Un retrait tactique 

Ce retrait est d’ordre tactique. Le projet n’est pas abandonné et ce d’autant plus qu’il porte en son sein ces projets spéculatifs et immobiliers qui consacrent encore un peu plus une dépossession collective des biens communs et fonciers corses. Il sera représenté à la prochaine mandature territoriale où les règles d’accessibilité viennent d’être arbitrairement modifiées pour garantir justement une monopolisation de la future collectivité…

L’exclusion du champ politique

 Cette modification des règles – fixation de la prime majoritaire à neuf sièges, seuil d’accessibilité au second tour à 7 % des suffrages exprimés et seuil de fusion des listes de 5 % - a pour objectif, au prétexte de rationalisation du scrutin, d’empêcher l’accession à la collectivité territoriale  des forces nationales et de progrès.

Le pouvoir français, sous l’influence de la droite ultra libérale, tourne résolument le dos à la représentation des diversités telle qu’elles existent actuellement en Corse et ce malgré l’absence de toute démocratie dans l’île avec notamment le refus de mise en place d’un véritable corps électoral corse.

Le pouvoir français renie l’esprit et la lettre des institutions spécifiques de la Corse, ces dernières ayant été déjà mises à mal par l’incurie de l’actuelle gouvernance… Il cherche à exclure du champ politique la représentativité nationale, il tente de la contenir et de la marginaliser pour mieux la combattre.

 Le maintien de la répression

 C’est essentiellement la démarche refondatrice de CORSICA LIBARA qui est concernée. Dans cette logique, la répression qui continue de s’abattre sur l’ensemble de ses militants et de ses sympathisants n’est qu’une arme de plus dans l’arsenal déployé pour mettre un terme à son expression publique et populaire.

C’est l’engagement au service de la défense du peuple corse qui est visé quand des militants ou sympathisants de CORSICA LIBARA font l’objet de mesures répressives soutenues et constantes de l’Etat français et de ses relais militaires, policiers et judiciaires.

Les dernières interpellations parfois brutales d’Aiacciu, Bastia et Corti, les déportations, les mises en garde à vue puis les incarcérations récentes (Thierry Casolasco , Patrick Tesi et jeunes de Corti entre-autres) entrent dans ce cadre.

 Les relais de la marginalisation politique

 Au moment où le Pouvoir français tente d’acculer et d’affaiblir par cette répression quotidienne  la capacité réactionnelle de CORSICA LIBARA, il tente tout autant de favoriser – parmi les pistes potentielles de la marginalisation politique – l’émergence d’une démarche électorale « fourre tout » permettant sous la possible conduite d’un représentant notoire du P.R.G, ratisser large dans sa composition tout en faisant barrage aux nationaux, seule l’éventuelle représentation du courant qualifié de « modéré » pouvant entrer dans ce schéma.

Cette manœuvre induit de fait le renoncement aux fondements de notre lutte pour la reconnaissance de nos droits nationaux.

Elle ouvrirait une ère politique « post nationaliste » qui conforterait uniquement les intérêts français en Corse.

 Une offre d’Alternative stratégique

 Cette vision anti démocratique et réactionnaire de la Corse s’appuie sur l’influence de ces différents groupes de pressions financiers et/ou affairistes (banques et groupes internationaux de la finance, Veolia entre-autres) qui tentent de prospérer aujourd’hui sur la privatisation outrancière de la Corse que certains secteurs économiques ont pu mettre en évidence comme le transport, l’énergie, l’immobilier et le foncier.

C’est cette vision qui est prônée dans l’actuel PADDUC et qui porte en germe la désagrégation de notre tissu communautaire et la déliquescence de nos principaux repères culturels.

 C’est aussi dans cette configuration qu’il faut malheureusement resituer les funestes conséquences dont la plus dramatique est la trop longue la liste de personnes tragiquement assassinées durant ces derniers mois et années, parmi lesquelles de nombreux jeunes qu’une certaine presse « charognard », toujours « bien informée », instrumentalise au profit d’un sensationnalisme insupportable, savamment alimenté par quelques policiers se complaisant dans la manipulation et la désinformation avec l’aval plus ou moins officiel du pouvoir parisien. Cette tragique situation fait le lit de tous ceux qui ont intérêt à discréditer  et à réduire la question corse telle qu’elle se pose dans ses dimensions politiques.

 Corsica Libara  réaffirme avec force que son modèle de société est à l'opposé d'une société de type mafieux.

 CORSICA LIBARA refuse cette fatalité du colonialisme.

Elle propose au Peuple Corse les moyens de s’émanciper face à : 

- La spoliation de notre terre et les appétits spéculatifs de tout ordre.

-La disparition programmée de notre communauté historique par une féroce colonisation de peuplement.

-L’accroissement de graves difficultés sociales auxquelles sont durement confrontées l’ensemble des couches de notre société.

- L’exclusion et la marginalisation culturelle par le refus de prise en compte de notre identité.

-Le développement de desseins économiques désastreux formulés par l’actuelle majorité territoriale au profit de multinationales tentaculaires et autres groupes financiers de pression.

 CORSICA LIBARA  entend réhabiliter une alternative politique stratégique et éthique pour un tout autre avenir que celui subi actuellement, afin de remettre au cœur d’un vaste projet sociétal de développement économique, social et culturel, le Peuple Corse comme principal acteur se son présent et avenir.

 CORSICA LIBARA entend offrir à toutes les couches de notre communauté, y compris les plus défavorisées, la digne représentation qu’elles méritent dans leur volonté participative et émancipatrice.

 CORSICA LIBARA entend délivrer à la jeunesse un tout autre message que celui mortifère qui la détourne de son identité et de son combat.

 CORSICA LIBARA affirme l’urgence d’un sursaut salvateur, populaire, partagé par le plus grand nombre et qui dans un esprit de résistance, de reconquête et de reconstruction donne à tous les corses les moyens de sortir du sous développement, de la dépendance, et du colonialisme larvé.

 Il n’est pas question d’accepter une quelconque main mise de la Corse, à travers notamment ce PADDUC, qui, pour inepte qu’il soit, n’en est pas moins révélateur d’un projet mortel pour le Peuple Corse, puisque réservant la richesse aux néo – arrivants dans un schéma d’apartheid économique dont les corses sont exclus.

Dans cette optique, CORSICA LIBARA se propose de rencontrer dans les jours à venir toutes les forces politiques, associatives, syndicales, à la recherche de convergences basées sur le rejet commun du PADDUC et la notion de citoyenneté corse.

Une invitation à venir débattre dans le cadre des « ghjurnate » leur sera proposée, de manière très large, à cette occasion.

 C’est autour de CORSICA LIBARA que les forces vives peuvent s’organiser afin de sortir du désordre criminel ou est plongée la Corse et d’ériger les conditions populaires et politiques pour arracher une véritable solution politique  de fond, dont la condition sine qua non est la reconnaissance en terme d’entité juridique du Peuple Corse et de sa naturelle conséquence citoyenne fondée sur dix ans de résidence permanente minimum.

 CORSICA LIBARA réaffirme son soutien aux prisonniers politiques, à leur engagement pour que vive la Nation, et rappelle au Peuple Corse leur engagement, leur courage et le sens de leur sacrifice pour la reconnaissance des droits des Corses sur leur terre.

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