Le
4 mars 2009 :
(13:00
Unità Naziunale,
www.unita-naziunale.org - Corse - Lutte internationale)
Les camarades m’ont demandé
d’être le capitaine de l’équipe. Mais un capitaine n’est rien s’il
n’a pas toute son équipe autour de lui.
C’est pourquoi nous tenions à ce que tous les camarades du LKP
s’expriment ce soir. Malheureusement, certains n’ont pu être
présents.
Car c’est le fruitage du travail de chacun, c’est l’expérience du
travail de chacun d’entre nous dans tous les domaines
- qu’il s’agisse de syndicats, de mouvements culturels,
d’organisations politiques, d’associations de consommateurs,
d’associations de défense de l’environnement, d’associations de
défense de l’environnement, d’associations de personnes
handicapées...
C’est justement le rassemblement de toutes ces personnes qui a donné
naissance au LKP. C’est ce message que les camarades m’ont demandé
de porter. Et c’est pourquoi, nous
sommes très fiers ; et je suis très fier d’être le porte-parole du
LKP. C’est ce que j’essaie de faire de mon mieux. Je demande donc à
ce qu’on donne de la voix et des mains pour les 48 camarades qui
viennent de s’exprimer.
Ce soir aussi, nous dirons un mot à propos des 8 jeunes de
Petit-Canal emprisonnés depuis près d’un mois et qui sont soupçonnés
d’avoir mis le feu à Petit-canal. Et
c’est seulement demain que sera jugée en appel leur demande de mise
en liberté.
Nous nous rendons compte aujourd’hui que l’Etat français fait
toujours fi du droit et que des jeunes mineurs, dont un mineur sont
enfermés ; qu’il n’y a aucune preuve sur les faits qui leur sont
reprochés. Et cela fait pratiquement un mois qu’ils sont enfermés.
Demain soir il y a un meeting de leur comité se soutien ; et nous
vous invitons tous à venir porter de la force à ces jeunes ; car ce
sont aussi des Guadeloupéens et que c’est précisément dans le cadre
du combat que nous menons que l’Etat français entend faire de la
pwofitasyon sur leur dos.
Camarades, nous pouvons être fiers aussi de ce que nous avons
accompli ; mais surtout, nous ne devons pas tomber dans l’euphorie
et comprendre que tout a été réglé.
Raymond GAMA l’a dit juste avant, nous avons signé un bout de
papier. Ce papier a de la valeur. Car il contient beaucoup de
signatures, beaucoup de points, pratiquement 170... Mais cela
signifie aussi que si nous ne nous mobilisons pas tous les jours à
sa suite, il n’avancera pas seul ; et qu’ils nous joueront un
mauvais tour ou nous ferons des crocs en jambe. Nous avons tous
constaté que depuis 44 jours ils nous ont joué plein de mauvais
tours ; mais notre vigilance nous a heureusement jusqu’ici sauvé et
permis de toujours retomber sur nos deux pieds.
Cela
signifie que tout comme il y a des camarades qui se battent dans les
entreprises pour appliquer l’accord BINO ; tout comme il y a des
camarades qui se battent pour le respect et l’application des lois
du travail, pour améliorer leur situation, nous devons rester
vigilants dans les jours, dans les semaines, dans les mois et dans
les années pour continuer à nous battre pour non seulement leur
faire appliquer le contenu de l’accord de ce soir et de l’accord
Jacques BINO ; mais pour également aller chercher d’autres accords
et d’autres droits supplémentaires. Voilà ce que nous devons
continuer à faire !
Trop souvent, nous
faisons un coup de sang. Il arrive trop souvent, quand nous
engageons une lutte, que nous arrêtions une fois qu’ils ont lâché
quelques maigres choses. Et ensuite, nous restons couchés, nous nous
endormons, et nous recommençons trois ans après ; après qu’ils nous
aient couillonné à nouveau.
