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Cumitatu contru a Ripressione Cunferenza di stampa -
Assemblea di Corsica U 12 di dicembre di u 2003
Cumitatu contru a Ripressione
Cunferenza di stampa - Assemblea di Corsica
U 12 di dicembre di u 2003
"Je ne vois pas pourquoi la loi ne serait pas appliquée en Corse. Ainsi,les
condamnés insulaires seront rapprochés de leurs familles.Non pas parce qu'ils
sont corses, mais parce c'est la loi.Pourquoi un détenu corse aurait-il moins
besoin de voir sa femme ou ses enfants ?"
Déclaration du Ministre de l'Intérieur,
Nicolas Sarkozy,le 29 septembre 2002,
dans un entretien au Journal du Dimanche.
Tant le gouvernement précédent de Jospin que celui de Raffarin aujourd'hui,ont
affirmé, à maintes reprises,la volonté de dialoguer avec la Corse afin de
trouver des solutions à la situation de marasme économique et culturel que
connaît notre île.
Dans ce cadre éminement politique,la question des patriotes emprisonnés a été
abordée et nous avons toujours affirmé qu'ils faisaient partie intégrante de la
recherche d'une solution négociée.
En ce sens, le Comité Anti Répression porte depuis plusieurs années un certain
nombre de revendications essentielles pour que les temps de détention se passent
dans les meilleures conditions humaines possibles,étant entendu que notre
revendication majeure demeure la libération de l'ensemble des prisonniers
politiques corses.
Par de nombreuses actions de communication,nous avons largement informé
l'opinion publique du sort inique réservé à nos détenus et la revendication du
rapprochement des prisonniers dans l'île reçoit d'ailleurs un écho largement
favorable au sein de la population corse.
Et ce n'est pas sans sastifaction quand en septembre 2002 nous avons entendu, de
la bouche même de Nicolas Sarkozy,que le rapprochement était une simple
application de la loi.Pourtant,il semble bien que cette loi ne soit pas la mÍme
pour tous.
Aujourd'hui plus de 40 prisonniers politiques sont en exil carcéral à plus de
1000 km de chez eux et de leur famille, dispersés dans 8 prisons de l'Etat
français, et se trouvent dans une situation de non-droit.
Ils sont volontairement éloignés, dispersés, et trop souvent isolés.Il existe
dans les prisons françaises une catégorie de prisonniers à
qui,systématiquement,le gouvernement français applique un traitement
spécifique,c'est-à-dire la non-application du droit commun.Nous affirmons que
les conditions de détention que subissent actuellement les prisonniers corses
sont hors la loi et Èchappent à tous les principes des Droits de la Personne
Humaine pourtant clairement énoncés aussi bien par la Constitution française que
par les diverses résolutions européennes et internationales.
Quelles sont les conséquences de l'exil carcéral pour les familles?
A raison d'une visite par mois dans une prison de la région parisienne, cela
représente environ 22.000 kms par an. Soit l'équivalent d'un tour du monde en 24
mois! On ne vous parle pas de globe-trotter ou d'aventurier, mais simplement du
périple qu'effectue une femme de détenu en une année.
Environ 5000,00 euros de dépenses, en se logeant à moindres frais, quand cela
est possible, dans les structures d'accueil pour familles de prisonniers tenues
par les religieuses.Le prix est pratiquement à multiplier par trois si l'on doit
aller à l'hôtel. Et il faut aussi se nourrir,emprunter les taxis ou les
transports en commun,etc.Et ce sont les dépenses pour une personne!
Au-delà de ces considérations qui ne sont somme toute que matérielles, ces
déplacements représentent une grande fatigue,à laquelle se surajoute un stress
énorme lié à la crainte de rater l'avion ou d'une gréve surprise d'Air
France,aux déplacements dans ces banlieues parisiennes qui nous sont totalement
étrangères,aux atmosphères agressives des prisons,aux longues heures d'attente,
bien trop souvent dans le froid, avant d'enfin avoir accès au parloir pour une
heure.
Tout cela, dans le meilleur des cas, une fois par mois, et encore, seulement
quand les moyens financiers le permettent ou que l'on peut poser quelques jours
de congé.
Tout est fait pour casser les liens familiaux.La prison est déjà une punition,on
ne doit pas rajouter de la souffrance en condamnant le détenu et sa famille,par
l'éloignement,à un isolement de fait,le privant des trois parloirs hebdomadaires
auxquels il a légitimement droit.
Quant aux conséquences sur les enfants,ce sont les plus graves. Avec seulement
une visite par mois au mieux,les pères sont mis à l'écart de tous les événements
qui jalonnent la vie de leurs enfants. Ils ne peuvent partager tous ces moments
privilégiés de joies et d'émotions.
Le maintien des liens qu'une visite par semaine pourrait préserver est empêché
par cet éloignement et oblige ainsi parents et enfants à construire autrement
leur relation.
Quelles sont les conséquences de l'exil carcéral et de la dispersion dans
l'organisation de la défense?
Elles sont simples.Prenons un procés qui doit se dérouler un mardi devant le
tribunal correctionnel de Bastia.Pour préparer la défense,il suffit à l'avocat
qu'il se rende le jour de son choix à la maison d'arrêt de Borgu et de préparer
le dossier avec le client.Ensuite,pour le jour de l'audition,de se rendre au
tribunal,et après,rentrer chez soi.
