Le
23 avril 2008 :
(12:59
Unità Naziunale,
www.unita-naziunale.org - Corse - Lutte internationale)
Sur le blog des peuples
en lutte, un article aborde
la guerre larvée que livre l'Etat Espagnol contre les militants du
peuple basque.
Au début de ce mois, 9
militants de Batasuna ont vu leurs comptes bancaires fermés sur
ordre du juge Garzon. Le but de cette manœuvre est de marginaliser
les abertzale, de les mettre hors du système, car comme chacun sait
il est impossible de mener une vie normal sans compte bancaire. De
tel faits n’étonnent plus du coté Espagnol, mais ce qui est
troublant c’est que 7 de ces basques vivent en Ipar Euskal herria
(pays basque occupé par la France). La France suit de plus en plus
l’Espagne dans son délire anti abertzale, rappelons que la police
espagnole use très fréquemment de torture, que toute personne se
réclamant indépendantiste est automatiquement assimiler à ETA,que
les partis politiques indépendantistes sont de ce fait interdit.
Ces
derniers jours, 10 jeunes ont été interpellés pour kale borroka ,évidement
ils sont eux aussi soupçonnés d’appartenir à ETA.
Hier
matin a commencé le procès de 27 membres du mouvement pour
l’amnistie. Ce collectif d’associations humanitaires de défense des
prisonniers politiques est aussi assimilé à ETA. Son tort ? Dénoncer
les tortures dont sont victime les prisonniers, demander leur
rapprochement, voir leur amnistie dans le cadre d’un règlement
politique de la question basque. Ils risquent quand meme 10 ans de
prison!
L’Espagne sombre dans la paranoïa la plus totale, l’expression
indépendantiste basque est interdite, toute une frange de la
population n’a donc plus de visibilité sur l’échiquier politique.
Ne
faut il pas craindre que les interdictions d’associations et de
partis politiques poussent les jeunes basques vers la lutte armée ?
La
France prend le chemin de l’Espagne, déjà, le président Sarkozy
avait sous entendu une interdiction des partis politiques
indépendantistes corses.
EDIT DE DERNIERE MINUTE:
-Ce
sont 14 comptes qui ont été fermés, ceux des militants de leur
conjoint et enfants.
-2
jeunes de plus ont été interpellés et accusé de Kale borroka, 11
perquisitions ont eu lieu et 5 jeunes sont recherchés]
Ci-dessous vous trouverez le témoignage d’une mère de famille
touchée par l’interdiction bancaire :
Je veux que ça se sache
Je suis maman de deux enfants en bas âge, enceinte
d'un troisième. Enseignante de profession. En congé parental en ce
moment pour pouvoir m'occuper de mes enfants. Je n’ai jamais eu de
découvert bancaire. Bref, une vie relativement ordinaire, humble et
simple. Sauf que je suis militante et compagne d’un militant dont
les comptes bancaires ont été bloqués mardi 8avril, on ne sait ni
par qui, ni pour quel motif. Aucun courrier ou information ne lui a
été transmis à ce sujet. Bon, certains sont libres de penser: Oh, il
fallait s'y attendre ou... si la justice cherche, il doit bien y
avoir quelque chose de louche Nous avons tous deux des comptes
séparés, les miens sont au crédit agricole et mon compagnon n'a
aucune procuration sur mes comptes.
Le lendemain, le
mercredi 9avril, tous mes comptes ont aussi été bloqués par le
crédit agricole sur ordre de je ne sais qui, et au nom de je ne sais
quoi. J'ai cherché à savoir. Rien. Je ne peux donc pas porter
plainte puisqu'on ne m'identifie pas mon agresseur et encore moins
le motif de son agression à mon égard. Je n'ai non plus aucune
manière de subvenir aux besoins de ma famille: l'EDF, la cantine,
l'essence, les frais médicaux (et ils sont nombreux lors d'une
grossesse), les courses, la caf, la sortie scolaire devront
attendre. Attendre 3 mois, un an, 5 ans, 6, 7 peut-être. Il paraît
qu'il n’est pas possible de couper les vivres à une famille, et
pourtant c’est ce qu’ils font et croyez-moi, c’est d’une violence
inouïe.
Le pire dans tout
cela, c’est que je n’ai reçu aucun, je dis bien aucun témoignage de
solidarité: ni sms, ni parole, ni courrier, ni visite, rien. Je suis
seule. Cela sera difficile à croire pour certains, notamment les
militants ou même les comités de soutien habituels, et pourtant
c’est la stricte vérité.
Du jour au lendemain,
nous sommes condamnés moi et mes enfants, à vivre au "black". Cela
porte un nom: illégalement. Alors, pas besoin de «loi des partis»
comme à Madrid. Ici en France, la Police Judiciaire, secondée par
les banques, feront leur travail bien consciencieusement, et vous
décrétera illégal dans le plus grand silence créant une indifférence
populaire sans précédent.
Mais ma conscience est
tranquille. Mon arme a toujours été l’expression, et elle le
restera. Je n’ai fait aucun acte illicite. Il ne me reste plus que
ma force intérieure pour élever mes enfants et accueillir le bébé à
naître le plus sereinement possible. Je ne cherche pas la pitié, ni
la compassion. Je veux juste que ça se sache.
Mirentxu LAKO
La suite
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