Ce qu’il nous appartient de faire dorénavant, c’est de faire preuve
de plus de régularité dans nos engagements.
De façon à ne jamais monter trop haut, ni
descendre trop bas, mais à toujours rester
vigilants !
Je suis tenté de prendre comme exemple, les opérations de
destruction de la mangrove. Nous laissons faire, ne disons rien ; et
quand il ne reste plus qu’un dernier pied de palétuvier, à ce moment
là seulement nous commençons à protester contre l’abattage de ce
dernier pied de palétuvier. Commençons donc par les attaquer au
moment où ils décident de couper le premier pied ! De façon à ce que
nous arrêtions de subir !
Car trop souvent nous acceptons l’inacceptable.
Nous laissons les
choses s’accumuler, s’accumuler ; et malheureusement, au moment
d’agir il est trop tard. Aujourd’hui, nous devons donc leur dire
très clairement, avec le LKP, avec le peuple de Guadeloupe, que nous
les laisserons plus avancer !
C’est pourquoi nous disons que de plus en plus il nous faut faire
preuve de courage, de solidarité et surtout faire preuve d’audace.
De plus en plus il nous faut oser ! Cela ne signifie pas qu’il
faille jouer au téméraire, partir seul...
C’est pourquoi le LKP invite toutes et tous, dans les communes, dans
les associations, à s’organiser. Nous pouvons créer des
associations, il y en a qui existent déjà. Nous pouvons nous
rassembler dans des associations, nous pouvons nous rassembler dans
des mouvements culturels, nous pouvons créer d’autres structures
pour réfléchir et mener des actions !
Trop souvent, ils nous l’ont appris et nous sommes rentrés dans ce
système, nous jouons perso. Nous sommes seuls.
Nous devons donc voir l’exemple donné aujourd’hui par les petites
entreprises. Elles ont fini par se regrouper pour démontrer au MEDEF
qu’il ne représentait en Guadeloupe que 400 entreprises. 400
entreprises ne représentant même pas 4000 salariés ; mais qui parle
plus haut que tout le monde.
Alors que les petites entreprises, une fois regroupées, représentent
pratiquement 46000 salariés.
Voilà la vérité !
Cela signifie que sur
tout ce qui fait dans ce pays, nous devons être capables de nous
rassembler, de discuter et de débattre entre nous : en ville, à la
campagne, dans les associations, dans les entreprises...
Débattre et pas forcément tomber d’accord. Mais échanger pour
prendre ensemble des décisions.
Pendant longtemps,
c’est cela qui nous a fait défaut. Ils se pointaient, nous
racontaient leurs balivernes ; mais nos divisions leur permettaient
de nous couillonner.
Et le LKP leur a donné une leçon !
Nous avons vu toutes
sortes de sociologues, anthropologues et psychologues [1]
venir nous raconter que le collectif LKP ne tiendra pas la route,
qu’il explosera au bout de quatre jours... Certains ont prédit son
implosion, d’autres que cela ne marchera pas...
Eh bien 44 jours après
camarades, il continue d’exister ! Et c’est une réussite ! Une
réussite pour celles et ceux qui en sont membres ; mais aussi une
réussite pour tous ceux du dehors.
Et aujourd’hui, il a vocation à exister.
Il a vocation à exister car des problèmes ne sont pas réglés ; il y
a beaucoup de problèmes qui sont encore à terre ; il y a des
problèmes que nous prendrons du temps à régler, des mois et des mois
pour certains, des années pour d’autres... Mais aujourd’hui le LKP
est parti pour durer ; et il durera, car vous comptez sur le LKP et
le LKP compte aussi sur vous !
Et parce que nous sommes tous le LKP ! Merci.
Elie DOMOTA,
Mercredi 4 mars 2009
Port autonome, Pointe à Pitre
Dossier
Soutien Guadeloupe / Antilles
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Unità Naziunale, Archives du site.
Source info :
UGTG.ORG, Unità Naziunale
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