Le
3 mars2009 : (13:00
Unità Naziunale,
www.unita-naziunale.org - Corse - Lutte internationale) L’année
2009 pour l’USTKE en Kanaky a débuté de la même façon que s’est
terminée l’année 2008, avec des conflits toujours en cours.
Tout
d’abord celui de Ponérihouen ambulance pour lesquels les camarades
ont passé pour la 2ème fois les fêtes de fin d’année sur leur piquet
de grève témoignant ainsi de leur conviction sans faille dans la
légitimité de leur combat et de l’issue prochaine de ce conflit sur
lequel nous vous tiendrons informer des dernières évolutions. En
attendant l’entreprise est toujours fermée et tout le personnel est
gréviste.
C’est
ensuite Carsud où nos camarades en grève entament leur 16ème mois de
grève dans le mépris le plus total de la direction de Véolia
soutenue dans sa besogne par les responsables de la Province Sud
dont son Président Philippe Gomès.
Depuis le
début de l’année c’est déjà plusieurs blocages qui sont venus
perturber les activités de cette entreprise afin de rappeler à la
direction la nécessité de rechercher une issue acceptable à ce
conflit en cours.
La bonne
nouvelle est venue de TDF où les camarades, après 7 mois de conflit
ont signé un protocole d’accord, ayant obtenu un compromis
acceptable sur leurs points de revendication. Un conflit qui a
révélé un certain nombre de paradoxes et notamment la collusion de
l’Etat avec les intérêts de cette multinationale détenue par les
fonds de pension américains. Ce conflit a mis en lumière également
les positions de cette multinationale, qui à l’instar de beaucoup
d’autres, avait annoncé publiquement son indifférence par rapport
aux accords politiques dans notre Pays et sa volonté d’ignorer
l’USTKE et ses représentants dans sa branche régionale. Le moins que
l’on puisse dire c’est que ces 7 derniers mois les ont amenés à
réviser leur position.
Ces
3 conflits dont 2 sont toujours en cours ont été riches en
enseignement et ont permis à l’USTKE durant l’année passée de
mesurer l’opposition voire la crainte à son endroit de la part de
l’Etat et ses services mais aussi de la classe politique
calédonienne, toute tendance confondue. L’absence de réaction des
partis politiques locaux, et parmi eux des indépendantistes du
FLNKS, au plus dur de la répression dont ont été victimes nos
camarades et responsables confirme leur complicité silencieuse mais
certaine dans le sort réservé aux militants de notre organisation
ces derniers mois. Les peines de prison ferme et les amendes qui se
chiffrent à plusieurs millions auxquels il faut rajouter, les
arrestations et gardes à vue intempestives, les tabassages en série
contre nos adhérents, témoignent de cette répression
particulièrement violente dont a été victime notre organisation
syndicale durant l’année 2008.
C’est pourtant à travers de
nouveaux conflits que l’USTKE a marqué sa rentrée sociale en ce
début d’année 2009 avec notamment celui actuellement en cours dans
la compagnie aérienne calédonienne internationale (Aircalin) ou nos
représentants dénoncent un nouveau licenciement abusif à l’encontre
d’un camarade. Une situation fâcheuse qui a tendance à se répéter
ces derniers mois et dont les raisons paraissent pour les moins
furtives.
Une banalisation de la répression devenue courante à l’encontre des
responsables de notre organisation, sur leur lieu de travail comme
si on leur faisait payer le prix de leur adhésion à l’USTKE, le seul
syndicat indépendantiste en Kanaky. Visiblement un tort pour
certains patrons qui acceptent mal l’orientation politique d’un
syndicat à l’origine de la création d’un parti politique, le Parti
Travailliste dont les ambitions affichées peuvent gêner les intérêts
de ceux qui depuis trop longtemps détiennent le pouvoir politique et
économique dans notre Pays. Le licenciement prononcé à Aircalin à
l’encontre du camarade STKE est consécutif à une dispute verbale
avec sa collègue membre d’un syndicat concurrent. Pas de violence
physique ou quelque chose qui s’y apparente simplement un échange
oral vif entre 2 salariés sur leur lieu de travail, ici en
l’occurrence un avion ou tous les 2 exercent la fonction de
personnel de navigation commercial. Pas vraiment de quoi fouetter un
chat. Pourtant une semaine après cette altercation, notre camarade
encourt le licenciement suite à une plainte déposée par sa collègue
dont nous serions légitimés de nous interroger sur les raisons d’un
tel revirement, plusieurs jours après les faits.
