pas
bien qu'ils aient accompli la totalité de leur peine. Voici les
dates auxquelles ils auraient dû être libérés :
- Fernando
de Luis Astarloa : le 24 mars 2007, après 20 de prison,
- Jon Ander
Urkizu : le 22 juillet 2007, après 21 ans de prison,
- Luis Mari
Azkagorta : le 8 octobre 2007, après 19 ans de prison,
- Juan Mari
Gabirondo : le 1 décembre 2007, après 21 ans de prison,
- Pakito
Lujanbio : le 21 décembre 2007, après 23 ans de prison.
Liste
des 13 prisonniers politiques basques avec les dates qui auraient dû
être celles de leur sortie et le nombre d'années de prison faites
jusqu'en 2007 :
- Jose
Ignacio Gaztañaga : le 29 mars 2006, 19 ans de prison,
- Txomin
Troitino : le 5 mai 2006, 20 ans de prison,
- Joseba
Artola : le 18 mai 2006, 21 ans de prison,
- Jesús
Bollada : le 20 mai 2006, 20 ans de prison,
- Patxi
Gomez : le 14 juin 2006, 18 ans de prison,
- Antxon
Lopez Ruiz : le 24 juillet 2006, 20 ans de prison,
- Txerra
Martinez : le 24 août 2006, 16 ans de prison,
- Koldo
Hermosa : 8 septembre 2006, 21 ans de prison,
- Peio
Etxeberria : le 10 septembre 2006, 18 ans de prison,
- Candido
Zubikarai : le 26 octobre 2006, 18 ans de prison,
- Jon
Agirre : 28 octobre 2006, 26 ans de prison,
- Andoni
Alza : le 9 novembre 2006, 16 ans de prison,
- Kepa
Rezabal : le 30 décembre 2006, 20 ans de prison.
96 ans de
prison pour deux articles d’opinion !
C’est cette
peine que l’État espagnol a essayé d’imposer à Iñaki de Juana.
Finalement, il a été condamné en 2007 à 3 ans de prison.
Prison à vie
L’État
français a imposé la prison à vie à Jon Parot, Jakes Esnak et
Frédéric Haranburu. Jon Parot, après 17 ans de prison, avait demandé
la liberté conditionnelle qui lui a été refusée, alors que c’est un
droit pour les prisonniers ayant fait plus de 15 ans de prison.
Depuis, l’État français a élevé cette période à 18 ans. Se trouvent
dans ce cas Jakes Esnal et Frederic Haranburu qui, en 2008, auront
accompli 18 ans de prison. Grâce à la pression populaire, Filipe
Bidart a retrouvé la liberté le 14 février 2007, après 19 ans de
prison.
170
prisonniers politiques basques devraient avoir retrouvé la liberté
Si l’État
espagnol respectait le droit à la liberté conditionnelle après
l'accomplissement des trois quarts de la peine, 140 prisonniers
politiques basques retrouveraient la liberté. Si l’État français
respectait leur droit, 30 prisonniers basques retrouveraient la
liberté, puisqu’ils ont accompli la moitié, les deux tiers ou les
trois quarts de leur peine.
706
prisonniers politiques basques dispersés dans 89 prisons de 3 États.
Dans l’État espagnol 541 prisonniers politiques basques dispersés
dans 53 prisons, se retrouvant à 608 kilomètres en moyenne du Pays
basque. 29 prisonniers politiques basques seulement sont dans des
prisons du Pays basque. Dans l’État français, 163 prisonniers
politiques basques dispersés dans 34 prisons se retrouvant à 801
kilomètres en moyenne du Pays basque. Il n’y a aucun prisonnier
basque dans les prisons du Nord du Pays basque. Au Canada, il y a
deux prisonniers politiques basques dans deux prisons différentes.
Des
conditions de vie pour les faire renoncer à leur objectifs
politiques
Les chefs
des deux États se sentent fiers de maintenir les prisonniers
politiques basques le plus longtemps possible en prison. Les
représentants du gouvernement, les procureurs et les juges ne
cessent de faire des déclarations publiques dans lesquelles ils
disent qu'ils feront tout leur possible pour garder les prisonniers
politiques basques enfermés le plus longtemps possible.
Par contre,
ils ne parlent pas des conditions de vie dans lesquelles les
prisonniers se retrouvent durant toutes ces années de prison. Ils ne
font aucune conférence de presse pour expliquer que les prisonniers
basques restent enfermés dans leurs cellules pendant 18, 20, 22
heures… cellules qui ne mesurent pas plus de 3 mètres de large sur 4
de long. Ils ne font aucune conférence de presse pour expliquer que
dans beaucoup de prisons, il y a des plaques métalliques aux
fenêtres pour que la lumière naturelle n’entre pas dans les
cellules, ni pour expliquer les contrôles, les provocations, les
fouilles humiliantes pendant lesquelles ils mettent tout sens dessus
dessous, en obligeant les prisonniers à se déshabiller complètement.
Ils
occultent ces conditions de vie pour que personne ne puisse les
accuser de traitement cruel et inhumain. Ils cachent tout cela pour
ne pas dire quel est le véritable objectif de leur politique
pénitentiaire.
L’objectif
des États espagnol et français, en plus de la vengeance, est
d’obliger les prisonniers politiques basques à renoncer à leur
projet politique. C’est pour cela que les prisonniers subissent un
traitement cruel et inhumain et qu’ils sont obligés de vivre dans de
terribles conditions.
