Le
19 juin 2009:
(13:00
Unità Naziunale,
www.unita-naziunale.org - Corse - Lutte internationale)
Jugés par une cour d'assises spécialisée dans les affaires de
terrorisme, les huit hommes, dont sept détenus, arboraient un
tee-shirt jaune et la photo de Jon Anza avec cette question:
"qu'est-ce que vous avez fait de Jon ?"
Dans un communiqué diffusé le 20 mai, l'ETA a
accusé la France et l'Espagne de la disparition de Jon Anza,
présenté comme un de ses militants, alors qu'il se rendait à un
rendez-vous clandestin, le 18 avril dans le sud-ouest de la France.
Jeudi matin, Felix Ignacio Esparza Luri, déjà
condamné en France à 19 ans de réclusion en tant qu'ancien chef de
l'appareil logistique de l'ETA, a pris la parole au nom de tous les
accusés pour affirmer en français qu'"on trouve la main des services
secrets espagnols et français" derrière la disparition de Jon Anza.
"C'est du terrorisme d'Etat. Où est donc Anza ?
Nous n'arrêterons pas de vous le demander", a ajouté Esparza Luri,
alias "Navarro", à l'adresse des sept juges professionnels qui
composent la cour d'assises et qui ne sont toutefois pas saisis du
dossier de la disparition de Jon Anza.
Jusqu'au 3 juillet, la cour doit se pencher sur
la découverte, le 4 avril 2004, d'un atelier clandestin de l'ETA
dans une ferme de Saint-Michel, un village de montagne à la
frontière espagnole près de Saint-Jean-Pied-de-Port
(Pyrénées-Atlantiques).
Là avaient été mis au jour environ 800 kg
d'explosif (du chlorate d'ammonium) ainsi que du matériel permettant
de fabriquer des "jotake", les roquettes artisanales utilisées par
l'ETA.
Il s'agissait d'une des plus importantes
découvertes d'une cache de l'ETA depuis celle dissimulée dans la
cave d'une maison, en 2002 dans les Landes. Une autre fabrique
clandestine de l'organisation avait été démantelée en 1993 à Bidart
(Pyrénées-Atlantiques).
Outre Esparza Luri, 46 ans, sont jugés jusqu'au 3
juillet le propriétaire de la maison, Jean-Marie Saint-Pée, un
agriculteur de 55 ans, ou encore Jose Ceberio Aierbe, 44 ans,
soupçonné d'être le responsable des caches de l'organisation.
Comparaissent également Ibon Elorrieta Sanz, 32
ans, Luis Enrique Garate Galarza, 51 ans, Jon Gonzalez Gonzalez, 35
ans, Jon Kepa Preciado Izarra, 33 ans, et Diego Ibarra, 37 ans, le
seul accusé à comparaître libre sous contrôle judiciaire.
Refusant de s'exprimer devant la cour, les huit
hommes ont revendiqué jeudi leur militantisme par la bouche d'Esparza
Luri: "nous sommes ici en tant que combattants de la cause basque
(...) nous ne reconnaissons ni l'autorité ni la compétence de cette
cour. Vous pouvez nous condamner mais jamais nous juger".
Les derniers mots de l'accusé ont entraîné les
applaudissements des proches des accusés dans le public qui ont
entonné le traditionnel chant du soldat basque "Euskal Gudariak",
repris comme hymne par l'ETA, entraînant une brève suspension de
l'audience.
Dossier
" Sulidarità Euskadi
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