Le
5 mai 2009 :
(13:00
Unità Naziunale,
www.unita-naziunale.org - Corse - Lutte de Masse) Corsica
Libera passera le lundi de Pentecôte sur la plage devant la
propriété de Christian Clavier, à Porto Vecchio, qui demeure on le
sait, étroitement gardée par la gendarmerie depuis le mois d'août
dernier. Huit mois après l'intrusion d'un groupe de militants
nationalistes dans les jardins de l'acteur, à Punta d'Oro, et avant
de repasser devant la case justice, Jean-Guy Talamoni a programmé in
situ, une merendella en forme de pèlerinage.
À la veille de vous présenter avec d'autres militants
devant la cour d'appel de Bastia le 3 juin, ne pensez-vous pas qu'un
remake de la garden-party improvisée l'été dernier sera perçu comme
une provocation ?
-Nous voulons simplement démontrer que les Corses
sont partout chez eux sur leur territoire et en particulier sur
cette plage dont Christian Clavier pense sans doute qu'elle lui
appartient. Ce n'est pas le cas. Nous allons emprunter le chemin des
Douaniers. C'est notre droit le plus strict mais je pense que notre
seule présence est de nature à incommoder les riches étrangers qui
se sont emparés de notre littoral. Il faudra qu'ils se fassent une
raison parce qu'on a l'intention d'y retourner régulièrement afin de
nous y promener avec nos familles...
Manifestement, ces gens pensent être chez eux, sur
leur propriété exclusive, lorsqu'ils sont sur la plage.
Vous vous défendez d'avoir commis une infraction en
pénétrant dans une propriété privée ?
Nous avons été condamnés en correctionnelle mais les
conditions permettant de caractériser une violation de domicile
n'ont jamais été réunies, ni moralement, ni juridiquement. Le
Parquet a soutenu une position farfelue consistant à dire que notre
seule présence constituait une pression, voire une menace. Cette
décision va contre la logique, contre le bon sens et contre le
droit.
Vous n'êtes toujours pas en phase avec le Padduc
revu, corrigé et remodelé ?
Notre but est de lutter contre l'accaparement de
notre terre, l'économie résidentielle que l'on veut appeler
aujourd'hui économie présentielle. Mais nous dénonçons surtout le
mélange des genres car Camille de Rocca Serra, promoteur de cette
propriété de Punta d'oro, est aussi l'un des principaux rédacteurs
du Padduc en tant que président de l'assemblée de Corse. C'est
intolérable.
Ce Padduc ne correspond pas à l'intérêt public des
Corses, c'est une démarche qui vise à renforcer des intérêts
particuliers. C'est une situation scandaleuse qui revient à mettre
la terre corse en vente. Aujourd'hui, les Corses ne peuvent plus
accéder à la propriété dans leur quartier ou leur village. À
Porto-Vecchio, le parc des résidences secondaires est supérieur au
parc des résidences principales, c'est-à-dire que par la force de
l'argent, on est en train d'écarter les Corses de leur commune.
Cette pression se généralise peu à peu à l'ensemble de l'île.
Pourquoi n'avez-vous pas demandé à amender le Padduc
?
Manifestement, le Padduc fixe un cadre juridique pour
favoriser cet accaparement, c'est d'ailleurs dit très clairement.
Dans la première version du Padduc, la seule notion qu'on retrouve
régulièrement, c'est la notion d'économie résidentielle devenue «
présentielle ». Tout le reste est du verbiage. Le seul objectif des
rédacteurs, a été de faire passer l'idée que la Corse est en vente.
Notre philosophie est totalement à l'opposé. Ce sont deux
philosophies inconciliables et c'est la raison pour laquelle nous
n'avons pas demandé à amender le Padduc. Ce document va aiguiser des
appétits très forts. C'est inadmissible.
Hélène
ROMANI
Le
mouvement nationaliste indépendantiste corse Corsica Libera prévoit
le 1er juin un pique-nique sur la plage au pied de la propriété de
l'acteur Christian Clavier, à Porto Vecchio, a indiqué mardi à l'AFP
l'avocat et élu indépendantiste Jean-Guy Talamoni.
Ce
déjeuner, le lundi de Pentecôte, interviendra à deux jours du procès
en appel, le 3 juin, de dix militants condamnés pour avoir envahi le
30 août le jardin de l'acteur.
"Avec
cette merendella (déjeuner en plein air), nous voulons montrer que
les Corses sont partout chez eux et refusent de laisser de riches
étrangers s'approprier leur patrimoine naturel", a déclaré Me
Talamoni, confirmant une information de Corse-Matin.
"Ce sera
une action pacifique; nous passerons par le chemin des douaniers,
comme la loi le permet. Notre présence indisposera probablement les
étrangers fortunés qui résident à proximité et estiment avoir des
droits exclusifs sur cette plage mais ils devront s'habituer à notre
présence car nous avons l'intention d'y revenir régulièrement avec
nos familles", a affirmé le dirigeant de Corsica Libera.
Depuis
l'irruption des militants indépendantistes sur la pelouse de
l'acteur, sa villa est gardée par des gardes mobiles, comme
l'ensemble du lotissement, précisent les autorités.
La
"garden-party" organisée l'année dernière par les indépendantistes
pour protester contre "la spoliation foncière" des Corses et contre
"la mise à l'encan" de l'île avait coûté son poste au coordonnateur
des services de sécurité intérieure en Corse, Dominique Rossi, qui
avait été muté à Paris pour ne pas avoir empêché cette intrusion.
Cette
sanction avait provoqué de vives réactions dans la police et dans la
classe politique.
Dix des
militants présents dans le jardin de Christian Clavier ont été
condamnés pour "violation de domicile" le 21 novembre à 500 euros
d'amende par le tribunal correctionnel d'Ajaccio. Ils ont fait appel
de cette décision. Le parquet d'Ajaccio qui avait requis 2.000 euros
d'amende, a également fait appel.
Dossier
Clavier Rossi :
La république Bananière
SSource photo :
corsematin.com, Unità Naziunale, Archives du site.
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