Pour faire
pression sur les prisonniers politiques, les deux États les gardent
éloignés de leur cercle affectif, social et politique. Les
prisonniers basques ne peuvent pas non plus faire d' études dans
leur langue maternelle, le basque.
La solitude
accroît l'absence de défense. Pour cela, à la fin de l’année 2007,
il y avait plus de 40 prisonniers politiques basques dans des
quartiers d’isolement, sans aucun autre prisonnier politique basque.
Cette politique d’isolement a aussi pour but de les maintenir
dispersés et de pouvoir ainsi faire pression sur eux d’une façon
plus efficace. Les conversations téléphoniques et les visites sont
sur écoute. Les lettres qu’ils reçoivent et qu’ils écrivent sont
photocopiées. On cherche le point faible de chaque prisonnier. Pour
l’utiliser, pour les attaquer. Les prisonniers sont changés
continuellement de cellule et même de prison. De cette façon, ils
essayent de casser leur train de vie. La prison fait des analyses de
personnalité de chaque prisonnier et en fonction de ces analyses,
ils sont envoyés dans une autre prison, pour essayer d’obtenir dans
cette nouvelle prison ce qu’on n’a pas pu obtenir dans l’ancienne.
Les transferts se font dans des conditions inhumaines : les
prisonniers sont introduits dans des autobus ou des fourgons où il y
a des cages métalliques d’un mètre sur 50 cm, faites de plaques
métalliques percées de petits trous. Ils ne peuvent pas bouger, ils
ont les mains attachées avec des menottes. Tout est fait pour que
les prisonniers ne puissent rien voir de l’extérieur.
Pour
affaiblir, détruire, anéantir les prisonniers politiques basques ;
pour les affaiblir en tant que personnes, les deux États
maintiennent loin du Pays basque les prisonnières qui sont mères et
qui se retrouvent avec leurs enfants en prison (jusqu’à l’âge de 3
ans). Ainsi, les enfants sont éloignés de leur père, et les mères
séparées de leur compagnon.
Face à tout
cela, les prisonniers se sont organisés en Collectif. Bien qu’ils
restent des heures et des heures isolés dans leurs cellules, ils
pensent et réfléchissent ensemble, pour pouvoir répondre
collectivement à la situation qu'ils subissent.
Les
prisonniers politiques basques arrivent à organiser des réponses
collectives, avec des revendications communes, pour faire front à la
politique pénitentiaire. Ce qu’ils n’arriveraient pas à obtenir
individuellement, ils l'obtiennent en tant que Collectif.
Les
autorités politiques et pénitentiaires cachent les conditions de vie
qu’ils imposent aux prisonniers politiques basques
Mort.
Maladies physiques et psychiques graves. Ces maladies s’ajoutent à
l’énorme coût personnel que représente la prison. Ces maladies sont
les conséquences subies par les prisonniers politiques basques à
cause de l’application du régime spécial qu’ils doivent endurer. 30%
des prisonniers politiques basques sont atteints de maladies
provoquées par leur vie en prison, des maladies telles que la perte
graduelle de la vision, des problèmes des os…
En 2007,
quatre prisonniers politiques basques ont essayé de se suicider à
cause de cette cruelle politique pénitentiaire. Heureusement, ils se
sont complètement rétablis de leurs blessures physiques, mais… ces
actes montrent la gravité de la situation.
C’est la
cruelle réalité des prisonniers qui, en raison de leur vie en
prison, sont atteints de maladies et qui voient que leur santé
physique et psychique se détériore. Il y a des prisonniers qui sont
très gravement malades, mais qui ne peuvent obtenir leur mise en
liberté parce qu’ils ne renoncent pas à leurs objectifs politiques.
Mais, pire encore, non seulement ils ne sont pas libérés mais ils ne
peuvent pas avoir de consultations avec leurs médecins de confiance.
Il y a eu
des cas où le prisonnier, dans l’enceinte de la prison, a pu être
soigné par un médecin ayant sa confiance, surtout par des
psychologues ou psychiatres, mais pas dans des conditions
suffisantes pour soigner ces maladies ; les consultations doivent se
faire en présence des fonctionnaires de prison et en espagnol, alors
que la langue du malade et du médecin est normalement le basque.
Comment est-il possible qu'on n’accepte pas l’indispensable intimité
que ces maladies nécessitent ? Est-ce fait pour savoir comment faire
mieux pression sur le prisonnier ? Inutile de dire que l’effet de
ces consultations dans ces conditions est non seulement nulle, mais
contre-productive.
Quand les
prisonniers politiques basques doivent être conduits à l’hôpital,
ils doivent subir la haine des policiers : traitements agressifs,
menottes dans le dos… malgré les avertissements des médecins sur la
possibilité que ces traitements provoquent de nouvelles lésions.
Lors des
consultations, même s'il s'agit de gynécologie, urologie, etc. la
police essaie d’être toujours présente. Ce qui implique que les
consultations se déroulent dans de pénibles conditions. Il peut
arriver, que face à cette situation, le prisonnier ou la prisonnière
n’accepte pas la consultation, ce qui est arrivé, comme de
nombreuses fois avant, pendant l’année 2007. Parfois, la police ne
se présente pas pour accompagner le prisonnier à l’hôpital, ce qui
annule la sortie.
