Le
3 juillet 2009 :
(13:00
Unità Naziunale,
www.unita-naziunale.org - Corse - Lutte internationale)
Nicolas Sarkozy est venu en Guadeloupe pour signifier
une rupture, sa singularité et marquer sa différence de l’ère
Chirac. Pas de doudouïsme affiché mais une vision politique
affirmée, plus claire, ajoutant à sa formule : « je vous le dis
comme je le pense ». Nicolas Sarkozy y a donc dessiné le cadre
des nouvelles relations qu’il souhaite établir entre la France et
ses Outre-mers. Chaque territoire pourra évoluer comme il le
souhaite, dans le strict respect, toutefois, de deux conditions. La
première, l’affirmation de la souveraineté populaire. In fine,
seule une consultation populaire peut légitimer un changement
institutionnel ou statutaire. La seconde est que l’indépendance
n’est pas à l’ordre du jour. Tout est négociable, sauf
l’indépendance a-t-il martelé.
En Martinique, la position exprimée par les
trois-quarts des élus, tant sur une évolution institutionnelle par
l’érection d’une assemblée unique, que sur un changement statutaire
en passant de l’article 73 à l’article 74 de la Constitution, a
ainsi obtenu son approbation de principe. Les modalités, notamment
de fixation de la date, du referendum populaire seront déterminées
en octobre.
En adoptant cette même stratégie, Nicolas Sarkozy a
mis aussi en Guadeloupe tout le monde d’accord. C’est ainsi que la
résolution, a minima et « très politicienne », adoptée par
les membres du Congrès des élus, décidant de reporter à 18 mois
toute décision en matière de gouvernance, n’a pas rencontré
d’opposition de sa part.
Les intérêts qui ont concouru à l’adoption de cette
résolution ne sont peut-être pas les mêmes pour tous, mais le
résultat est identique. Pour certains il s’agit de ne pas brouiller
le calendrier électoral actuel par une quelconque question
statutaire. Pour d’autres, il s’agit d’attendre des moments plus
propices pour faire avancer leurs idées. D’autres enfin, élaborent
leurs stratégies en fonction du résultat du processus en Martinique.
Même si, tous savent qu’en définitive seul le Peuple aura le dernier
mot.
Nicolas Sarkozy a envoyé un signal fort quant au
changement d’attitude de la France vis-à-vis des DFA. Si ce nouveau
positionnement se concrétise, il y aura désormais une nouvelle
gouvernance en prise directe avec nos réalités économiques,
sociales, sociétales mais aussi géopolitiques. La vision de Sarkozy
repose sur deux axes. D’une part, une plus grande prise en charge
des affaires guadeloupéennes par les Guadeloupéens. D’autre part, il
s’agit pour la France de sécuriser ses relations avec « ses
» départements d’outre-mer. En fixant des limites dans un cadre
large, il prend en compte certains aspects identitaires de la
mobilisation de février. Ce faisant, il reste aussi fidèle à la
vision Gaullienne de la « grandeur » de la France sur tous
les océans.
En d’autres termes, Sarkozy nous dit : Soyez plus
Guadeloupéens à condition d’être bien Français.
RJC
Chaque semaine, la rédaction Caribcreole vous propose
l'éditorial de notre confrère Jean-Claude Rodes, Directeur de
l'hebdomadaire le "Progrès Social", journal disponible dans les
points de vente habituels. Le titre de l'édito est choisi par la
rédaction de Caribcreole.
Source photo :
caribcreole1, Unità Naziunale, Archives du site.
Source info :
caribcreole1,
Unità Naziunale
© UNITA NAZIUNALE
Vos
réactions sur cet article ici :http://forucorsu.unita-naziunale.org/portal.php |