Le
11 juin 2009 :
(13:00
Unità Naziunale,
www.unita-naziunale.org - Corse - Lutte de Masse) On
n'a pas fini d'entendre parler de l'affaire Yvan Colonna. Hier, elle
a pris en effet une nouvelle tournure avec la saisine des bâtonniers
de trois ordres d'avocats (Paris, Bastia et Ajaccio) par les
procureurs généraux des cours d'appel de Paris et Bastia. Cette
initiative juridique fait suite à la décision des avocats d'Yvan
Colonna (Mes Simeoni, Sollacaro, Garbarini, Dehapiot et Maisonneuve)
de refuser d'être commis d'office après le départ de leur client
lors de son procès devant la cour d'assises spéciale d'appel.
Rappelons que les cinq conseils du « berger de Cargèse » avaient
quitté le prétoire à mi-parcours, le 11 mars.
Enquête déontologique
« J'ai
été saisi par le procureur général de Paris des incidents survenus
lors du procès d'Yvan Colonna, nous a
indiqué hier Paul Michel, procureur général près la cour d'appel de
Bastia. J'ai donc écrit aux bâtonniers de Bastia et d'Ajaccio
(ordres dont font partie Mes Gilles Simeoni et Antoine Sollacaro,
N.D.L.R.) pour leur demander s'ils vont
engager une enquête déontologique sur les manquements à caractère
disciplinaire signalés et si, le cas échéant, ils comptent exercer
l'action disciplinaire. La loi confère aux bâtonniers certains
pouvoirs disciplinaires mais ils ont toute latitude pour les
exercer. »
« Au vu de
leur réponse, je prendrai position. Mais à l'heure actuelle nous
n'en sommes qu'au stade préliminaire de cette procédure. »
S'il le
juge à-propos, le procureur général de Bastia peut saisir le conseil
régional de discipline des avocats dont la décision peut faire, par
ailleurs, l'objet d'un appel des différentes parties.
Me
Sollacaro : « J'envisage de prendre le maquis en Birmanie »
« Nous
sommes fiers d'avoir refusé d'être commis d'office,
a réagi Me Simeoni. Nous avons agi
conformément à notre serment et nous sommes sereins. »
Outre le
refus de commission d'office, considéré comme une faute
disciplinaire d'après les textes régissant la profession d'avocat,
Me Sollacaro est visé pour « des propos
désobligeants ».
Le 27
février dernier, il avait en effet qualifié la cour d'assises
spéciale de Paris de « junte birmane ». Joint hier par nos
soins, ce dernier a réagi de manière ironique aux menaces de
poursuites : « Je suis vraiment terrorisé
et j'envisage de prendre le maquis en Birmanie. »
Il s'est
même réjoui du fait que « cette initiative permettra de relancer
le dossier. » Me Philippe Gatti, bâtonnier du barreau d'Ajaccio,
a jugé « déplacé » d'envisager des poursuites contre Me
Sollacaro, lui-même ancien bâtonnier d'Ajaccio. « Nous sommes
entièrement solidaires de nos confrères qui n'ont fait que leur
travail, a-t-il déclaré. Le président
de la cour d'assises spéciale de Paris, Didier Wacogne, a créé une
situation telle que les avocats étaient dans l'incapacité d'agir
autrement ».
Affaire à
suivre.
Fabrice Laurent
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