En été
2007, la garde civile est allée à la prison de Mansilla, à Léon,
pour conduire le prisonnier Juan José Rego Vidal, gravement malade,
au Pays basque, mais le transfert n’a pas eu lieu parce qu’au
dernier moment, quelqu’un de Madrid a téléphoné pour l'annuler. Cela
veut dire qu’en plus de tout ce qu’on vient d'expliquer, on ne
laisse pas les prisonniers politiques basques malades se faire
soigner dans des hôpitaux du Pays basque.
Domingo
Auzpurua avait été libéré à cause d’un cancer, mais bien qu’il en
soit toujours atteint, l’État français, cette année, a pris la
décision de l’arrêter et de l’incarcérer. Ces décisions sont des
décisions politiques. Il faut dire que nous n’avons pas la
possibilité de savoir de façon certaine quel est l’état de santé de
nos proches incarcérés, nous ne pouvons pas savoir si leur santé
physique ou leur santé psychique est bonne ou non, il y a trop de
restrictions, de contrôles, d’interdits… dans les communications
avec eux, en plus il y a une non-assistance médicale généralisée (il
arrive parfois qu’un diagnostic prenne des mois et même des années),
ce qui veut dire qu’il peut y avoir beaucoup plus de prisonniers
atteints de maladies graves que ce que nous comptabilisons.
En 2007,
quatre prisonniers politiques basques ont essayé de se suicider,
cela montre la gravité de la situation dans laquelle se trouvent nos
proches incarcérés.
Dégradation de l’état de
santé des prisonniers politiques basques
Durant
l’année 2007, des maladies physiques ou psychiques graves ont été
diagnostiquées à douze prisonniers politiques basques. Leur remise
en liberté a été demandée pour stopper l’avancée de la maladie. Non
seulement ils sont toujours sous les verrous, mais seulement quatre
d’entre eux se trouvent au Pays basque.
Voyons sommairement
l’état de ces douze prisonniers.
Jon Agirre :
né en 1942 et arrêté en 1981. Il est atteint d’arthrose généralisée,
d’une hernie discale, il est myope des deux yeux, il souffre
d’hypercholestérolémie, hyperglycéridémie, du syndrome de Dupuytre à
la main gauche. Risque élevé d’infarctus.
Bautista
Barandalla : né en 1964 et arrêté en 1990. Colite ulcéreuse,
spondylite ankylosante et sacrocoxyte bilatérale.
Angel
Figeroa : né en 1971 et arrêté en 1994. Il est atteint d’épilepsie
temporale et d’une sclérose de type hémiplégique droite, provoquant
des convulsions, des troubles du comportement et des délires.
José Ramon
Foruria : né en 1949 et arrêté en 2003. Cancer de la vessie.
Marilo
Gorostiaga : née en 1956, arrêtée en 1997. Cancer au sein droit,
oedème lymphatique, diabète, dyslipidémie mixte et hypertension
artérielle. Depuis 2007, la prison de Logroño fait obstacle au
traitement de l’oedème lymphatique. La détenue a subi des
provocations et des mauvais traitements de la part de la police lors
des transferts à l’hôpital.
Gotzona
Lopez de Luzuriaga : née en 1959, arrêtée en 1989. Elle a un cancer
du sein. Elle a de graves problèmes avec la police chaque fois
qu’elle doit être transférée à l’hôpital pour les séances de
radiothérapie, au point d’avoir raté quelques séances pour éviter le
voyage jusqu’à l’hôpital. Les médecins qui la traitent disent que
cela peut provoquer de nouveaux problèmes.
Juan Jose
Rego : né en 1939 et arrêté en 1995. Il est atteint d’une maladie
vasculaire cérébrale depuis 1989, en souffre en outre de diabète,
d’hypertension, d’une rétinopathie diabétique, de cataracte avec
perte graduelle de la vision des deux yeux, d’hypoacousie
neurosensorielle bilatérale, d’hypertrophie prostatique et présente
une carence en vitamines B12. De plus, il souffre de vertiges et
d’hémorragies nasales. En 2005, il a eu une thrombose. En 2007,
nouveau refus de mise en liberté conditionnelle. La Pénitentiaire
n’accepte pas son transfert dans une prison du Pays basque pour y
être traité.
Josu
Uribetxeberria : né en 1956 et arrêté en 1997. Souffre d’un
carcinome au rein gauche. Cette maladie a 51% de possibilités de se
reproduire dans les deux premières années. Le risque est plus si le
malade se trouve en prison.
En outre,
quatre prisonniers politiques basques, dont l’identité n’a pas été
révélée, souffrent de maladies psychiques telles que pathologie
dépressive, anxiété et déséquilibres de la personnalité, troubles
obsessionnels et compulsifs, dépression et troubles
schizophréniques.
Les
politiques pénitentiaires, tant espagnole que française, punissent
les familles et les amis des prisonniers politiques basques :
enfants, adultes, personnes âgées.
Enfants qui
n’ont pas leur père ou leur mère pour les accompagner à l’école.
Parents qui, dans de nombreux cas, devraient déjà être en liberté.
Compagnons et compagnes qui manquent au lit, à votre côté. Parents,
grands-parents qui manquent à table.
Les
familles toujours préoccupées par les proches incarcérés.
Préoccupées par les conséquences des conditions de vie en prison.
Préoccupées par le non-respect du droit à la santé.
Elles
attendent tous les jours de la semaine et toutes les semaines
l’appel de la prison, afin de pouvoir écouter la voix de la personne
aimée. Elles attendent que le week-end arrive pour aller les voir.
