Le
17 aout 2009 : (13:00
Unità Naziunale,
www.unita-naziunale.org - Corse - Lutte internationale)
Les forces vives du peuple Kanak ont été convié
ce samedi 08 août 2009, par le Conseil National pour les Droits du
Peuple Kanak en Kanaky Nouvelle Calédonie –CNDPA-, le conseil de
l’aire Hoot Maa Waap, le District de VOOK et la chefferie de GATOPE.
Ont répondus présents, le sénat coutumier, les
conseils d’aire de Pacci …,Ajie Arho, Xaracuu et Iai, le CNDPA Drehu,
l’association … de Poindimié, le comité Rhéébù Nùù, des élus de la
province Nord et de la province Sud.
Les délégations sont rentrés coutumièrement le
vendredi soir et la matinée du samedi 08 a été consacrée à la
plantation d’un symbole en bois sculpté et deux arbres emblématiques
de la culture kanak, un sapin et un cocotier. Puis s’en est suivit
la visite du chantier du port et des immenses terrassements prévus
pour l’installation de l’usine. Dans l’après midi, des exposés débat
ont eu cours et à l’issue de ces discussions, le relevé des
recommandations a été présenté à l’assemblée qui les a adopté.
La présente déclaration est proclamée à la tribu de
GATOPE , ce 08 août 2008, Journée Internationale des Peuples
Autochtones au moment où les 380 millions d’autochtones célèbrent
cette journée dans le monde entier.
Pour la première fois depuis la décision de l’ONU de
célébrer cette journée, deux années après l’adoption (13 septembre
2007) par l’assemblée des Nations Unies de la déclaration sur les
Droits des Peuples Autochtone, cet évènement est célébré en province
nord, la province la plus autochtone du pays avec celle des Iles
Loyautés.
Le thème retenu par le secrétaire général de l’ONU
est la situation des peuples autochtones sur le plan sanitaire et
par rapport aux grands fléaux du VIH, de la drogue, du tabac et de
l’alcoolisme.
Compte tenu du contexte de la construction de l’usine
du nord et du port sur les communes de Voh et de Koné , rentrée dans
une phase active depuis un an ; compte tenu de la montée en
puissance de ce gigantesque chantier qui va mobiliser jusqu’en 2012,
sur site jusqu’à 3 500 employés qu’il va falloir loger et
considérant que cette usine va structurer irrémédiablement l’espace
avec l’installations d’entreprises, de nouvelles populations et de
richesses,
le CNDPA a inscrit comme thème des débats :
l’identité Kanak face à l’industrialisation et à l’urbanisation.
Ainsi étaient conviés à faire des exposés, des
techniciens en observatoire social, de l’entreprise, des
entrepreneurs ainsi que des responsables de la compagnie K .N.S.
chef du projet d’usine et de mine.
LES
RECOMMANDATIONS GENERALES
1)
Nous célébrons la journée internationale par la plantation de
PWABUA MWAXATRO qui signifie en langage de VOOK « marchons ensemble
… » La plantation de ce symbole appelle à l’unité et traduit la
présence de l’identité autochtone et kanak de l’endroit dans cet
espace naturel en passe de devenir un nouvel espace industriel.
2)
Nous célébrons cette journée qui
honore tous les combats menés par les peuples autochtones au quatre
coins de la planète,pour affirmer leurs droits à la différence et
leurs droits collectifs et humains, sur leurs terres et mers, sur
leurs espaces naturels et leurs ressources ;
3)
Nous honorons la mémoire des leaders
kanak – de 1853 et du grand Chef ATAÏ à nos jours - qui ont combattu
pour défendre les dits droits ainsi que la mémoire de tout les «
indigènes » de notre pays ;
4)
Nous fêtons l’adoption le 13 septembre 2007 par
l’Assemblée générale de l’ONU de la Déclaration des Nations Unies
des droits des peuples autochtones ; L’Etat Français a adopté et
signé aux côtés de 143 autres pays la déclaration.
