Le
14 juillet 2009 :
(13:00
Unità Naziunale,
www.unita-naziunale.org - Corse -
Generazione Autonomista) Le
changement des règles électorales décidé par les dirigeants actuels,
de Nicolas Alfonsi à Nicolas Sarkozy, a pour but ouvertement
revendiqué de « verrouiller » le troisième tour des prochaines
territoriales au profit des forces les plus conservatrices, pour
exclure des futures majorités le mouvement nationaliste. Il nous
faut donc adapter le « logiciel » à cette nouvelle donne.
Ce changement de règle électorale est
d'autant plus important qu'il attribuera à la liste arrivée en tête
une prime de neuf sièges sur cinquante et un, prime qui la
propulsera automatiquement en position de force pour prendre la tête
de l'exécutif régional. Dès lors, si l'objectif pour nous est bien
de constituer une majorité alternative aux forces politiques qui
dirigent la Corse depuis des lustres, il faudra le faire presque
obligatoirement avant le deuxième tour. En effet, ou bien vous
laisseriez le champ libre à vos adversaires, ou bien vous prendriez
le risque de laisser tout le bénéfice de cette prime à votre
partenaire potentiel qui, fort de cet avantage, ne proposera plus
que des strapontins. Sans compter qu'il bénéficierait alors d'un «
vote utile » qui renforcerait son score entre les deux tours. On
peut toujours se rassurer en pensant être soi-même la liste qui
bénéficierait du nouveau système. Mais il vaut mieux tout peser
avant !! Et surtout faire en sorte d'être soi-même en mesure de
peser sur le scrutin en réalisant le meilleur score possible au
premier tour.
Dans ce challenge
difficile, l'appui sur Europe Ecologie donne des atouts
supplémentaires manifestes. Le meeting Europe Ecologie du samedi 3
juillet à Paris, un mois après les excellents résultats obtenus par
les listes emmenées par Dany Cohn-Bendit, est venu confirmer
l'énorme dynamique qui irrigue cette démarche. Et, sur un terrain
moins médiatique, mais tout aussi fondamental, la salle comble
réussie par Aix Ecologie devant 500 personnes, pour une élection
municipale partielle en pleines vacances scolaires, démontre que la
vague qui s'est levée lors des élections européennes n'est pas près
de retomber !
Dans la situation
particulière d'une municipale partielle comme celle d'Aix en
Provence, cette dynamique s'est traduite de plusieurs façons.
D'abord par la capacité immédiate à faire une liste, les Verts
locaux proposant d'emblée de confier la tête de liste à Hervé
Guerrera, responsable du POC et membre de Régions et Peuples
Solidaires. Il y a là la reconnaissance de vingt années de
partenariat entre Verts et RPS, mais il y a plus, à savoir la mise
au second plan des considérations de « rapport de forces » entre
composantes, pour aller à l'essentiel en désignant celui qui,
conseiller municipal sortant, était le plus à même de conduire une
démarche municipale crédible. Puis, en réalisant une ouverture grand
angle auprès des structures associatives de la ville,
environnementales bien sûr, mais aussi parents d'élèves, milieux
culturels, usagers des services publics, jusqu'au Corses d'Aix dont
une représentante a rejoint la démarche, la liste a « tapé juste »
et elle symbolise la force du rassemblement. Ce lundi, le meeting
auquel j'ai participé avec Cécile Duflot, Michèle Rivasi et Eva
Joly, en a été une expression éclatante. Dimanche prochain, à Aix,
attendez-vous à de nouvelles surprises !
A Paris, pour sa
première intervention médiatique depuis l'élection, Daniel
Cohn-Bendit a donné un cap volontaire autour de quelques
idées-forces : porter les valeurs de l'écologie politique avant
toute autre considération politique, ancrer une force autonome libre
de ses alliances, montrer que le vote européen du 7 juin pèse et
pèsera sur l'Europe, notamment en commençant par remettre en cause
la reconduction annoncée de José Manuel Barroso, et ne pas se
cantonner aux combats électoraux en fixant des rendez-vous ambitieux
pour les mobilisations à venir. Ainsi rendez-vous est donné, à la
fin de l'année, pour une mobilisation générale européenne au moment
du sommet de Copenhague sur le réchauffement climatique.
Cette dynamique Europe
Ecologie, nous la ressentons en Corse aussi. Au delà des résultats
réconfortants du 7 juin dernier, les réactions qui se sont
multipliées depuis montrent que tout cela ne sera pas sans
lendemain. Bien sûr, la politique insulaire n'est pas le simple
reflet des politiques hexagonales. Si tel était le cas, il n'y
aurait pas ici un mouvement national comme nous le connaissons ! Les
territoriales à venir dans 9 mois à peine doivent se préparer à
partir de nos réalités corses. Mais ce serait une erreur de ne pas
prendre davantage en considération la plus-value politique, inédite
à ce jour, de pouvoir se rattacher à une démarche puissante, en
France à travers RPS, et en Europe à travers le groupe ALE. Et ce
d'autant plus que cet arrimage est conforté ici par la réalité
portée par I Verdi Corsi à l'intérieur même de la formation
politique des Verts. Comment procéder pour capitaliser en Corse
aussi le succès des européennes et profiter de la dynamique générale
de l'écologie politique lors des territoriales à venir ? Il y a là
une opportunité nouvelle qui est de nature à nous permettre de
franchir un seuil, et de trouver un électorat élargi. A condition
pour cela de sortir de cette introspection systématique qui, depuis
les élections municipales, malgré un potentiel considérable, semble
paralyser notre courant politique du « nationalisme modéré ».
François ALFONSI
Source photo :
Pnc, Unità Naziunale, Archives du site.
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