Le temps passe si lentement, les minutes ressemblent à des heures,
les jours à des mois et les mois à des années. Si l’appel
téléphonique n’arrive pas alors qu'on l’attend, l’alarme s’allume,
que se passe-t-il ?
Si
finalement, il arrive, on oublie tout ce qu’on voulait dire. Cinq
minutes c'est si peu de temps ! Pendant le voyage vers la prison,
pour le parloir, les pensées n'arrêtent pas de tourner : est-ce
qu'il ou elle sera bien ? y aura-t-il des problèmes pour entrer ? le
fonctionnaire ne sera-t-il pas trop mauvais ?
Le parloir,
40 minutes avec la personne qu’on est allés visiter. Si à la sortie
on voit qu’un sourire se dessine sur la figure de la personne qu'on
a vue au parloir, c’est que tout a bien marché. Silencieux, de
nouveau la voiture, le bus, le train, l’avion… Dans la tête passe et
repasse tout ce qui s’est passé pendant le parloir, les gestes, les
regards… après on en parle avec les autres familles, avec les amis.
Mais, parfois, le parloir n’a pas eu lieu, la personne qui a fait le
voyage n’a pas pu voir le prisonnier, dans ce cas, c'est la rage, le
sentiment d'impuissance qui dominent lors du retour au Pays Basque.
Ces
expériences n’ont pas de prix. Ce sont des expériences du domaine de
l’amour, de l’affection. Pour cela, les États espagnol et français
punissent spécialement la tendresse de la famille et des amis. Ils
les obligent à parcourir, toutes les semaines, des milliers de
kilomètres pour être avec les êtres chéris le temps que la loi les y
autorise. Si on ajoutait tous les kilomètres que toutes les familles
et amis font en un seul week-end, cela donnerait vingt fois le tour
du monde. Et cela sans compter la terrible saignée économique que
tous ces voyages représentent pour les proches et amis des
prisonniers politiques basques : l’essence, les péages, les repas,
le logement…
Plus
terribles encore ce sont les conséquences de tous ces kilomètres
qu’on doit parcourir pour exercer son droit au parloir.
Les
accidents de la route sont les conséquences les plus évidentes. Il y
a du soleil, il pleut, il neige, il gèle… quelles que soient les
circonstances, les familles et amis font le voyage pour rendre
visite aux prisonniers politiques basques. Le fait d’obliger des
centaines d’enfants, de jeunes, d’adultes, de personnes âgées à
parcourir des milliers de kilomètres provoque des accidents de la
route. Nous soulignons que nous sommes obligés, forcés de faire ces
voyages puisque tel est le désir des États espagnol et français ;
ils emmènent les prisonniers politiques basques le plus loin
possible du Pays basque.
Depuis
l’application de la politique de dispersion, 16 personnes sont
mortes dans des accidents de la route. En 2007, il y a eu 17
accidents de la route faisant 40 personnes blessées et une personne
décédée (la belle-mère d’Unai González). Ces accidents sont le prix
imposé par les États espagnol et français pour l’amour et la
tendresse de la famille et des amis. Parce que ceux qui ont mis en
route la dispersion savent que cette politique appliquée année après
année obligera les proches des prisonniers politiques basques à
payer un prix fort, sous forme de graves lésions et même de mort.
Une
punition supplémentaire est celle dont souffrent les membres des
familles des prisonniers politiques basques, qui, ou bien à cause de
leur santé, ou bien à cause de leur grand âge, ne peuvent pas
voyager, ce qui fait qu'ils ne peuvent pas voir leurs proches
chéris. Ils voient que le temps passe et qu’ils vont mourir sans
jamais plus pouvoir les revoir. C’est le cas de beaucoup de parents
de prisonniers politiques basques.
Accidents de la route
provoqués par la politique de dispersion
Voici un
rapport sur les accidents de la route que les proches des
prisonniers politiques basques ont eus pendant leurs voyages vers
les prisons ou vers les Palais de justice de Madrid ou de Paris en
2007.
18 février
2007. La compagne de Txomin Lesende a eu un accident de la route
durant le retour de visite de la prison de Zuera. Elle a eu des
contusions sur tout le corps. Les vitres de la voiture se sont
cassées et elle a eu de multiples coupures au visage et sur les
mains. La voiture a été complètement détruite.
31 mars
2007. La mère et la sœur de Txomin Lesende ont eu un accident de la
route alors qu’elles se rendaient à la prison de Zuera. La sœur a dû
porter une minerve pendant un certain temps et elle a eu aussi des
douleurs lombaires. La voiture a été complètement détruite.
27 avril
2007. Le compagnon d’Aiora Epelde a eu un accident de la route en se
rendant à la prison de Curtis-Teixeiro. La voiture n’a eu que
quelques bosses.
28 avril
2007. Les frères et les neveux de Joseba Agirre ont eu un accident
de la route alors qu’ils se rendaient à la prison de Jaén. La
voiture a été complètement détruite.
18 mai
2007. Cinq amis de Argi Perurena ont eu un accident de la route
durant le retour de visite de la prison de Rennes.
24 mai
2007. Deux amis d’Asier Arzalluz ont eu un accident de la route
durant le retour de l’Audience Nationale à Madrid. La voiture a eu
le côté gauche et la direction endommagés.
