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Lutte internationale - Conflit en Guadeloupe : Interview d’un leader du LKP - Jean Marie NOMERTIN, secrétaire général de la CGTG sur RFO

Le 18 février 2009 : (13:00 Unità Naziunale, www.unita-naziunale.org - Corse - Lutte internationale) Jacques BINO, militant de la CGTG, du LKP et d’Akiyo est décédé dans la nuit du mardi 17 février : il a été atteint non pas par une arme de gros calibre, mais par une arme de guerre.
A 05 Heures du matin, le préfet a appelé Elie DOMOTA pour lui donner l’information et lui affirmer que l’on ignorait d’où provenait le tir et qui avait tiré.
Dans la matinée pourtant, les services et les représentants de l’Etat mettaient clairement en cause " les jeunes "...

Jacques travaillait depuis quelque temps sur un dossier mettant en cause des personnalités ayant des fortunes mal acquises ou non déclarées...

Interview d’un leader du LKP - Jean Marie NOMERTIN, secrétaire général de la CGTG sur RFO

Interrogé ce mercredi matin sur RFO, Jean Marie NOMERTIN, secrétaire Général de la CGTG et leader du mouvement LKP est revenu sur les conditions et les conséquences du décès du militant de la CGTG, de LKP et d’Akiyo, dans la nuit du mardi 17 février 2009.

Nous venons de nous réunir pour analyser la situation.

Encore une fois nous adressons à la famille de Jacques BINO le courage nécessaire pour faire face à la situation.

Deuxièmement nous demandons qu’il y ait une enquête sérieuse qui soit diligentée pour connaitre effectivement les tenants et les aboutissants de cette tuerie ; même si on n’a pas encore tous les éléments, on veut explications.

Car, des rapports qui ont été faits par des camarades il y a des zones d’ombre ; donc on se pose des questions : pourquoi on met en avant tout de suite les jeunes sans avoir les éléments pour le faire.

Et, troisièmement, information importante, car Jacques BINO était un fonctionnaire [il travaillait aux Impôts], il n’était pas concerné par les deux cents euros. Et si on arrête le mouvement, on va trahir la cause qu’il a défendue. D’autant plus qu’il est membre d’Akiyo, membre aussi du LKP.

Nous réaffirmons notre mobilisation, et nous disons plus que jamais que l’Etat et le patronat portent l’entière responsabilité du décès aujourd’hui de Jacques BINO et d’autres militants qui sont arrêté et donc de la répression plus largement.

Interrogé sur ce qu’il savait de ce qui s’est passé hier soir, le leader du LKP a répondu :

Les informations que nous avons c’est que premièrement les jeunes ont lancé un appel, on t appelé la police. La police a refusé de venir en disant qu’il y a trois blessés de leur côté, qu’ils préfèrent rester à s’occuper de leur propre corps de métier.
Ensuite le SAMU et les sapeurs pompiers étaient prêts à venir, mais avec l’accord et la présence de la police. Et la police a décidé de dire tout simplement qu’il faut attendre parce qu’ils ont trois blessés. Pendant ce temps, le camarade perdait son sang et mourait...

Nous préférons pour le moment nous en tenir à cela, à ces informations qui nous ont été rapportées, mais nous disons qu’il y a beaucoup de zones d’ombre.
Et on se pose à nouveau la question de savoir pourquoi, rapidement, on a accusé les jeunes. Nous ne disons pas que ce ne sont pas des jeunes ou un autre, ce n’est pas de cela qu’il s’agit. Mais pourquoi les accuser aussi rapidement alors qu’il n’y a pas encore eu d’enquête, que rien n’a encore été fait.

Nous allons d’abord rendre visite aux parents ; c’est ce qui nous importe le plus. Mais le fait que Jacques était au combat depuis le premier jour, que depuis qu’il est au syndicat il est toujours mobilisé, toujours présent en permanence, nous fait dire que arrêter la lutte aujourd’hui, ce serait capituler et serait contraire à ses idées.
Nous venons de prendre la décision avec les camarades réunis de continuer la lutte afin d’imposer au patronat et à l’Etat ce qu’ils ont refusé de faire depuis tantôt, depuis le 20 janvier.

Jacques malheureusement a payé le prix, mais nous disons que l’Etat et le patronat portent l’entière responsabilité de la situation.

Marche silencieuse à Pointe-à-Pitre en hommage au syndicaliste tué

Plus de 2.000 manifestants, selon le collectif LKP qui mène la grève générale en Guadeloupe, ont participé mercredi à une marche silencieuse vers le quartier Henri IV de Pointe-à-Pitre, à l'endroit où le syndicaliste Jacques Bino a été tué par balle.

A la tête du cortège se trouvait le leader du LKP Elie Domota, entouré d'un important service de sécurité portant des tee-shirts noir.

Un portrait de Che Guevara et de très nombreux drapeaux rouges de la CGT-G (CGT-Guadeloupe) flottaient au-dessus de sa tête. Les militants du LKP avaient dégagé les rues de tous les petits barrages construits avec des pneus ou des poubelles pour faire place au cortège.

La marche a débuté vers 16h00 locales (21h00 heure de Paris) à la Mutualité, où ont lieu toutes les réunions syndicales depuis le début du mouvement, pour se diriger ensuite vers le quartier Henri IV, distant d'environ 500 mètres.

Elle s'est achevée une heure plus tard à son point de départ, où des syndicalistes se sont longuement succédé pour rendre hommage à Jacques Bino, réclamer une commission d'enquête sur les circonstances de sa mort et rappeler le maintien de leur revendication.

"On veut toujours 200 euros nets pour les bas salaires, Jacques Bino n'est pas mort pour rien, nous devons continuer la lutte en sa mémoire", a déclaré M. Domota.

"La seule réponse de Mme (la ministre de l'Intérieur et de l'Outre-Mer Michèle) Alliot-Marie à nos revendications est de nous envoyer 4 escadrons, nous devons donc renforcer la mobilisation", a-t-il dit avant d'ajouter en criant avec la foule: "Ensemble, on va lutter, ensemble, on va gagner, le jour où nous mettrons le genou à terre n'arrivera jamais".

Peu avant, un responsable de la CGT-G, Jean-Marie Nomertin, avait demandé la constitution d'une commission d'enquête spéciale pour connaître la vérité sur la mort de M. Bino.

Selon le procureur de Pointe-à-Pitre, Jean-Michel Prêtre, Jacques Bino revenait en voiture d'un piquet de grève lorsqu'il a été atteint mercredi à 00h15 à la poitrine par une balle tirée par la fenêtre ouverte du passager.

Trois projectiles de chasse tirés contre le véhicule n'étaient "pas des balles perdues", a dit le procureur, ajoutant qu'il n'y avait pas alors de policiers positionnés à proximité.

 

Source photo : Unità Naziunale, Archives du site.
Source info :  UGTG.ORG, Unità Naziunale

© UNITA NAZIUNALE

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