Le
2 février 2009 :
(13:00
Unità Naziunale,
www.unita-naziunale.org - Corse - Lutte de Masse) Les
responsables de Corsica Nazione-Indipendente, de l'ANC, du Rinnovu
et de Strada Diritta ont vu petit hier. En effet, peut-être parce
qu'ils ne pensaient pas accueillir autant de monde, ils se sont
installés, dès le matin, dans l'amphi Ettori, à la fac de droit.
Conséquence : la moitié des personnes qui aurait
désiré participer aux débats l'a fait d'une oreille lointaine.
Cependant, c'est dans un tonnerre d'applaudissements que les quatre
mouvements ont été dissous au profit de la création de Corsica
Libera. Le parti indépendantiste à tendances dont on avait deviné
l'émergence proche lors des Ghjurnate Internaziunale di Corti,
en août dernier.
«
Cela prouve au moins que la démarche était non seulement nécessaire
mais surtout attendue par les militants », a lancé Philippe
Paoli. Malgré ces problèmes techniques, les débats ont été d'une
extrême richesse, basés sur des projets concrets, à court et à long
terme. Avec en toile de fond l'accession à la souveraineté nationale
du peuple corse au sein de la Méditerranée et de l'Europe, en
prenant Malte ou Chypre comme exemples. Et pour y parvenir, le
nouveau parti veut se donner tous les moyens. C'est donc sans
ambiguïté que Corsica Libera a apporté son soutien, d'une part aux
« prisonniers politiques », mais aussi « au mouvement
clandestin, dont on sait qu'il saura prendre du recul le moment
venu, c'est-à-dire le jour où une solution politique pour la Corse
sera trouvée », a soutenu Paul-Félix Benedetti.
20 ans
séparent Corsica Libera de la création de l'Accolta Naziunale Corsa
de Pierrot Poggioli. Et ce dernier affirmait que le mouvement
national « a dépensé beaucoup d'énergie
inutile depuis 1989. Nous avons fait des fautes, commis des erreurs.
Il faut aujourd'hui démontrer que nous représentons une alternative
en Corse. Nous devrons être présents sur le terrain social, en
particulier, pour prendre en compte les problèmes liés au pouvoir
d'achat, au logement, à l'accès à l'emploi, à la terre, etc.»
Développement
durable à travers Corsica 21
De
nombreuses motions ont été débattues lors de ce congrès fondateur.
Parmi elles, on retiendra surtout la volonté de Corsica Libera de
s'inscrire dans une démarche de développement durable, tel
qu'exprimé dans l'Agenda 21, adopté lors du Sommet de Rio dans les
années 1990. Et l'un des projets de Corsica Libera est une
alternative au PADDUC, baptisé Corsica 21.
Ce projet
tend à démontrer, au niveau économique, que la Corse a les moyens de
se centrer sur des valeurs en terme de développement durable en
évitant la spéculation. Et Corsica Libera de prendre divers exemples
comme celui de l'énergie. « Nous sommes persuadés que la Corse
peut être autonome au moins à 70 %. Nous avons des potentialités
hydrauliques énormes qui nous sont cachées volontairement. Nous
avons des potentialités également dans le domaine des énergies
renouvelables. Ce qui est donc aujourd'hui la plus grosse
contrainte, en terme de flux d'argent externe dans les pays
industrialisés, eh bien, la Corse peut les régler », a expliqué
Paul-Félix Benedetti.
Quant aux
prochaines territoriales, même si la question « n'était pas à
l'ordre du jour », Corsica Libera a continué de
« décrier ceux qui sont les fossoyeurs de la Corse
depuis des décennies. Nous sommes prêts à nous asseoir autour d'une
table mais avec tous nos partenaires du nationalisme. »
L'organigramme de Corsica Libera n'a pas été dévoilé hier soir. Il
le sera dans les jours qui viennent. Mais on sait que l'exécutif
sera dirigé de manière collégiale par une vingtaine de membres, dont
certains constituaient l'ossature des quatre partis dissous. De
nombreux jeunes militants devraient également rejoindre le
cunsigliu.
Mario Grazi
Source photo :
corsematin.com, Unità Naziunale, Archives du site.
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corsematin.com, Unità Naziunale
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