Le
8 février 2009 :
(13:00
Unità Naziunale,
www.unita-naziunale.org - Corse - Lutte de Masse)
Dans
quelques heures s’ouvrira à Paris le procès en appel d’Yvan Colonna.
La CAR apporte son total soutien à ce patriote et à sa famille.
Désigné à
la vindicte populaire, trainé dans la boue pendant des années, Yvan
Colonna s’apprête donc à être jugé de nouveau par une cour d’assise
spécialement composée, après presque six ans de détention
préventive. Décidemment, la France n’aura respecté les délais
raisonnables pour personne dans cette affaire d’Etat, dans cette
affaire où tout, absolument tout, aura été permis dans la plus
grande complaisance.
Le secret
de l’instruction et la présomption d’innocence ont été plus que
largement bafoués, pour tout les observateurs indépendants, mais pas
pour les juges parisiens qui ont relaxé Nicolas Sarkozy, car pour
eux, dire que : « La police française vient d’arrêter Yvon (sic)
Colonna, l’assassin du préfet Erignac », cela n’est pas attentatoire
à la présomption d’innocence Et l’appel de ce jugement sera rendu
après le procès d’Yvan Colonna. Et comment ne pas s’indigner des
circonstances de cette annonce, sous les applaudissements et les
viva du public présent ?
C’est un
patriote corse que l’on va juger à partir de lundi, mais c’est en
fait la DNAT que l’on devrait juger. Mais ce jugement là, nous n’y
assisterons jamais. Les inspecteurs de la DNAT (actuellement SDAT)
peuvent se permettre de cacher des explosifs chez les nationalistes
corses, suspendre des islamistes par les fenêtres de leurs bureaux,
utiliser leurs services pour espionner ou écouter leurs anciennes
petites amies, faire des procès-verbaux antidatés, ou encore venir
en toute impunité déclarer à la barre des procès des théories aussi
farfelues que grotesques, ces gens là peuvent tout se permettre, ils
ne risquent rien.
Pourtant,
nous avons bien vu les limites de la puissante et omnipotente
machine dite antiterroriste. L’affaire Castela Andriuzzi est
heureusement là pour démontrer que les vérités absolues de la DNAT
ne sont souvent que les vérités qui plaisent le plus au pouvoir en
place. Et que face à des juges équitables, c’est l’acquittement qui
est prononcé, malgré des milliers de pages d’instruction à charge,
malgré des déclarations d’accusation et des montages intellectuels
sans aucun fondement.
Et que
dire de l’attitude de Claude Guéant, secrétaire général de l’Elysée,
principal collaborateur du Président de la République française, qui
convoque Roger Marion à quelques jours de l’ouverture du procès en
première instance où ce dernier devait témoigner ? Qui pourra encore
oser parler de l’indépendance de la Justice ?
Le procès
en première instance a largement démontré à tous les observateurs
présents l’innocence d’Yvan Colonna. Les jurés eux-mêmes ont certes
condamné Yvan Colonna – comment faire autrement avec la pression
exercée par le politique ? – mais dans leur verdict ils ont aussi
dit qu’ils pensaient qu’Yvan Colonna n’était pas l’auteur des coups
de feu mortels. En effet, les jurés qui étaient tous des
professionnels de la magistrature savent parfaitement que l’auteur
d’un assassinat ne peut être condamné à la même auteur que ces
complices et qu’il doit automatiquement avoir une peine plus lourde.
Or Yvan a été condamné en première instance à la réclusion
criminelle à perpétuité, mais sans période de sûreté. C’est
exactement la même peine qu’Alain Ferrandi et Petru Alessandri qui
ont été condamnés pour complicité dans l’assassinat du préfet. Cela
veut dire que la cour d’assise spéciale de Paris qui a jugé Yvan
Colonna en première instance a laissé la porte ouverte à la vérité
pour le procès en appel, c’est-à-dire la possibilité de voir enfin
le berger le plus célèbre de Corse acquitté. Dans l’affaire Castela
Andriuzzi, nous avions eu le même scénario avec une condamnation
ambiguë en première instance, 30 ans pour les « commanditaires »
alors que la jurisprudence veut qu’ils soient plus lourdement
condamnés que les auteurs ou les complices (perpétuité dans ce cas).
En appel, la vérité avait enfin été établie et les deux enseignants
avaient été acquittés.
Pour nous,
la situation est claire, la justice dite antiterroriste et son bras
armé la DNAT (SDAT) ne sont plus crédibles et ne devraient plus
intervenir dans les affaires corses.
Yvan
Colonna est innocent, il l’a déclaré depuis le début, il a toujours
maintenu ses déclarations et aucun élément matériel ne vient
corroborer les accusations des juges parisiens. Si plusieurs
ministres français et l’actuel président de cette République
n’avaient pas fait de lui un « présumé coupable » voir un
« assassin » ou encore « un tueur de préfet », Yvan Colonna serait
en liberté depuis longtemps avec un non lieu.
Nous le
disons et le répétons et nous le répéterons pendant tout le procès,
Yvan Colonna est innocent et tout autre verdict qu’un acquittement
serait une véritable provocation et un déni de justice.
Commission
Anti Répressive de Corsica Libera (CAR)
Une distribution de tracts a été faite dès la fin de la conférence
de presse sur le cours Napoléon.
Dossier
:
Répression/Rapprochement
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