31 mai
2007. Un ami de Peio Sanchez a eu un accident de la route en se
rendant à la prison de La Santé (Paris). Il a eu des problèmes au
dos et la voiture a subi d’importants dégâts.
2 juin
2007. La sœur de J.A. Lerin et deux amis de German Rubenach ont eu
un accident de la route en se rendant à la prison d’Herrera de la
Mancha. La voiture n’a eu que quelques petits dégâts.
2 juillet
2007. Deux amis de Santi Arrospide ont eu un accident de la route
lors du retour de visite de la prison de Puerto I. La voiture a subi
d’importants dégâts.
7 juillet
2007. Trois amis d’Aitor Bores et Joseba Segurola ont eu un accident
de la route durant le retour de visite de la prison de Murcia. La
voiture a subi des dommages matériels.
18 août
2007. Un ami du prisonnier Iker Frade a eu un accident de la route
alors qu'il se rendait à la prison de Soto del Real (Madrid). La
voiture a subi d’importants dégâts.
18 octobre
2007. La sœur, le frère et deux amis de Lander Labajo ont eu un
accident de la route en se rendant à l’Audience Nationale (Madrid).
Les quatre ont eu des contusions surtout au cou et au dos. La partie
arrière de la voiture a été complètement détruite.
16 décembre
2007. Le frère de Juan Karlos Herrador a eu un accident de la route
lors du retour de visite d’Ocaña I. La voiture a subi d’importants
dégâts.
19 décembre
2007. La compagne d’Oier González Bilbatua a eu un accident de la
route durant le retour de visite de la prison de Muret Seysses.
Conséquence : un traumatisme crânien, et trois points de suture à la
tête et deux au nez. Elle a aussi dû porter une minerve à cause
d’une entorse cervicale. La voiture a été complètement détruite.
22 décembre
2007. Des membres de la famille d’Unai Gonzalez ont eu un accident
de la route alors qu'ils se rendaient à la prison de Teruel. La
belle-mère d’Unai est morte le 25 décembre à l’hôpital de
Txagorritxu. Les parents et l’épouse d’Unai Gonzalez ont dû être
hospitalisés. Ils avaient de multiples contusions sur le corps.
28 décembre
2007. Les parents et les oncles d’Arkaitz Bellon ont eu un accident
de la route en se rendant à la prison d’Herrera de la Mancha. La
mère d’Arkaitz a eu une entorse cervicale. Les autres membres de la
famille ont eu des contusions sur tout le corps. La voiture a subi
d’importants dégâts.
Des
centaines de Basques ont dû quitter le Pays basque, obligés de fuir
la répression. Chacun d’eux est dans une situation différente de
celle des autres, chaque cas est particulier. Il y a des familles
qui ne savent pas où se trouvent les proches chéris qui ont dû
partir. Ces familles expliquent leur situation : « C’est très dur ne
pas savoir où se trouve ton fils, ton père, tes cousins ou tes amis.
De ne rien savoir d’eux, de n'avoir aucune nouvelle. Nous les avons
dans notre cœur et dans notre esprit tout le temps, mais il faut
vivre comme si ces personnes n’existaient plus ». Souvent, les
familles n'ont de nouvelles de la personne exilée que quand il se
passe quelque chose.
Chaque fois
qu’il y a une arrestation, chaque fois qu'un militant meurt, le cœur
des familles s’arrête. Ce qui est encore plus inquiétant, si cela
est possible, c'est quand la police commence à avancer plusieurs
noms. A ces moments-là, une question plane dans beaucoup de maisons
du Pays basque : « Est-ce que ce sera le nôtre ? ». Les heures
passent, les jours passent et tout le monde est dans l’attente de
nouvelles jusqu’à ce qu’on donne le nom qui correspond vraiment à la
personne arrêtée, à la personne morte.
Il y a des
exilés qui vivent à des milliers de kilomètres du Pays basque. En
Belgique, en Uruguay, au Venezuela, à Panama, à Cuba, au Mexique, au
Cap Vert, à Sao Tomé, au Portugal et dans beaucoup d’autres pays.
Les conditions de vie de ces personnes exilées politiques sont très
dures. Presque aucune de ces personnes n'a de papiers.
Ces exilés
vivent dans des peuples et dans des cultures très différentes de la
leur. Bien que leur cœur soit au Pays basque, ils vivent une culture
différente, des valeurs différentes, celles du peuple qui leur donne
refuge. Ils vivent au jour le jour, sans savoir ce qui va arriver le
lendemain. Ils peuvent être arrêtés à tout moment avec le risque
d’être livrés aux autorités espagnoles. Les exilés basques, bien que
vivant dans des conditions pénibles s’intègrent à la culture
d’accueil, travaillant ainsi à la solidarité des peuples. C’est
grâce à ce travail qu’aux moments les plus durs, les exilés
reçoivent le soutien des peuples parmi lesquels ils vivent.
Si les
familles de ces exilés veulent voir ces proches elles doivent
entrependre de très longs et très coûteux voyages et elles doivent
s’intégrer aussi à une nouvelle culture. Évidemment, ces familles ne
peuvent pas visiter leurs proches autant qu'elles le voudraient.
