Le
29 janvier 2009 :
(13:00
Unità Naziunale,
www.unita-naziunale.org - Corse - Lutte internationale)
"Monsieur le Président de l'Etat
d'Israël, je vous écris pour que vous interveniez auprès de qui de
droit afin que l'on retire du Mémorial de Yad Vashem dédié à la
mémoire des victimes juives du nazisme, le nom de mon grand-père,
Moshe Brajtberg, gazé à Treblinka en 1943, ainsi que ceux des autres
membres de ma famille morts en déportation dans différents camps
nazis durant la seconde guerre mondiale. Je vous demande d'accéder à
ma demande, monsieur le président, parce que ce qui s'est passé à
Gaza, et plus généralement, le sort fait au peuple arabe de
Palestine depuis soixante ans, disqualifie à mes yeux Israël comme
centre de la mémoire du mal fait aux juifs, et donc à l'humanité
tout entière.
Voyez-vous, depuis mon enfance, j'ai
vécu dans l'entourage de survivants des camps de la mort. J'ai vu
les numéros tatoués sur les bras, j'ai entendu le récit des tortures
; j'ai su les deuils impossibles et j'ai partagé leurs cauchemars.
Il fallait, m'a-t-on appris, que ces
crimes plus jamais ne recommencent ; que plus jamais un homme, fort
de son appartenance à une ethnie ou à une religion n'en méprise un
autre, ne le bafoue dans ses droits les plus élémentaires qui sont
une vie digne dans la sûreté, l'absence d'entraves, et la lumière,
si lointaine soit-elle, d'un avenir de sérénité et de prospérité.
Or, monsieur le président, j'observe
que malgré plusieurs dizaines de résolutions prises par la
communauté internationale, malgré l'évidence criante de l'injustice
faite au peuple palestinien depuis 1948, malgré les espoirs nés à
Oslo et malgré la reconnaissance du droit des juifs israéliens à
vivre dans la paix et la sécurité, maintes fois réaffirmés par
l'Autorité palestinienne, les seules réponses apportées par les
gouvernements successifs de votre pays ont été la violence, le sang
versé, l'enfermement, les contrôles incessants, la colonisation, les
spoliations.
Vous me direz, monsieur le
président, qu'il est légitime, pour votre pays, de se défendre
contre ceux qui lancent des roquettes sur Israël, ou contre les
kamikazes qui emportent avec eux de nombreuses vies israéliennes
innocentes. Ce à quoi je vous répondrai que mon sentiment d'humanité
ne varie pas selon la citoyenneté des victimes.
Par contre, monsieur le président,
vous dirigez les destinées d'un pays qui prétend, non seulement
représenter les juifs dans leur ensemble, mais aussi la mémoire de
ceux qui furent victimes du nazisme. C'est cela qui me concerne et
m'est insupportable. En conservant au Mémorial de Yad Vashem, au
coeur de l'Etat juif, le nom de mes proches, votre Etat retient
prisonnière ma mémoire familiale derrière les barbelés du sionisme
pour en faire l'otage d'une soi-disant autorité morale qui commet
chaque jour l'abomination qu'est le déni de justice.
Alors, s'il vous plaît, retirez le
nom de mon grand-père du sanctuaire dédié à la cruauté faite aux
juifs afin qu'il ne justifie plus celle faite aux Palestiniens.
Veuillez agréer, monsieur le président, l'assurance de ma
respectueuse considération."
Jean-Moïse Braitberg (écrivain) (source
Journal Le Monde)
(Le
mémorial de Yad Vashem (יד ושם) est un mémorial israélien à
Jérusalem, en mémoire des victimes juives de la Shoah perpétrée par
les Nazis pendant la Seconde Guerre mondiale. Il a été établi en
1953 par la Loi du mémorial votée par le parlement israélien, la
Knesset.)
droit de réponse de JM Braitberg
Madame, Monsieur,
Puisque vous avez reproduit complaisamment la tribune que
j'ai publiée dans le Monde du 29 janvier dernier sous le
titre "Effacez le nom de mon grand-père à Yad Vashem", je
tiens à vous apportez les précisions suivantes:
Je ne suis pas juif. Je suis un français jacobin, fier de
l'être, ayant toujours vécu dans le plus profond respect des
institutions républicaines symboilysées par la devise
LIberté, Egalité, Fraternité.
Je n'ai rien à voir, ni de près ni de loin, avec les
soi-disant luttes de libération nationale dont vous vous
faites les propagandistes mais qui ne sont à mes yeux que
des manifestations chauvines de racisme et d'exclusion.
Pour moi, la France que je vénère regroupe tous les peuples,
toutes les cultures et toutes les langues régionales
enseignées sur l'ensemble du territoire et il ne saurait
être question pour moi de cautionner de quelque manière que
ce soit les différentes positions nationalistes que vous
défendez et qui ne valent pas mieux à mes yeux que le
sionisme. Il n'y a que les crétins du site Corse-Israël pour
croire à l'existence d'un peuple Corse ou d'un peuple juif.
Tout cela n'est que foutaise et superstition qui n'ont rien
d'étionnant de la part de gens qui ont pris pour hymne le
Salve Regina, le salut à la vierge et qui n'ont jamais
protesté contre le fait que le musée d'Aléria porte le nom
de Jérôme Carcopino, l'homme qui a exclu les juifs de
l'université sous Vichy.
Mon article dans le monde se voulait être un cri contre le
culte de la mémoire, une imbécilité qui, je le constate, est
partagée par tous les crétins nationalistes, qu'ils soient
juifs, corses ou bretons.
Lénine disait "Quand on me parle de peuple je me demande
toujours quel mauvais tour on veut jouer à la classe
ouvrière..." Vous feriez bien de méditer cette phrase. Je
suis un militant internationaliste, je n'ai rien à voir avec
vos foutaises racistes et vous demande de publier ce
rectificatif si vous avez si peu que ce soit la notion de
respect des opinions qui ne sont pas les vôtres.
Salut et fraternité
Jean-Moïse Braitberg |
Source photo :
Unità Naziunale, Archives du site.
Source info :
LeMonde, Unità Naziunale
© UNITA NAZIUNALE
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