Le
15 juin 2009:
(13:00
Unità Naziunale,
www.unita-naziunale.org - Corse - Lutte internationale)
«La seule force qui monte en Euskal Herri (sud) est
la gauche abertzale ». Le leader indépendantiste basque Arnaldo
Otegi n'arrivait pas hier soir à cacher sa joie. Même si la gauche
abertzale n'a pas pu se présenter en tant que telle aux élections
européennes, le transfert de ses voix vers la liste Initiative
Internationaliste menée par le dramaturge Alfonso Sastre a montré
l'état de santé dans lequel se trouve la mouvance abertzale dite
radicale. Avec près de 140.000 voix en Pays Basque sud et quelques
176.000 au total dans l'ensemble de l'Etat espagnol, la gauche
abertzale est le seul mouvement en hausse en terme de votes. En
2004, la candidature interdite avait récolté 153.000 bulletins nuls
dans l'ensemble de l'Etat espagnol, dont 113.000 sur les quatre
provinces basques.
Par rapport aux dernières
élections au Parlement de la Communauté Autonome Basque, elle
récupère autour de 40.000 voix dans les quatre provinces du Pays
Basque sud et se positionne en tant que troisième force en Navarre
derrière la droite espagnole et le Parti Socialiste, et quatrième
dans la Communauté autonome Basque derrière le PNV, le PSE et le PP,
parti avec lequel il n'y a que quelques bulletins de différence. De
quoi justifier la joie chez le camp d'Otegi.
« Nous avons vaincu tous ceux qui
pensaient nous remplacer », a-t-il déclaré. « Ici, en Navarre, nous
voulons rappeler qu'il n'y a pas de solution démocratique si l'on ne
prend pas en compte les quatre territoires (du Pays Basque sud). Il
n'y a pas de solution sans une solution pour la Navarre ».
Mais, y aura-t-il de solution dans
ce contexte ? D'un côté, l'interdiction qui pèse sur la gauche
abertzale en raison de la Loi sur les Partis Politiques empêche la
mouvance indépendantiste d'exercer l'activité politique et, par
conséquent, de proposer des alternatives politiques. De l'autre,
l'organisation armée ETA n'a pour l'instant pas montré de
disposition à ouvrir un nouveau scénario de dialogue tel qu'elle
l'avait fait en 2006. Madrid a pour sa part tranché cette question
en affirmant qu'il n'y aurait plus de négociations de paix.
Le résultat électoral de la gauche
abertzale représente une grande victoire, celle de montrer qu'elle
garde toujours sa capacité de résistance malgré le contexte
politique et qu'elle possède de la matière première pour mener un
travail politique d'envergure dans les prochaines décennies. Mais
cette victoire cache aussi une défaite, celle d'un avenir incertain
marqué par l'interdiction et donc par l'inaction sous menace de
prison.
Cette fois-ci, la gauche abertzale
a pu participer au jeu électoral, mais si rien ne change, ce ne sera
plus le cas en 2011 lors des élections municipales et forales.
Arnaldo Otegi s'est montré assez optimiste hier : « On vous attend
aux élections municipales et forales, car nous allons y participer
pour gagner ! ».
Le chemin d'une solution
définitive au conflit basque ne sera pas facile à traverser, mais
l'électorat de la gauche abertzale a déjà marqué la direction :
malgré tous les obstacles, l'action politique.
Dossier
" Sulidarità Euskadi
:
Lire le dossier ici
EUROPEENNES 2009 :
Le Dossier
Source photo :
Unità Naziunale, Archives du site.
Source info :
Unità Naziunale
© UNITA NAZIUNALE
Vos
réactions sur cet article ici :http://forucorsu.unita-naziunale.org/portal.php |