Il ne faut
pas oublier les Basques exilés à Lapurdi, Behe Nafarroa et Zuberoa
(nord du Pays basque). Ils vivent hors de leurs villages natals,
mais quand même au Pays basque. La situation de ces Basques n’est
pas facile. Bien qu’ils mènent une vie normale et publique, ils ne
sont pas chez eux et sont poursuivis par les polices espagnoles et
françaises. Ce qui veut dire qu’ils vivent en danger constant d’être
arrêtés et incarcérés. Cela est même arrivé à pas mal de Basques
durant l’année 2007.
Les
familles des prisonniers politiques basques dans le collimateur de
la répression
Les
familles des exilés politiques basques, en plus des difficultés
qu’elles rencontrent pour exprimer leur tendresse et leur solidarité
à leurs proches, subissent la répression des deux États. Il y a
beaucoup de membres de ces familles qui ont leur compte bancaire
bloqué sous prétexte qu'elles ont aidé financièrement leur proche
exilé. Parfois, des membres de la familles ou des amis des exilés
politiques basques sont arrêtés pour avoir montré leur solidarité à
leur proches qui fuient la répression.
La vie des
exilés politiques basques et de leurs familles est telle qu'on vient
de la décrire. Ils sont conscients qu'ils peuvent être arrêtés
n'importe quand, même s’ils ont commencé une nouvelle vie, même
s’ils ont vécu beaucoup d’années en dehors du Pays basque, pour
certains cela fait 30 ans qu'ils sont partis.
Tous les
exilés basques sont conscients que les États espagnol et français,
au lieu de reconnaître et respecter les droits du Pays basque, ne
misent que sur la voie policière pour résoudre le conflit, et qu'ils
peuvent à tout moment être arrêtés et incarcérés. C'est ce qui est
arrivé, une nouvelle fois, durant l’année 2007.
Cela
signifie que les exilés politiques basques et leurs familles doivent
faire face tous les jours à une énorme tension.
Militants basques
arrêtés et livrés à l’Espagne
2007 a été
l’année où l’État français a livré le plus grand nombre de militants
basques, en utilisant les extraditions ou les mandats d’arrêt
européens.
En 2007,
l’État français a livré les Basques suivants :
- Jon
Gartzia : en liberté dans l’État espagnol.
- Txuma
Puy : il a été incarcéré dans l’État espagnol, après deux mois en
prison, il est en liberté en attente du procès.
- Alberto
Rey : en liberté dans l’État espagnol.
- Jesus
Mari Zabala : en liberté dans l’État espagnol.
- Joana
Nuñez : en liberté dans l’État espagnol.
- Idoia
Garmendia : en liberté dans l’État espagnol.
- Jose Luis
Turrillas : en liberté dans l’État espagnol.
En 2007,
l’État français a appliqué le mandat d’arrêt européen ou a extradé
les militants basques suivants qui ont été livrés à l’État
espagnol :
- Garikoitz
Etxeberria : incarcéré,
- Asier
Larrinafa : incarcéré,
- Joseba
Imanol Kortazar : incarcéré,
- Agurtzane
Delgado : incarcérée,
- Lola
López: incarcérée,
- Anartz
Oiartzabal: incarcéré,
- Iñaki
Telletxea: incarcéré et ensuite en liberté provisoire,
- Xabier
Irastorza : Incarcéré et ensuite en liberté provisoire,
- Markos
Sagarzazu : incarcéré et ensuite en liberté provisoire,
- Pablo
Aperribai : incarcéré,
- Lexuri
Gallastegi : incarcérée,
- Ainhoa
Mujika : incarcérée,
- Urtzi
Murueta : incarcéré,
- Gorka
Betolaza : incarcéré,
- Asier
Tapia : incarcéré,
- Jose Mari
Zurutuza : incarcéré,
- Xabier
Gartzia : incarcéré.
Militants basques incarcérés dans l’État français en attendant la
fin du procès d’application du mandat d’arrêt européen ou
d’extradition :
- Peio
Alvarez : arrêté le 2 février. Il est en liberté provisoire.
- Mikel
Ibañez : arrêté le 8 mars. En prison jusqu’à la fin du procès
d’application du mandat d’arrêt européen.
- Juan
Karlos Iriarte : arrêté le 10 octobre. En prison jusqu’à la fin du
procès d’application du mandat d’arrêt européen.
- Pedro
Mari Goikoetxea : arrêté le 22 novembre. Il attend la décision sur
l’application du mandat d’arrêt européen. Il est en liberté
provisoire.
- Josune
Arriaga : arrêtée le 26 novembre. Le 18 novembre elle a été remise
en liberté, dans l’attente du procès sur le mandat d’arrêt européen.
En 2007,
d’autres militants basques ont été arrêtés dans l’État français :
- Lourdes
Garai : arrêtée le 8 août. Actuellement en liberté.
- Aitziber
Otegi : le 24 septembre. En liberté.
- Oskar
Bizkai : le 24 septembre. En liberté.
- Xabier
Perez Susperregi : arrêté le 24 septembre. Actuellement, il se
trouve dans une prison de Paris. Si nous soulignons cette
arrestation c'est en raison du rôle que Xabier a joué en tant que
porte-parole du Collectif d’exilés politiques basques.
La police
du Canada a arrêté et incarcéré, en 2007, les exilés politiques
basques Bittor Tejedor et Iban Apaolaza.
La police
anglaise a arrêté et incarcéré, en 2007, les exilés politiques
basques Ana Lopez, Iñigo Albisu et Zigor Ruiz. Il y a un mandat
d’arrêt européen contre ces trois personnes pour les livrer à l’État
espagnol.
