Le
11 mars 2008 :
(13:00
Unità Naziunale,
www.unita-naziunale.org - Corse - Lutte de Masse)
Les récentes mobilisations des habitants des régions
de Vico et d’Aleria contre la création de nouveaux centres
d’enfouissement de déchets pose à nouveau avec acuité la question du
traitement des déchets en Corse.
S’agissant du centre d’enfouissement de Tallone, nous
avions salué en son temps sa création, qui représentait un réel
progrès par rapport aux décharges sauvages existantes, comme celles
de Teghime à Bastia et St Antoine à Ajaccio. Les travaux
d’étanchéité des casiers d’enfouissement et le captage des lixiviats
étaient réalisés, ainsi que depuis peu le captage des gaz.
Nous avons participé aux commissions locales
d’information et de suivi (CLIS) - règlementaires pour ce genre
d’installations et placées sous l’autorité du préfet - et nous y
avons souligné que si dans l’ensemble le centre semblait fonctionner
normalement, il y avait un problème d’odeurs insupportables. Or, ce
problème n’a pas été réglé ; de plus, le préfet n’a plus convoqué la
CLIS depuis 3 ans !
Alors faut-il refuser les centres d’enfouissement
technique (CET), appelés maintenant centre d’enfouissement de
déchets ultimes (CSDU) ?
Nous
sommes à l’heure actuelle en face d’une impasse : aujourd’hui
environ 10% seulement de nos déchets sont triés. Le traitement tel
qu’il est pratiqué en Corse laisse plus de 90% de la masse des
déchets des ménages, des commerçants et des artisans à traiter, sans
compter les encombrants. On enfouit toute la fraction organique
(épluchures, déchets de cuisine, déchets verts) qui en fermentant
produit les gaz responsables des nuisances olfactives.
Alors que faire ? Il faut que les responsables de la
gestion des déchets s’engagent dans une véritable politique de tri
qui valorise la matière organique pour en faire du compost ou du
méthane (*). On peut arriver très rapidement à valoriser plus de 50%
de nos déchets et à terme plus de 70%. Il ne restera alors plus
qu’une fraction (25/30%) qui, dans les conditions actuelles,
ne peut être valorisée et qu’il faudra enfouir. Malgré le PIEDMA qui
n’est toujours pas révisé, les textes règlementaires en vigueur
permettent déjà la création de centres de compostage (compostage
individuel, semi-collectif et pour les villes du compostage
industriel).
Outre la matière organique, il faut exclure de
l’enfouissement tous les déchets polluants et dangereux : piles,
produits toxiques (solvants, peintures), médicaments afin de ne pas
contaminer l’air et l’eau. Tous les acteurs de la gestion des
déchets doivent travailler de concert et en toute transparence, en
association avec les citoyens.
Seule une prise de conscience collective de l’absolue
nécessité de gérer correctement les déchets, en organisant le tri et
la valorisation des matériaux, nous permettra de définitivement
nous éloigner du danger de mégadécharges puantes ou d’incinérateurs,
polluants et dangereux pour la santé.
* celui-ci
sert alors de combustible pour des chaufferies, de carburant pour
des parcs de véhicules des collectivités ou faire de l’électricité
U LEVANTE
Source photo :
Unità Naziunale, Archives du site.
Source info :
U
levante, Unità Naziunale
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