Pour le même procès qui se déroule à Paris,cela suppose un départ le
dimanche,une journée entière consacrée à la préparation de la défense et aux
trajets.Le lendemain,la journée entière consacrée au procés.Retour en Corse pour
l'avocat le mercredi.Donc,pour le même procés,le double du temps est nécessaire
à l'avocat.Donc forcément aussi des frais supplémentaires.
Alors,lorsque l'on sait que les procès des patriotes corses se déroulent
systématiquement devant une juridiction spéciale de la XIVème section du Parquet
de Paris,qu'ils durent au grand minimum une semaine,mais généralement entre 3 et
6 semaines,et que ces procès concernent souvent plusieurs détenus,on imagine
aisément toutes les difficultés auxquelles sont confrontés les avocats.
L'éloignement et la dispersion supposent pour les avocats des déplacements d'une
prison à l'autre pour voir tous les détenus, une perte de temps importante, des
frais et de la fatigue supplémentaire.C'est un véritable problème au niveau de
la défense et donc une discrimination flagrante.
Alors qu'en est-il aujourd'hui de la situation des détenus politiques corses?
Que personne ne s'y trompe,aucun détenu politique corse n'a à ce jour regagné sa
terre et toutes les demandes des condamnés sont restées lettres mortes.
Plusieurs ministres se sont prononcés en faveur de ce rapprochement - de
Vaillant à Sarkozy,en passant par Raffarin et Devedjian - sans oublier le garde
des sceaux Perben.
A part une médiatisation fortement orientée,posant Sarkozy en champion des
Droits de l'Homme,quelles sont les mesures prises par le gouvernement pour le
rapprochement des prisonniers politques? Aucune !
Primo,la construction d'un centre de détention dans la région d'Aiacciu.Cette
proposition ne peut nous satisfaire.D'abord parce que nous n'avons pas vocation
à faire ériger des murs de prison, car dans le cadre d'une solution
politique,tous les prisonniers politques devront être libérés.Ensuite parce que
cela voudrait dire que durant les nombreuses années que demandera cette
construction les familles continueront des déplacements aussi coûteux
qu'épuisants.
Secondo,et cela est déjà fait,l'aménagement de 27 places en centre de détention
d'une aile de la maison d'arrêt de Borgu.
Cette ouverture aujourd'hui ne nous concerne pas.En effet,le gouvernement impose
des conditions discriminatoires,injustes et inhumaines au rapprochement à
Borgu.En effet,ne sont concernés que les condamnés en fin de peine,c'est-à-dire
des détenus qui seraient très vite conditionnables ou libérables ou qui auraient
un temps très court à accomplir en détention.Pour ces cas de figures,nous sommes
heureux que nos actions aient contribué à soulager les familles concernées.
Néanmoins,pour ce qui est de la grande majorité des détenus
politiques,lourdement condamnés dès lors qu'ils comparaissent systématiquement
devant une juridiction spéciale,le problème reste plein et entier.
Au-delà de la longueur des peines,l'autre prétexte invoqué par le
gouvernement,est la dangerosité des détenus politiques corses. Mais alors qu'en
est-il des condamnés du centre de détention de Casabianda,détenus en
semi-liberté?
Nous nous devons de rappeler que depuis 30 ans,alors que la justice coloniale a
généreusement distribué des milliers d'années de prison à nos patriotes,jamais
un seul d'entre eux n'a été responsable d'aucune action violente ou génératrice
de situation insurrectionnelle à l'intérieur des prisons française,sans qu'il
soit besoin pour cela de leur passer la camisole chimique.Au contraire, dans
certains cas, grâce à leur mâturité politique,ils ont souvent servi de
médiateurs entre les détenus et
l'administration pénitentiaire alors que des situations conflictuelles à
l'extrême allaient vers des drames.
C'est donc en connaissance de cause et en méprisant toutes considérations
humanitaires que le gouvernement,avec ses juridictions et ses polices
spéciales,affuble d'un statut de Détenus Particuliérement Surveillés (DPS) nos
frères nationalistes,ce qui aujourd'hui,d'après la partialité des critères
imposés,les priverait de leur droit au rapprochement familial ce qui,in
fine,officialise si besoin était le délit d'opinion,celui d'être nationaliste
corse.
On ne peut accepter le sort subi par les patriotes corses incarcérés,tout comme
on ne peut accepter les conséquences pour les familles,ou encore le mépris avec
lequel le gouvernement français réagit aux multiples voix qui s'élèvent contre
cette injustice.Cette situation est intolérable.
Aussi aujourd'hui,en soutien aux prisonniers et à leur famille,
en cette période de Noël particulièrement difficile pour eux,des militants du
Comité Anti Répression ont décidé de se mettre en grève de la faim à partir de
cet instant,et pour un temps indéterminé,dans les locaux de l'Assemblée de
Corse,lieu symbolique s'il en est,car siège des représentants élus du peuple
corse.
Nous appelons tous les représentants de la société civile corse à manifester
leur solidarité avec cette action et montrer ainsi au gouvernement français que
la Corse a toujours été une terre de justice attachée aux valeurs humaines.
Nous,familles et proches,continuerons aussi longtemps qu'il le faudra notre
combat pour faire respecter notre droit légitime. Jamais nous ne serons résignés
et l'adhésion croissante d'une large partie du peuple corse est notre meilleur
soutien et notre plus grand réconfort.
I patriotti in terra corsa !
Libertà per i patriotti !
Pace è salute à tutti
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