Avec ce retrait, le Front uni contre ce Padduc remporte une grande victoire. Depuis plusieurs mois, les organisations plurielles qui le composent ont démontré publiquement les dangers du projet de société porté par l’Exécutif. Des dizaines de réunions d’information ont été organisées dans toute la Corse. La prise de conscience des atteintes sociales, économiques, environnementales faites à la Corse a ainsi pu émerger. Plus de 16 000 signatures ont été recueillies et des prises de positions de tous bords se sont multipliées tandis que les oppositions à ce projet ne cessaient de gagner du terrain.

Par ailleurs, le Front uni contre ce Padduc n’a cessé de dénoncer les manœuvres opaques, et antidémocratiques de la majorité relative de l’Assemblée de Corse visant à faire passer ce projet en force. Il en est ainsi : de l’absence d’un débat public digne de ce nom, des réunions du Conseil des sites puis du Conseil économique social et culturel maintes fois reportées et du débat à l’Assemblée de Corse qui n’aura jamais lieu. Que dire de la production de quatre versions d’un même Padduc entre 2006 et 2009, du dépôt en 2009 de la quatrième version dite amendée alors que la troisième version n’était toujours pas examinée par l’Assemblée de Corse… Comment comprendre, dans la 4e version la non publication de la cartographie puis l’édition de fausses cartes ! L’Éxécutif aura tout essayé pour faire passer « son » texte, recourant au dénigrement et à l’invective contre le Front uni en lieu et place d’un débat contradictoire apaisé ; menaçant également certaines associations de poursuites judiciaires.

Ainsi nous fûmes qualifiés « d’attelage diffus de mouvements politiques et associatifs » « orchestrant une véritable opération de propagande (…) faite de démagogie, de contrevérités et, pire, de calomnies », de « poignée d’agitateurs contestataires » , « d’ayatollahs »…

L’Éxécutif a dû capituler. Il n’a pu faire adopter son Padduc. La lutte pour la démocratie et pour un véritable projet de développement durable a porté ses fruits. Avec lucidité cependant, les organisations composantes du Front uni, savent que si elles ont gagné cette bataille, la majorité territoriale n’a pas abandonné. Elle attend seulement des jours qu’elle espère meilleurs. Le président de l'Assemblée de Corse a d’ailleurs annoncé qu'il représenterait « son » Padduc, au lendemain des élections territoriales de mars 2010.

Les organisations qui ont composé le Front uni contre ce Padduc appellent à la vigilance. Elles sauront se remobiliser contre les égoïsmes et le profit immédiat, pour l’intérêt général et les générations futures. Elles attendent également que le débat sur l’avenir de la Corse s’organise enfin publiquement avec les citoyens entre différents projets politiques.

Aidez les prisonniers politiques
Cliquez ici->