Neuf policiers pris en otages par
les manifestants ont été tués, a annoncé le chef de la police
nationale Miguel Hidalgo.
Vingt-deux autres policiers
capturés par les tribus ont été libérés par les forces de sécurité,
mais sept otages manquent toujours à l'appel, a-t-il ajouté.
Les précédentes informations
suggéraient un bilan d'une trentaine de morts, manifestants et
policiers: selon les représentants des tribus, 22 manifestants ont
été tués vendredi quand la police est intervenue pour mettre fin au
blocage d'une route à 1.400 km au nord-est de Lima. Le gouvernement
péruvien a fait état de 11 policiers et trois manifestants tués.
Les
chefs indigènes ont accusé des policiers opérant à bord
d'hélicoptères d'avoir ouvert le feu sur les protestataires.
Les manifestants, très en colère,
ont répliqué en prenant en otages un groupe de policiers près d'une
station de pompage de la société nationale des pétroles, Petroperu.
Les forces de sécurité ont ensuite
repris le contrôle de la station, a déclaré le ministre de la
Défense, Antero Flores.
Des milliers d'Amérindiens
s'emploient depuis avril à bloquer routes et voies d'eau pour
obtenir l'abrogation d'une série de lois adoptées l'an dernier pour
encourager des compagnies étrangères à investir en Amazonie
Ce conflit, qui conduit certains à
réclamer la démission du Premier ministre et du ministre de
l'Intérieur, souligne les divisions profondes qui demeurent au Pérou
entre les élites fortunées de Lima et les communautés indiennes
miséreuses des zones rurales.
"Je tiens le gouvernement du
président Alan Garcia pour responsable d'avoir ordonné ce génocide",
a déclaré à la presse à Lima le chef indigène Alberto Pizango. Le
gouvernement a lancé un mandat d'arrêt contre lui pour avoir
encouragé le mouvement de protestation.
Imputant les violences aux
manifestants, le président Garcia a estimé que le moment était venu
de mettre fin aux blocages des routes, des rivières et des
installations énergétiques.
"Le
gouvernement se doit d'agir pour imposer l'ordre et la discipline",
a dit de son côté le Premier ministre, Yehude Simon.
Cet ancien militant de gauche,
auquel Alan Garcia a fait appel voici un an pour tenter d'éviter des
troubles sociaux dans le pays, n'a pas réussi à négocier l'arrêt des
blocus en cours dans le bassin de l'Amazonie.