5 )
Pour répondre au mot d’ordre général
lancé par le secrétaire général de l’ONU qui a pour objet la santé
des populations et en particulier des populations autochtones à
risque , il est demandé au CNDA d’organiser la collecte des données
et de mettre en place une coordination dans ce secteur pour évaluer
la situation et éventuellement les urgences non suffisamment prises
en compte dans les politiques publiques menées par les institutions.
LES
RECOMMENDATIONS SUR LES IMPACTS SOCIO CULTURELS , ENVIRONNEMENTAUX
ET ECONOMIQUES DE LA CONSTRUCTION DE L’USINE DU NORD de KNS.
Il a été fait état d’études et d’enquêtes menées par
la province Nord et divers organismes portant sur la situation
mentale et physique de la jeunesse, d’un processus de
déstructuration des autorités coutumières ainsi que la perte de
repères. Les constats sont alarmants et interpellent toutes les
autorités administratives, politiques, coutumières et l’ensemble des
forces vives.
Les études en cours pour aboutir à la mise en place
d’un observatoire social et culturel sur la zone VKP et dans la
province Nord, devraient permettre de cerner les évolutions au
niveau de la population par rapport aux indicateurs sociaux
culturels en cours d’élaboration.
6)
L’assemblée recommande compte tenu d’une situation d’ urgence
avérée et pour tenir compte des autres expériences connues en
matière de mines et de construction d’usine, que la province nord
prenne l’initiative en relation avec les conseils coutumiers d’aire
PACCI CAMUKHI et HOOT MAA WAAP notamment, de structurer une démarche
avec les autorités coutumières des communes de Voh , Koné et
Pouembout, pour leur permettre de mieux cerner les réalités et les
grandes tendances en matière d’aménagement du foncier, en matière de
gestion des flux de population et en matière de gestion des impacts
socio-culturels et économiques.
7)
Il est acté ici que la mobilisation des structures
coutumières est indiquée comme une démarche spécifique nécessaire
qui permettrait de crédibiliser les autorités coutumières dans leur
rôle incontournable de garant de la cohésion sociale et du
patrimoine autochtone dont une des finalités est de pouvoir donner
des points de repère à la jeunesse et aux nouvelles populations qui
s’installent. Ce niveau de mobilisation des autorités coutumières
dans le cadre d’une démarche collective n’a pas vocation à se
substituer aux autres structures mises en place par la province et
l’industriel.
8
sur le volet économique et social,
l’assemblée considère comme positive et encourageante la volonté de
partenariat affichée par les entreprises locaux, les structures de
portage des intérêts des collectivités coutumières et de la
population d’une part et d’autre part par la société (Technip/hatch)
de construction et K.N.S. Il est rappelé que l’un des piliers du
développement durable est que tout projet de ce type doit permettre
des retombées en termes de richesses aux populations locales et au
pays.
DANS LA CONTINUITE DES DECLARATIONS DE HMELEK ( Node
DREHU) en 2005, du MWAKAA (DJUBEA) en 2007 et 2008,
9)
Nous appelons tous les gouvernants et les responsables
politiques de la Nouvelle-Calédonie et de l’Etat Français à mettre
en œuvre l’esprit et la lettre de la Déclaration dont la portée
générale est de fournir des fondements philosophiques et juridiques
aux 350 millions d’autochtones dans le monde et sur un plan
pratique, de proposer une vraie feuille de route pour baliser la
mise en œuvre de l’Accord de Nouméa ;
10)
Nous appelons les responsables politiques et institutionnels de
l’Etat Français et de la Nouvelle-Calédonie à reconnaître la
contribution de l’ONU à la paix, au progrès de l’humanité et au
développement des peuples dans le monde ;
11)
Nous appelons les signataires de
l’Accord de Nouméa, les présidents du Congrès, du Gouvernement de la
Nouvelle-Calédonie, et des Provinces ainsi que l’Etat Français à
reconnaître l’expertise de l’ONU dans la gestion des questions liées
à la décolonisation, à l’émancipation des peuples et à la lutte
contre toutes les formes de discrimination, à la pauvreté, et au
pillage des ressources par les multinationales et enfin à la lutte
contre le réchauffement climatique et à la promotion du
développement durable.
