Le
31 juillet 2009 :
(13:00
Unità Naziunale,
www.unita-naziunale.org - Corse - Lutte de Masse) Les
incendies qui ravagent le sud de la méditerranée – Algérie, Espagne,
Grèce, Occitanie, Sardaigne, Corse – posent avec acuité la question
de la gestion des territoires et des forêts désormais conditionnée
par les changements advenus et induits par la mutation climatique en
cours, la sécheresse et la canicule.
On ne peut
raisonnablement projeter un concept d’aménagement et dé
développement économique de la Corse sans tenir compte du facteur
déterminant qu’est le réchauffement du climat et ses retombées sur
l’activité humaine organisée.
Le feu qui a ravagé
la forêt jouxtant le village d’Auddè constitue une catastrophe
écologique, économique et sociale au sein même de l’Alta Rocca et du
Taravu.
Il suppose une
question : Quelles sont les leçons tirées de l’incendie de 1983 ?
PREVENTION IGNOREE
Il y a peu le
préfet de région, représentant de l’Etat français en Corse mettait
en exergue le temps d’une conférence de presse (campagne feux de
forêts 2009 – conférence de presse du 2 juillet 2009) « le
symbole de l’union qui existe entre l’Etat et le Conseil Général
dans la prévention et la lutte contre les feux de forêt ». Cette
conférence se voulait le symbole de la mobilisation très large des
acteurs de l’Etat et des collectivités pour assurer un dispositif
complet et efficace ».
Ces propos puent la
propagande sans vergogne et il n’est plus un arbre de cette
magnifique forêt d’Auddè pour la dissimuler.
Auddè est la
traduction symptomatique de la désertion programmée de la montagne
au profit des approches spatiales côtières ou se dessine une
activité économique essentiellement axée sur un tourisme non
maitrisé, sur une urbanisation désordonnée, sur une politique
foncière spéculative.
Depuis 1983 – date
du dernier incendie ravageur – qu’a-t-il été fait pour ne pas
laisser se reproduire un tel incendie ? RIEN !!!
ABSENCE DE TOUTE POLITIQUE DE GESTION DU RURAL ET DES FORETS
Le préfet peut
toujours bassiner les candides et autres gogos aveuglés par l’inepte
communication officielle, et les abreuver de sornettes tel « le
retour d’expérience, ce facteur de progression constant, qui après
chaque saison mais aussi tout au long de l’année, nous permet de
mettre en place des outils d’aide à la décision et d’améliorer nos
connaissances notamment sur l’état hydrique des végétaux en temps
réel, et la dynamique des feux et l’indice de propagation,
développés par Météo – France », la flagrante réalité ce sont
ces paysages lunaires et ces cendres qui désormais remplacent ce que
la nature avait mis près de 30 ans pour redonner à cette forêt toute
sa vie floristique et faunistique.
Ce désastre est la
résultante d’une incurie de gestion, de laxisme et d’abandon qui
perdure en Corse car on refuse de prendre en considération d’une
façon globale le rôle et la place de l’agriculture et de l’élevage –
le PADDUC l’a amplement démontré – au sein de l’actuel schéma de
l’activité économique en Corse. On induit une conception de
l’intérieur selon une approche périphérique et marginale de
l’activité mono – économique portée par un tout tourisme
destructeur…
Auddè est la
démonstration que aucune gestion d’aménagement, de protection, et de
prévention - avec tous les acteurs concernés – n’a été mise en
place…
NOS INTERROGATIONS
Les orientations de
la politique de prévention s’appuient normalement sur quatre types
d’actions :
- Prévention des
risques et traitements des causes.
- Surveillance des
forêts et détection des départs de feux et interventions rapides.
- Equipement,
aménagement et entretien de l’espace rural dont l’espace forestier.
-Information du
public et formation professionnelle.
Cette politique est
censée être mise en œuvre par le Ministère de l’agriculture et de la
pêche, en liaison avec le Ministère de l’intérieur, de l’Outre – Mer
et des collectivités territoriales et le Ministère de l’écologie, de
l’énergie du développement durable et de l’aménagement du
territoire, les collectivités territoriales (dont celle de la C.T.C…)
et les propriétaires forestiers.
Il existe également
une planification des actions de prévention des incendies au travers
de deux outils présentés comme complémentaires :
- Les plans de
protection des forêts contre les incendies (PPFCI).
- les plans de
prévention des risques (PPR).
CORSICA LIBARA
pose les questions suivantes :
- Comment se
fait il que aucune institution concernée n’ait retenu les leçons de
l’incendie de 1983 ?
- Comment se
fait-il qu’aucune politique d’aménagement, de gestion, de prévention
et de protection pérenne n’ait été mise en place autour de cette
forêt ?
- La forêt d’Auddè
a-t-elle été effectivement insérée dans les plans « PPFCI » et « PPR » ?
- Comment se
fait il que les demandes de la commune en matière de pare – feux et
de canalisation des citernes d’eaux soient restées sans réponse ?
- Quelle est la
réalité de la politique, de l’organisation et des moyens mis en
place au tour des forces de lutte anti – incendies ?
AU
DELA DE LA PROPAGANDE DE CIRCONSTANCE
Les lacunes de
l’Etat français et de ses valets sont voilées aujourd’hui par cette
chasse aux incendiaires de conjoncture qui ne saurait trop
longtemps dissimuler leurs graves responsabilités quant à l’abandon
de la ruralité corse, la destruction et le bradage de son patrimoine
naturel et historique.
Les incendiaires –
quels qu’ils soient - sont avant tout comptables de leurs
agissements devant le Peuple Corse.
CORSICA LIBARA n’a
pas vocation à hurler avec les loups. A s’accommoder de victimes
expiatoires momentanées. Encore moins à légitimer des appareils
policiers et judiciaires qui font le malheur de la Corse eu qui
tentent de redorer un blason à jamais terni…
Beaucoup de ses
militant(e)s et sympathisant(e)s se battent quotidiennement contre
les flammes qui de l’Ortolu à Auddè (pour ne citer que ces deux
incendies là) brûlent notre terre. Ils n’ont de leçon à recevoir de
personne, et surtout pas de ces quelques représentants du système
politique qui, abandonnant quelques heures leur pré carré de plage
privatisé et surveillé, viennent parader costumés dans les rues des
villages sans honte bue …
L’analyse de la
situation pose de nouveau avec acuité la question du rôle et de la
place de l’intérieur et du rural afin de conceptualiser une
véritable dynamique de développement économique, sociale et
culturelle s’appuyant sur le refus de la désertification, la
réappropriation du rural, l’articulation avec les acteurs du secteur
agricole et de l’élevage, et la gestion rationalisée de l’eau, des
espaces et des forêts. Elle suppose également une approche nouvelle
des moyens de prévention et de lutte contre les incendies selon le
principe de leur territorialisation avec une seule direction
opérationnelle.
C’est selon cette
vision que l’on pourra – toutes les forces vives de notre communauté
associées – inverser la tendance des tenants de ceux qui pour la
Corse ont opté pour la politique du pire.
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