L’impunité comme
objectif
Les
différentes actions que la société basque réalise pour la défense
des droits des prisonniers politiques basques sont très souvent
interdites et attaquées par la police. Souvent les familles et les
personnes qui prennent part à ces actions sont frappées, arrêtées,
doivent payer des amendes, elles sont convoquées par les juges et
même incarcérées.
Les
associations ou les personnes qui travaillent pour la défense des
droits des prisonniers, des exilés et de leurs familles sont
criminalisées, poursuivies, arrêtées, incarcérées et les
associations même interdites.
Durant
l’année 2007, les mobilisations organisées pour la défense des
droits des prisonniers et exilés politiques basques ont été,
premièrement, interdites et ensuite les personnes ayant pris part à
ces mobilisations ont été attaquées par la police. Elles ont été
frappées, arrêtées et celles qui avaient appelé aux mobilisations
ont été arrêtées et incarcérées.
Juan Mari
Olano et Ohiana Agirre, par exemple, ont été arrêtés et incarcérés
pour avoir appelé à manifester pour la liberté des prisonniers
malades et de ceux qui ont déjà accompli leur peine.
Après la
mort, due à un cancer, de l’exilé Sabino Euba, les actions
programmées à Zornotza pour la défense des exilés politiques basques
ont été interdites.
Criminaliser et frapper la défense des droits a un objectif :
l’isolement et l’impunité pour continuer les représailles et à
bafouer les droits des Basques et de leurs familles.
Nous en
avons l'exemple dans les déclarations du ministre de l’Intérieur
Alfredo Pérez Rubalcaba à propos des photos d’Iñaki de Juana Chaos
en grève de la faim que The Times avait publiées. Il avait déclaré
que la personne qui avait fait ces photos serait punie.
Ces photos
avaient montré au monde la cruauté de l’État espagnol envers Iñaki
de Juana Chaos et avait mis fin à l’impunité avec laquelle agissait
l’État espagnol.
Augmenter la douleur et
la souffrance des familles
L’État
espagnol interdit aux médias la possibilité d’interviewer les
prisonniers basques, d’entrer avec leurs caméras dans les prisons et
d’enregistrer la vie quotidienne des prisonniers politiques basques.
Les militants basques sont mis au secret quand ils sont arrêtés. De
cette façon, ils peuvent être torturés impunément, sans que personne
voie ce qu’on leur fait.
L’État
espagnol criminalise les actes, les mobilisations et les
associations qui luttent en faveur des droits des prisonniers et
exilés politiques basques et de leurs familles, pour ainsi avoir la
voie libre et continuer à bafouer en totale impunité tous les
droits.
Ce que
l’État espagnol cherche c'est l’isolement des prisonniers politiques
basques et de leurs familles du reste du peuple basque. Il veut que
la solidarité du peuple basque envers les prisonniers et leurs
familles ne puisse plus s’exprimer.
L’État
espagnol augmente la douleur et la souffrance des familles quand il
attaque sauvagement tous les actes de solidarité organisés quand un
prisonnier, un exilé ou un proche meurt à cause de la violation des
droits fondamentaux.
C’est ce
qui est arrivé, en 2007, quand on a voulu dire adieu à l’exilé
politique basque Sabin Euba (mort en exil) et à Igor Angulo et
Roberto Sainz (morts en prison).
Les
décisions de criminaliser les actions et le mouvement associatif en
faveur de la défense des droits des prisonniers et des exilés
politiques basques et de leurs familles ne se prennent pas seulement
à Madrid ou à Paris, elles se prennent aussi à Gasteiz (gouvernement
basque), à Pampelune (gouvernement navarrais) et à Bayonne. Un
exemple, entre autres, c'est l’action de la police basque contre les
actes organisés après la mort des prisonniers politiques basques
Igor Angulo et Roberto Sainz.
L’impunité comme
objectif
Les
différentes actions que la société basque réalise pour la défense
des droits des prisonniers politiques basques sont très souvent
interdites et attaquées par la police. Souvent les familles et les
personnes qui prennent part à ces actions sont frappées, arrêtées,
doivent payer des amendes, elles sont convoquées par les juges et
même incarcérées.
Les
associations ou les personnes qui travaillent pour la défense des
droits des prisonniers, des exilés et de leurs familles sont
criminalisées, poursuivies, arrêtées, incarcérées et les
associations même interdites.
Durant
l’année 2007, les mobilisations organisées pour la défense des
droits des prisonniers et exilés politiques basques ont été,
premièrement, interdites et ensuite les personnes ayant pris part à
ces mobilisations ont été attaquées par la police. Elles ont été
frappées, arrêtées et celles qui avaient appelé aux mobilisations
ont été arrêtées et incarcérées.
Juan Mari
Olano et Ohiana Agirre, par exemple, ont été arrêtés et incarcérés
pour avoir appelé à manifester pour la liberté des prisonniers
malades et de ceux qui ont déjà accompli leur peine.
Après la
mort, due à un cancer, de l’exilé Sabino Euba, les actions
programmées à Zornotza pour la défense des exilés politiques basques
ont été interdites.
Criminaliser et frapper la défense des droits a un objectif :
l’isolement et l’impunité pour continuerà bafouer les droits des
Basques qui subissent les représailles et de leurs familles.
Nous en
avons l'exemple dans les déclarations du ministre de l’Intérieur
Alfredo Pérez Rubalcaba à propos des photos d’Iñaki de Juana Chaos
en grève de la faim que The Times avait publiées. Il avait déclaré
que la personne qui avait fait ces photos serait punie.
