Le
21 juillet 2009:
(13:00
Unità Naziunale,
www.unita-naziunale.org - Corse - Lutte internationale)
COMMUNIQUE DE BEHATOKIA,
Giza Eskubiden Euskal Herriko Behatokia :
“Disparition” de Jon Anza.
1.
LES FAITS
Le
citoyen basque Jon Anza Ortuñez, âgé de 47 ans, a disparu le 18
avril 2009. Jon Anza Ortuñez est né à Donostia-Saint-Sébastian,
mais il habitait au moment de sa disparition dans la localité d’Ahetze,
située dans la partie du Pays basque qui se trouve dans l’État
français. Le 18 avril, à 7h du matin, à Bayonne, il est monté dans
le train qui va de Bayonne à Toulouse et depuis on n'a plus aucune
trace de lui. Par la suite, l’organisation armée ETA a publié un
communiqué affirmant que le jour de sa disparition Jon Anza avait
une réunion avec elle. Jon Anza Ortuñez avait milité dans
l’organisation ETA. Entre 1982 et 2002 Il a fait de la prison dans
l’État espagnol, du fait de cette militance.
2. QUELQUES
DONNÉES À PRENDRE EN COMPTE
Le 16 mai
2009, la famille de Jon Anza, son avocate et une militante du
Mouvement pour l’Amnistie du Pays basque ont fait une conférence de
presse à Bayonne. Elles informaient de la disparition de Jon Anza et
manifestaient leur préoccupation à ce sujet. Sa compagne a expliqué,
dans cette conférence de presse, qu'elle avait accompagné Jon à la
gare et qu'elle l'avait vu monter dans le train. Jon est atteint
d’une maladie qui attaque la vision et il a besoin d’une attention
médicale permanente, ce qui fait que sa compagne avait trouvé très
étrange que Jon manque le rendez-vous du 24 avril avec son médecin.
Jon lui avait dit qu’il allait rendre visite à des amis.
L’avocate
de la famille, Maritxu Paulus Basurco, a expliqué dans cette
conférence de presse qu’une plainte avait été déposée sur la base de
l’article 74.1 du code pénal français. Un procureur a déjà été
assigné. Quelques jours après cette conférence de presse,
l’organisation ETA a émis un communiqué dans lequel elle annonçait
que Jon avait un rendez-vous avec elle. L’ETA affirmait aussi : -
Que Jon militait dans son organisation. - Que la police espagnole
était au courant de cela, parce qu’elle avait trouvé ses empreintes
digitales quelque part début 2009. Cette donnée n’avait pas été
rendue publique. - Que Jon transportait une certaine somme d’argent
destinée à l’organisation. L’ETA expliquait que la disparition
de Jon était de la responsabilité exclusive des appareils de
répression des États espagnol et français. Quelques jours après,
un corps était retrouvé dans un fleuve du Pays basque français. Le
procureur de l’affaire, de Bayonne, a fait procéder à
l’identification de ce corps pour savoir s’il s'agissait de celui de
Jon, mais ce n'était pas lui. La famille de Jon a affirmé à la
presse (www.gara.net), le 13 juin 2009, qu’elle rendait responsable
de la disparition de Jon les appareils répressifs des deux États.
3.
PRÉCÉDENTS DE GUERRE SALE DANS LE PAYS BASQUE
3.1.
Précédents historiques Le conflit politique du Pays basque possède
sa propre liste de personnes disparues, toutes au Pays basque
français. Eduardo Moreno Bergaretxe disparaissait le 23 juillet
1976, alors qu'il se rendait à un rendez-vous avec l’organisation
ETA-politique militaire (organisation disparue au début des années
80). Trente-trois ans après, des néo-fascistes italiens ont déclaré
dans une procédure ouverte par l’Audience Nationale espagnole qu'à
cette date-là, ils avaient séquestré un Basque qu'ils avaient
torturé et fait disparaître. José Miguel Echeverria Alvarez « Naparra »,
militant des Commandos Autonomes Anticapitalistes (organisation
disparue au début des années 80) a disparu le 11 juin 1980. Il n’y a
aucune piste concernant cette disparition. Jean Louis Larre,
militant d’Iparretarrak (organisation qui disparut au début des
années 90), disparaissait le 7 août 1983 après une fusillade avec la
police française. Les militants de l’ETA, Joxi Zabala et Joxean
Lasa, ont été portés disparus pendant de longues années. Leurs corps
ont été retrouvés dans le cimetière d’Alicante grâce à la ténacité
du fossoyeur du cimetière qui a fait tout son possible pour
retrouver l’identité de deux corps qui étaient arrivés sans aucune
identification. Les corps présentaient des signes de terribles
tortures. Les deux corps avaient été enterrés dans de la chaux vive.
Des hauts fonctionnaires du gouvernement du PSOE ont été condamnés
pour ces faits. 3.2. Précédents récents Juan Mari Mujika,
exilé politique, a expliqué qu’en décembre 2008, il avait été
séquestré par quelques personnes qui s’étaient présentées comme
étant des policiers. Il a été retenu pendant deux heures. Cela a été
dénoncé devant le Parquet de l’État français. Récemment,
l’ex-prisonnier politique Lander Fernández a aussi déclaré avoir été
séquestré par des policiers espagnols, ils se sont présentés comme
policiers basques.
4. CE QUE DIT LE GOUVERNEMENT
ESPAGNOL
Toutes
les organisations qui dénoncent la répression des deux États contre
le secteur le plus combatif du Pays basque et contre la population
basque en général pensent que la disparition de Jon Anza est un cas
de plus de guerre sale. Malheureusement tout indique qu’il a été
séquestré, ou bien par la police de l’État espagnol, ou bien par
celle de l’État français, ou bien par les deux. Le ministre de
l’Intérieur espagnol, Alfredo Pérez Rubalcaba, dans une conférence
de presse tenue le 15 juin 2009, a démenti que les forces de
sécurité de l’État aient quelque chose à voir avec la disparition de
Jon Anza. Les quotidiens espagnols de droite se sont fait l'écho
de l’idée exprimée par le ministre de l’Intérieur espagnol selon
laquelle Jon Anza Ortuñez aurait pu disparaître avec l’argent de
l’ETA. Une terrible calomnie et un énorme mensonge selon les proches
de Jon Anza.
5. CE QUI EST
LE PLUS URGENT
Dans le
meilleur des cas, et en supposant qu'ils n'ont rien à voir avec
cette disparition, les gouvernements espagnol et français devraient
mettre tout en œuvre pour engager de sérieuses recherches. Dire que
la disparition de Jon est de la responsabilité de l’ETA ou de Jon
lui-même n’est qu’un jeu macabre.
Etant
donné le temps passé depuis que Jon a été porté disparu, il ne nous
reste plus qu’à espérer qu’il soit retrouvé en vie et que les
responsables de cette disparition soient punis.
Juillet
2009
Dossier
" Sulidarità Euskadi
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