Le
3 mars 2009 :
(13:00
Unità Naziunale,
www.unita-naziunale.org - Corse - Lutte internationale)
Jodila kanmawad, certains
d’entre nous se posent La question : Où en sommes-nous ? Pourquoi ne
sommes-nous pas encore parvenus à signer un protocole ? Ne
faisons-nous pas trop traîner les choses ? Ne faisons nous pas trop
durer le plaisir ?
Nous répondons non.
Comme nous l’avons toujours dit dans le cadre de ce
mouvement (LKP), si l’Etat et si les responsables de l’Etat au plus
haut niveau s’étaient hissés au niveau de leurs responsabilités,
cette grève aurait été suspendue dès le 9 février et le travail
aurait repris le 10 février.
Si les négociations ont échoué, c’est
parce qu’ils ont tenté de nous faire des crocs en jambe, de glisser
des peaux de bananes sous nos pieds... Et chaque fois que l’on
pensait avoir trouvé un point d’accord avec eux, le lendemain ils
changeaient ou pratiquaient la chaise vide.
Ils ont cru que le mouvement aurait faibli, que le peuple se serait
démobilisé. Ils ont cherché par tous les moyens à affaiblir le
mouvement et à nous provoquer :
Ils ont tenté de nous frapper : nous n’avons pas répondu...
Ils ont tenté de nous emprisonné : mais ils se sont rendu compte que
leurs geôles étaient trop petites pour contenir 60, 70000, 100000
personnes...
ils se sont organisé pour que, comme tout au long de l’histoire de
notre peuple, arrivé à un certain niveau de notre mouvement, que
nous perdions un de nos un fils, une de nos filles, par le sang.
Ils ont cru que le décès de Jacques BINO aurait été un moyen
susceptible d’arrêter le mouvement de grève.
Mais
ce qu’ils ignorent c’est que lorsqu’un peuple se lève, lorsqu’il
prend conscience, lorsqu’il sait qu’il a raison dans ses actions...
il n’y a rien qui puisse l’arrêter. Il balaye tous les obstacles
placés sur sa route, comme un cyclone charrie et nettoie toutes les
malpropretés d’un pays.
C’est pourquoi
camarades, nous avons mené ces négociations avec
méthode. Et à chaque fois que par leur propagande ils tentaient
de faire croire que nous ne voulions pas sortir de ce conflit, nous
tous pouvions constater que les seuls à vouloir sortir de ce
conflit, c’est précisément nous.
Vous voyez bien que dans toutes nos réunions et rencontres, nous
avons mis en place un secrétariat. Une camarade chargée de prendre
des notes et de transcrire tout ce qui se dit et fait sur un
ordinateur portable. Et vous constatez que dans toutes les réunions,
le seul ordinateur portable observable sur la table des
négociations, c’était celui du LKP. Pour noter point par point ce
qui sortait des échanges.
A notre arrivée aux négociations, le samedi 28 février dernier, nous
leur avons demandé de mettre en place un secrétariat : parce qu’il
s’agissait d’acter un certain nombre de points.
L’Etat français, un pays de 56 millions d’habitants, sinon plus, un
grand pays, qui se fait passer pour une puissance mondiale, était
incapable de mettre en place un secrétariat en mesure de produire à
la fin d’une réunion un texte reprenant tous les points d’accord. Il
n’était pas capable de faire cette simple chose !
Et quand à 4 heures du matin, nous leur avons dit : voilà, nous
sommes prêts, où est donc le protocole qu’ils proposaient ?
Nous avons alors eu à constater leurs mines défaites par 10 heures
de négociations. Alors que nous nous étions préparés pour négocier
durant 3 jours, non stop, si nécessaire [1]
. Parce que nous avons été missionné par un peuple en lutte et que
nous ne pouvions faillir à nos responsabilités.
Eh bien, non seulement ils n’avaient aucun projet de protocole
d’accord à proposer à la fin de la réunion, mais en plus, dimanche
dernier, où étaient-ils donc ? Nous, nous travaillions ! Nous, nous
nous préparions. Nous leur avons redemandé le projet de protocole.
Or pendant que les négociations se poursuivaient le préfet glissait
une nouvelle fois par une porte dérobée... Pour faire une conférence
de presse pour annoncer la fin d’un mouvement !
Comme si c’est lui qui avait lancé le mouvement et que c’est lui qui
décidait de sa fin !
Nous voyons là aussi l’incompétence, l’irresponsabilité et la
méchanceté dans le comportement dans leur comportement.
Dimanche donc, rien. Pas de document. Nous avons alors pensé que
lundi matin un document nous aurait été transmis : nous les avons
appelé. Pas de document. Nous avons attendu. Nous avons reçu le
document à trois heures de l’après-midi.
