Le
9 juillet 2009 :
(13:00
Unità Naziunale,
www.unita-naziunale.org - Corse - Lutte internationale)
"La France va-t-elle
continuer à dire : « Libération pour Clotilde ! », « Libération pour
Gilad ! » Et dire aussi dans le même temps :« Salah Hamouri doit
rester en prison car même s’il n’a rien fait, il aurait pu le faire
et de toute façon il est Palestinien ! »"
Clotilde Reiss, âgée de
23 ans, a été arrêtée en Iran le 1er juillet au motif d’espionnage.
De toute évidence, il s’agit d’une grossière manœuvre et d’une
provocation des autorités de ce pays dont il est peu de dire
qu’elles ne sont guère crédibles en matière de droits de l’homme.
Aussitôt, et à juste
titre, le ministre français des Affaires étrangères, Bernard
Kouchner, puis le Président Nicolas Sarkozy, sont montés au créneau
et ont exigé sa libération immédiate.
Quelques jours avant, le
26 juin exactement, à l’occasion du troisième « anniversaire » de la
détention du caporal Gilad Shalit, prisonnier de guerre, le même
Bernard Kouchner publiait une déclaration officielle toute aussi
nette :
« Nous ne cesserons de
le répéter : la libération immédiate et inconditionnelle de Gilad
est une priorité pour la France. »
Libérations immédiates
et sans conditions de Clotilde Reiss et de Gilad Shalit, telles sont
les exigences de la France.
S’il est en prison,
c’est qu’il devait et doit l’être
Et pendant ce temps-là,
un jeune franco-palestinien, qui ne portait pas l’uniforme d’une
armée d’occupation, est, tout comme Clotilde Reiss, l’objet d’un
emprisonnement totalement illégal. Il s’agit de Salah Hamouri, qui a
été jugé par un tribunal militaire israélien d’occupation installé
en Cisjordanie, un tribunal illégitime en son principe, sur la base
d’un dossier vide bien que préparé par les services spéciaux
israéliens.
Salah Hamouri, lui, est
laissé dans l’ombre. Pour lui, ainsi que le demande son Comité
national de soutien, pas la moindre exigence de libération formulée
par les autorités françaises. Pour lui : silence ! Pour lui :
sentence ! Pour lui : prison ! Pour lui : rien !
Et pourquoi ? Tout
« simplement » parce que l’Elysée, tout comme le Quai d’Orsay,
estiment qu’Israël est un Etat de droit et donc que, s’il est en
prison, c’est qu’il devait et doit l’être.
Circulez, il n’y a rien
à voir ! On doit fermer les yeux sur l’attitude de cet Etat quand il
occupe, et il occupe et colonise, des territoires qui ne lui
appartiennent pas. On n’est pas dans le territoire israélien, là. On
est dans une partie de la Palestine historique occupée depuis des
années et des années par l’Etat d’Israël qui, de ce fait, est
condamné régulièrement par les instances internationales.
Une audience pour sa
libération le 28 juillet
Salah Hamouri n’a pas
tué quelqu’un ni dans ces Territoires ni à Tel-Aviv, par exemple,
pas plus qu’à Jérusalem-Est occupée. Il n’a rien volé. Rien fait
d’autre que de passer, de nuit en voiture, devant le domicile d’un
rabbin extrémiste notoire. C’est tout. Et pour cela il a écopé de
sept ans de prison par un tribunal militaire d’occupation. Il a
aujourd’hui 24 ans.
Cela fait quatre ans
qu’il est en prison. Quatre ans sans que la France ne lève le petit
doigt pour lui. Il est né du mauvais côté du mur -c’est le cas de le
dire- et il présente un défaut majeur : il est français mais aussi
palestinien. Et tout Palestinien, s’il n’est pas terroriste, est
considéré comme potentiellement terroriste. De même ne dit-on pas
que si tous les Arabes ne sont pas des terroristes, tous les
terroristes sont des Arabes ?
C’est ainsi que le fait
d’être passé devant le domicile dudit rabbin a conduit les
militaires à considérer qu’il avait l’intention de le tuer. Il ne
l’a pas fait -ce rabbin est bien en vie et son parti Shas participe
au gouvernement d’extrême droite de Netanyahu- mais il aurait pu le
faire. C’est gros, non ? Eh bien la France ne demande pourtant pas
sa libération.
J’ai accompagné sa mère,
Denise Hamouri, à l’Elysée, où un conseiller du Président -pas le
Président qui était occupé- l’a reçue. Même son de cloche.
Mais un véritable « os »
se présente devant eux : outre la mobilisation qui entraîne des
milliers de citoyens et d’élus, il se trouve que la loi, israélienne
cette fois, stipule qu’aux deux tiers de sa peine exécutée, tout
prisonnier politique palestinien peut « bénéficier » d’une remise de
peine (une libération anticipée).
Peu en bénéficient en
vérité car « terroriste tu es, terroriste tu resteras ».
Pour Salah Hamouri
l’audience est fixée le 28 juillet. Il peut recouvrer la liberté au
terme de la loi israélienne cette fois. Pour cela, il faut bien sûr
une forte exigence de la France.
La France va-t-elle
continuer à dire : « Libération pour Clotilde ! », « Libération pour
Gilad ! » Et dire aussi dans le même temps :
« Salah Hamouri doit
rester en prison car même s’il n’a rien fait, il aurait pu le faire
et de toute façon il est Palestinien ! »
Le « deux poids, deux
mesures » n’est pas la justice. C’est la haine érigée en loi. C’est
la loi du Talion qui est le contraire du droit.
Et puis, au-delà de
Salah, c’est aussi la cohésion nationale qu’on met à mal. Car c’est
toujours du même côté que ça tombe. Tandis qu’« il pleut toujours où
c’est mouillé ! »
JC Lefort
Jean Claude Lefort, député honoraire, est coordonateur du Comité
national de soutien à Salah Hamouri
Dossier soutien au
PEUPLE PALESTINIEN
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Unità Naziunale, Archives du site.
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