Le
18 février 2009 :
(13:00
Unità Naziunale,
www.unita-naziunale.org - Corse - Lutte de Masse)
(Francescu Maria
Antona - Alta Frequenza) - Quatre des cinq avocats d'Yvan
Colonna, ont quitté provisoirement la cour d'assises spéciale de
Paris dans l’attente d’une réponse sur leur demande supplément
d'information. La défense d’Yvan Colonna avait demandé que la cour
se prononce sur leur demande à l'issue des auditions des personnes
citées par Didier Vinolas, ancien collaborateur du préfet, dont le
témoignage surprise vendredi dernier a bouleversé les débats.
Mais le président de la cour a
refusé de se prononcer de nouveau, expliquant que la décision de la
cour serait rendue "dans un délai raisonnable mais pas ce soir". "La
cour n'a pas l'habitude de fuir ses responsabilités, elle les
prendra", a ajouté le magistrat Didier Wacogne. Auparavant, la date
de lundi avait été évoquée pour le rendu de la décision. Les avocats
d'Yvan Colonna estiment que les auditions déjà menées sont
suffisantes pour ordonner le complément d'information. Ils ont
suggéré que celui-ci ait lieu sur quelques jours pour éviter un
renvoi.
Didier
Vinolas a mentionné vendredi une source "digne de foi" qui lui
aurait parlé en 2002 de deux hommes toujours libres ayant participé
en 1997 à l'attaque de la gendarmerie de Pietrosella où fut volée
l'arme qui devait servir à tuer le préfet. Les avocats d'Yvan
Colonna jugent qu'il s'agit d'éléments susceptibles d'innocenter
leur client. Didier Vinolas a dit en avoir parlé au procureur
général de Paris, Yves Bot, à l'ancien sous-préfet de Corte Jacques
Nodin et à l'ancien patron du Raid, unité d'élite de la police,
Christian Lambert, ainsi qu'à un ancien agent des Renseignements
généraux. Ce dernier sera entendu par la cour aujourd'hui
(mercredi). Les auditions des trois premiers, lundi et mardi, ont
permis de confirmer l'existence de l'informateur, identifié comme
"X", agent de la direction centrale des Renseignements généraux,
dont ni Didier Vinolas ni Yves Bot n'ont donné le nom. "Le coeur des
dépositions de Didier Vinolas c'est l'existence de X, son identité
et l'identité des deux hommes", a plaidé Me Gilles Simeoni, avocat
d'Yvan Colonna.
"Ces questions et les réponses
à ces questions conditionnent (...) de façon déterminante l'issue de
ce procès", a-t-il ajouté, soulignant que Didier Vinolas avait dit
sa volonté de donner ces noms dans le cadre d'un supplément
d'information. Son confrère Me Antoine Sollacaro a ensuite menacé de
quitter les débats si la décision n'était pas rendue. "Mais
qu'est-ce que vous attendez ? Partez !", a répondu Me Philippe
Lemaire, avocat de la famille Erignac, partie civile. Le président
Didier Wacogne ayant refusé de statuer immédiatement, Me Sollacaro a
exécuté sa menace, en compagnie de ses confrères, Me Pascal
Garbarini, Me Gilles Simeoni et Philippe Dehapiot. Il a prévenu à la
sortie de la salle qu'il ne rejoindrait pas les débats avant qu'une
décision soit prise. La décision de ses confrères restait en suspens
pour l'heure.
Auparavant, Jacques Nodin,
Christian Lambert et le commissaire Philippe Frizon, chargé de 1998
à 2005 de l'enquête sur l'assassinat du préfet de 1998 à 2005,
avaient témoigné. Comme Yves Bot, ils ont été confrontés à Didier
Vinolas et ont minimisé ou mis en doute la pertinence de son
témoignage. Celui-ci l’a pourtant réitéré et même étayé.
Ecoutons Didier Vinolas, brièvement à sa
sortie du prétoire entouré de très nombreux journalistes.
Source photo :
Unità Naziunale, Archives du site.
Source info :
Alta Frequenza, Unità Naziunale
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