12)
Nous demandons que notre pays la Kanaky Nouvelle Calédonie, puisse
profiter concrètement et pleinement de cette expertise
internationale en accueillant d’une part le rapporteur-spécial des
Nations Unies sur la situation des droits de l’homme et des droits
fondamentaux des peuples autochtones dans le monde et d’autre part
l’organisation dans notre pays du séminaire du Comité de
décolonisation avant la fin de la deuxième décennie (2011) pour
l’éradication définitive du colonialisme adoptée par l’ONU.
13)
Deux déclarations cadre ont été engagé par le sénat Coutumier/les
conseils coutumiers d’aire avec d’une part le conseil des grands
chefs du VANUATU et d’autre part avec les trois royautés de Wallis
et Futuna.
Nous proposons la mise en place d’une charte des
Droits des peuples autochtones de l’Océanie élaboré par les
populations sur la base de la déclaration et en tenant compte des
réalités de chaque pays.Ce projet de charte viserait à garantir les
droits fondamentaux des populations autochtones confrontées à la
mondialisation, au réchauffement climatique et à l’exploitation par
les firmes et les multinationales de leurs terres et ressources sans
leur consentement préalable et en connaissance de cause. Dans le
cadre de cette charte, un dispositif de soutien juridique et au
niveau de l’opinion public international sera crée.
14)
Sur le changement climatique, nous relevons et actons la
nouvelle volonté affichée au sommet France-Océanie de Nouméa et au
Forum du Pacifique de Cairns en Australie, par les dirigeants des
ETATS du Pacifique parmi lesquels la France, de développer des
programmes contre le réchauffement climatique et ses conséquences
notamment avec la montée des mers et les catastrophes naturelles.
Nous relevons que partout dans le monde, ce processus
est en marche. Sur les 5 continents les Peuples autochtones (P.A.)
sont les premiers victimes de ce mouvement irréversible.
Les changements climatiques ont des conséquences sur
la vie de la faune et l’existence de la biodiversité sur terres, sur
mer et partout. Le régime des pluies, les cyclones et catastrophes
naturelles, la sécheresse montrent déjà l’ampleur de ce mouvement
qui a atteint son seuil d’ irréversibilité.
Les peuples autochtones dans le monde s’organisent
pour faire face souvent avec des moyens dérisoires mais avec
beaucoup d’ingéniosités.
15)
Le CNDPA en appelle à un changement
des comportements au niveau de la population pour qu’elle développe
de nouveaux comportements afin de contribuer à sauver la planète. Il
faut lutter contre les feux de brousse et les incendies, lutter
contre le gaspillage de l’électricité, contre la politique de
consommation des grosses véhicules et contre toutes formes de
pollution. Il faut encourager le reboisement et la préservation des
espaces naturelles.
16)
Le CNDPA en appelle aux institutions
et aux élus pour que :
La nouvelle Calédonie ne devienne pas le pays le plus
polluant par tête d’habitant du pacifique sud, en matière de rejet
des gaz à effet de serre.
Qu’une politique de promotions des énergies
renouvelables avec des objectifs précis sur les 10-15 ans à venir
soit mise en place.
Qu’un vrai plan de développement de la reforestation
soit propulsé pour compenser la perte d’espace naturelle et
compenser les pollutions atmosphériques.
17)
L’assemblée en appelle à la mobilisation et à
l’unité autour des valeurs coutumières de respect, d’humilité et de
solidarité.
Adopté le 08 août 2009, à GATOPE- VOOK et en
Assemblée générale du CNDPA le 14 août 09
Le Président du CNDPA (Conseil
National des Peuples Autochtones)
Dick SAIHU
source Autonomia Eraiki (ici)
Dossier
Sulidarità Kanaky :
Lire le dossier ici
Source photo :
Unità Naziunale, Archives du site.
Source info :
Unità Naziunale
© UNITA NAZIUNALE
Vos
réactions sur cet article ici :http://forucorsu.unita-naziunale.org/portal.php |