En parallèle des camarades chargés des négociations sectorielles
ayant débuté le lundi 02 mars, nous avons mis en place une équipe et
travaillé sur le projet de protocole qui nous a été adressé et qui
comporte 10 pages, et 125 articles.
Nous l’avons lu en
long et en large puis avons travaillé dessus article par article de
3 heures de l’après-midi à 9 heures du soir.
Qu’avons-nous constaté ?
Un : qu’il est rédigé dans un mauvais
français.
Deux : qu’ils y ont fait figurer ce
que bon leur semblait, tout en oubliant plus de 50 articles.
Trois : qu’ils y ont inclu des
centaines de clous rouillés destinés, si l’un venait à vous piquer,
à vous fourguer le tétanos.
Nous avons alors pris le protocole pour le dépoussiérer, le
nettoyer, le désinfecter et nous leur avons fait une
contre-proposition : de 125, nous sommes passés à 177 articles.
Pourquoi ? Parce que pour chaque réunion, nous avons les relevés de
décisions ; nous avons tout ce qui a été dit par chacun des
participants ; et ce qui a été arrêté dans les réunions.
A 21 heures 30 nous avons renvoyé le document au préfet.
Mis en difficulté par ce notre document exhaustif, il a alors
proposé la mise en place d’une commission de lecture et
d’harmonisation. C’est ainsi que nous avons envoyé en préfecture une
délégation à Basse-Terre composée de Elie DOMOTA et de Gaby CLAVIER,
accompagnées de la secrétaire du LKP, Nathalie.
En parallèle, un groupe d’experts a été chargé de travailler ici
même sur le protocole pour effectuer les dernières corrections, en
lien avec les trois camarades présents à la préfecture.
Et pas à pas, nous avançons... Ce travail, camarades se poursuit et
devrait s’achever ce soir. Et demain,
quand nous arriverons à 11 heures au port autonome de Pointe à
Pitre, (où nous proposons que les négociations se poursuivent,
puisqu’elles y ont commencé), ce sera pour une seule chose :
signer !
Sortis d’on ne sait où, ces messieurs on cru, parce que nous étions
des petits nègres, parce nous parlons créole, qu’ils pourraient
faire ce qu’ils veulent de nous. Nous avons dit non !
Notre force c’est le liyannaj, cette union qu’il y a entre nous et
le peuple. Car ce peuple, notre peuple a déjà trop souffert, il a
déjà trop porté et supporté des profitants. Et lorsqu’on observe
ceux à qui il confie les rênes du pouvoir, ceux-ci ne font pas face
aux responsabilités confiées par le peuple.
Nous disons que pour
une fois, pour une fois dans un pays comme la Guadeloupe où tout le
peuple est debout, mobilisé et sait ce qu’il veut, il faut qu’il
trouve en face de lui des hommes et des femmes capables de le guider
dans le combat ; mais de ne pas prendre sa place et surtout de ne
pas faire n’importe quoi lorsqu’on prétend parler en son nom !
C’est pourquoi camarades, toutes les conditions sont aujourd’hui
réunies pour que nous remportions une grande victoire dans ce
combat. Et faisons en sorte, de la
même manière que le combat mené par Obama aux Etats-Unis a servi
d’exemple pour tous les Noirs de la planète, que le combat mené par
le peuple de Guadeloupe serve d’exemple pour tous les travailleurs
et tous les peuples de la Terre luttant contre les pwofitasyon.
Ce n’est pas un hasard : si pendant un mois la presse internationale
s’est rendue en Guadeloupe, c’est qu’elle s’est rendue compte qu’il
y avait quelque chose
qui s’y produisait, et
qui ne ressemblait à rien de ce qui s’est déjà produit en quelque
autre point de la planète.
Aujourd’hui, nous devons avoir la fierté d’être Guadeloupéen. Le
peuple guadeloupéen est un peuple debout !
Ils cesseront de nous mépriser et de nous tourner en bourrique ! Et
ceux qui croyaient pouvoir nous mener où bon leur semble, et bien
aujourd’hui, il faudra qu’ils aillent se cacher. Car lorsque le
peuple se lèvera ils auront des comptes à lui rendre !
Désormais, plus rien ne se fera comme avant ! C’est fini ! Nous nous
sommes rendus compte que lorsque nous sommes ensemble, nous sommes
plus forts ! Alors il ne nous reste qu’une chose à faire : rester
ensemble !
Jou nou ké mété a jounou, péké
vwè jou !
Nou ké gannyé konba !
Dossier
Soutien Guadeloupe / Antilles
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Unità Naziunale, Archives du site.
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