Ces photos
avaient montré au monde la cruauté de l’État espagnol envers Iñaki
de Juana Chaos et avait mis fin à l’impunité avec laquelle agissait
l’État espagnol.
Augmenter la douleur et
la souffrance des familles
L’État
espagnol interdit aux médias la possibilité d’interviewer les
prisonniers basques, d’entrer avec leurs caméras dans les prisons et
d’enregistrer la vie quotidienne des prisonniers politiques basques.
Les militants basques sont mis au secret quand ils sont arrêtés. De
cette façon, ils peuvent être torturés impunément, sans que personne
voie ce qu’on leur fait.
L’État
espagnol criminalise les actes, les mobilisations et les
associations qui luttent en faveur des droits des prisonniers et
exilés politiques basques et de leurs familles, pour ainsi avoir la
voie libre et continuer à bafouer en totale impunité tous les
droits.
Ce que
l’État espagnol cherche c'est l’isolement des prisonniers politiques
basques et de leurs familles du reste du peuple basque. Il veut que
la solidarité du peuple basque envers les prisonniers et leurs
familles ne puisse plus s’exprimer.
L’État
espagnol augmente la douleur et la souffrance des familles quand il
attaque sauvagement tous les actes de solidarité organisés quand un
prisonnier, un exilé ou un proche meurt à cause de la violation des
droits fondamentaux.
C’est ce
qui est arrivé, en 2007, quand on a voulu dire adieu à l’exilé
politique basque Sabin Euba (mort en exil) et à Igor Angulo et
Roberto Sainz (morts en prison).
Les
décisions de criminaliser les actions et le mouvement associatif en
faveur de la défense des droits des prisonniers et des exilés
politiques basques et de leurs familles ne se prennent pas seulement
à Madrid ou à Paris, elles se prennent aussi à Gasteiz (gouvernement
basque), à Pampelune (gouvernement navarrais) et à Bayonne. Un
exemple, entre autres, c'est l’action de la police basque contre les
actes organisés après la mort des prisonniers politiques basques
Igor Angulo et Roberto Sainz.
La solidarité frappée
Voici une liste d’actions
de solidarité et de défense des droits des prisonniers et exilés
politiques basques réprimées par les forces de police :
4 février
2007 : La Garde Civile, à Altsasu, a attaqué une « tournée des bars
en musique » organisée pour la défense des droits des prisonniers
politiques basques. Plusieurs personne ont été blessées.
13 février
2007 : La Garde Civile, à Elizondo, a empêché la réalisation d’une
réunion publique organisée pour traiter de la situation des
prisonniers politiques basques.
14 février
2007 : La Ertzaintza (police basque), à Derio, a attaqué un
rassemblement organisé pour dénoncer la peine imposée à Iñaki de
Juana. Une personne au moins a été blessée et a dû être
hospitalisée.
24 février
2007 : L’Ertzaintza a attaqué brutalement les personnes qui
manifestaient pacifiquement à Bilbo à l’appel du Collectif des
prisonniers politiques basques. Des dizaines de personnes ont été
blessées.
1 mars
2007 : L’Ertzaintza a attaqué les personnes rassemblées devant
l’hôpital de Saint Sébastien pour recevoir Iñaki de Juana. Au moins
deux personnes ont été blessées.
4 août
2007 : La Garde Civile, à Etxarri Aranatz, a empêché la tenue d’une
action pour la défense des droits des prisonniers et exilés
politiques basques. Il y a eu des dizaines des personnes blessées.
10 août
2007 : L’Ertzaintza, à Zornotza, a empêché la tenue d’un hommage à
Sabino Euba, exilé politique mort en exil.
17 août
2007 : L’Ertzaintza a empêché la tenue d’un acte d’hommage à Iñaki
Ormaetxea, Patxi Itziar et Jokin Leunda assassinés en 1991 par la
Garde Civile à Morlans (quartier de Saint-Sébastien).
9 septembre
2007 : L’Ertzaintza, à Saint-Sébastien, a attaqué sauvagement la
manifestation pour la défense des droits des prisonniers gravement
malades et de ceux qui ont déjà accompli leur peine. Il y a eu des
dizaines de personnes blessées. 9 personnes ont été arrêtées, dont
Juan Mari Olano qui a été incarcéré par la suite. Quelques jours
après, la police espagnole a arrêté Oihana Agirre.
27 octobre
2007 : L’Ertzaintza, à Hernani, a empêché la tenue d’un acte en
faveur des droits des prisonniers politiques basques. L’Ertzaintza a
arrêté une personne.
7 novembre
2007 : L’Ertzaintza a attaqué brutalement le quartier de Santutxu
(Bilbao) lors de la réception du prisonnier politique Iñigo Muerza.
Plusieurs personnes ont été blessées.
9 novembre
2007 : L’Ertzaintza, à Gasteiz, a attaqué brutalement les personnes
qui recevaient le prisonnier politique basque, Ion Imanol Kortazar.
Plusieurs personnes ont été blessées.
15 décembre
2007 : L’Ertzaintza, à Hernani, a empêché la tenue d’une action
culturelle en faveur des prisonniers politiques basques.
Source photo :
Unità Naziunale, Archives du site.
Source info :
Mail CSPB, Unità Naziunale
© UNITA NAZIUNALE
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