Le choix de Tontouta dans la commune de Païta et plus précisément à l’aéroport international était symbolique. L’USTKE tenait à manifester pacifiquement là où les immigrants généralement métropolitains débarquent massivement et sans contrôle ces dernières années. 

Arrivés aux aurores, plusieurs centaines de militants se sont agglutinés aux abords de l’aéroport rejoints en début de matinée par un dispositif impressionnant de forces de l’ordre  composé essentiellement de pelotons de gendarmes mobiles.

La suite vous la connaissez, intervention musclée sans ménagement dès 8h00 le matin, sur des adhérents et citoyens et parmi eux des femmes qui n’étaient pas les moins nombreuses.

Un déchaînement de violence de la part des forces de l’ordre qui, ce matin là, se poursuivra au-delà de l’aéroport international jusque dans les quartiers alentours de Tontouta.

Une intervention excessivement violente soutenue par un arsenal démesuré, VBRG, grenades lacrymogènes à profusion ainsi que des effectifs plus que nécessaire pour une manifestation à la base pacifique. 

Comme à l’accoutumée le service de propagande de l’Etat français en kanaky prend le relais de ce genre de confrontations et accentue la désinformation. Instrument d’endoctrinement non négligeable, il constitue aujourd’hui une de ses armes répressives la plus sournoise dont l’ambition n’est autre que de minimiser voire de discréditer l’USTKE et ses responsables dans les actions de plus en plus populaires qu’ils mènent. Et voilà comment dans la presse locale à travers les déclarations de son Haut Fonctionnaire, l’Etat se dédouane des dégâts collatéraux causés par ses actions de force rejetant la faute comme à chaque fois sur les responsables de l’organisation syndicale.

Ce fut encore le cas à Tontouta où suite à l’attaque des forces de l’ordre, une école maternelle, a été asphyxiée par les gaz lacrymogènes des mobiles, malmenant ainsi des enfants effrayés par les détonations de grenades atterries jusque dans leur cour.

Bien évidemment la presse locale parlera de la responsabilité des militants dans cette affaire coupables de s’être retirés dans un quartier proche de l’aéroport où se trouvait cette école.

La vérité est toute simple, l’acharnement aveugle des forces de gendarmerie ainsi que l’utilisation abusive de leur arsenal répressif ne leur ont pas permis d’identifier l’école au milieu des habitations et il a fallu tout le bon sens des adhérents de l’USTKE pour les interpeller et éviter que la situation ne s’aggrave au détriment des enfants.

Yves Dassonville n'a apparemment rien compris au conflit de la Guadeloupe, comparer l'USTKE au LPK et à Elie Domota est pour nous un motif de grande fierté.

Dassonville dans ses allures de bienséance qui aime à jouer des comparaisons, nous fait de plus en plus penser à un autre haut représentant de l’Etat… Yves Jego, secrétaire d’Etat à l’Outre Mer qui n’a pas su, il y’a quelques semaines maintenant, comprendre ce qui se passait aux Antilles. On doit à son manque de clairvoyance l’amplification de la crise que connaissent actuellement les départements d’Outre Mer dans les caraïbes.

Plutôt que d’ironiser derrière ses forces de répression qu’il nous envoie systématiquement, M. Dassonville devrait faire remonter à sa hiérarchie dont nous savons aujourd’hui la lenteur dans la compréhension des aspirations des ultra marins. La préoccupation de la majorité des calédoniens exige de l’Etat qu’il assume ses responsabilités en tant que signataire de l’Accord de Nouméa, dans le contrôle en Kanaky de l’immigration qui relève de sa compétence. Manquer à cette obligation, par la politique de l’autruche ou par l’obstination à vouloir exterminer par tous les moyens l’USTKE et ses responsables, contribuera inexorablement à étendre la crispation sociale que nous lui devons déjà, au domaine politique. Un échec de la politique de Dassonville en Kanaky à l’image de son secrétaire d’Etat à l’outre mer dont nous sommes en droit de nous demander si finalement ils ont compris quelque chose au Pays.

L’immigration est un sujet sensible avec celui sur l’emploi local pour lequel les renoncements du FLNKS sont pour le moins que l’on puisse dire, criants.

Alors même qu’un collectif (regroupant plusieurs membres des partis indépendantistes du Front a vu le jour en janvier dernier à la suite de la diffusion sur M6 d’un reportage intitulé l’Eldorado calédonien) partage l’analyse de l’USTKE sur les limites du texte sur l’emploi local sur lequel une révision en profondeur est nécessaire, ce dernier est voté à l’unanimité par le Gouvernement Martin avec les élus indépendantistes du FLNKS qui y siègent.

Une aberration qui met en évidence le décalage grandissant entre la base du Front et ses élus, conséquence de la pratique par ces derniers du consensus à l’intérieur des institutions qui prend de moins en moins en compte les aspirations du Peuple kanak et des calédoniens d’une manière générale. Mais ça nous le savions depuis fort longtemps.

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