Retards, annulation de vols, blocages des bureaux de réservation
constituent la réponse du syndicat ces derniers jours à cette
décision injuste insupportable et inacceptable de la direction d’Aircalin.
Un conflit qui se poursuit actuellement et pour lequel tout le monde
peut constater une nouvelle fois la partialité de l’Etat. Quels que
soient les mouvements de grève en Kanaky, à partir du moment où ils
émanent de l’USTKE ils font l’objet d’une répression systématique de
la part des forces de l’ordre.
Une situation devenue inacceptable pour le syndicat qui a déposé un
préavis de grève le 27 février dernier pour le respect des libertés
syndicales.
Une revendication complétée par celle sur l’exigence d’un vrai texte
sur l’emploi local et le contrôle de l’immigration en réaction à une
proposition de loi de la part du Gouvernement Martin. Un texte dont
le contenu est loin de répondre aux attentes de la population et de
l’USTKE en particulier qui d’ores et déjà a appelé ses militants à
se préparer pour une grande manifestation contre ce projet de loi
qui ne protège pas l’emploi local.
Sur le Front politique :
le Parti Travailliste en ordre de bataille
Né
de la volonté exprimée par le XII ème Congrès de l’USTKE en décembre
2006, le Parti Travailliste enchaîne ses réunions statutaires sur
l’ensemble du territoire de Kanaky ainsi que ses réunions
d’informations pour expliquer les raisons et constats à l’origine de
la création de ce mouvement politique. Il s’agit aussi pour les
responsables du Parti Travailliste de solliciter la confiance des
électeurs pour donner au moins une chance aux candidats du Parti
Travailliste, à l’occasion des prochaines élections provinciales, de
siéger dans les institutions afin de bousculer le consensus
politique dominant qui ne répond plus aux attentes de la population.
Ce parti qui « dit ce qu’il pense et fait ce qu’il dit » a pour
ambition de se placer comme une alternative politique pour tous ceux
qui partagent l’idée d’une situation dans notre Pays qui nécessite
de grands changements et qu’il est de plus en plus important de
revenir sur les grands fondamentaux qui ont caractérisé la lutte de
l’USTKE et du Peuple Kanak en général pour sa survie. Il s’agit bien
évidemment de la question du rééquilibrage, du contrôle de
l’immigration en Kanaky, un meilleur partage des richesses et la
formation de nos jeunes pour en faire les futurs cadres de notre
Pays, pour ne citer que ces principaux axes. D’autres fondamentaux
constituent le cheval de bataille du Parti Travailliste comme la
question des Droits du Peuple autochtone et ont fait l’objet de
thématiques traités dans le cadre d’un séminaire qui s’est tenu le
week-end dernier, les 28 février et 1er mars 2009, à l’Université de
la Nouvelle Calédonie à Nouville, Nouméa.
Occasion de confronter ses propres convictions à l’éclairage des
spécialistes, ces 2 jours ont permis aux responsables du Parti
Travailliste d’élargir leur champ de réflexion sur la base
d’informations techniques objectives fournies par plusieurs
professionnels oeuvrant dans les domaines tel que la santé, la
jeunesse, l’habitat, l’aménagement du territoire etc …
Un exercice qui aidera les membres
du Bureau Politique du Parti à peaufiner le programme politique et
le contenu de la campagne électorale à l’occasion de sa réunion du
07 mars prochain dans la commune de Gomen en Province Nord.
Dossier
Sulidarità Kanaky :
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Unità Naziunale, Archives du site.
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