|
|
COMITE ANTI REPRESSION CORTI l’8 d’aostu di u 2004
Il a voulu servir la république, cette république des valeurs. Il l’a servi, s’est investi pour, et il a été remercié, sans doute pour ses bons et loyaux services. Il croupit aujourd’hui à la prison de la Santé, ne comprenant pas, lui qui a tant donné pour « son » pays… M. MARCHIANI, pour le nommer, est désormais incarcéré… voilà comment la France, cette France de l’ordre et de la sécurité, celle pour laquelle s’est battu M. MARCHIANI, se souvient des siens… Voilà M. MARCHIANI, la trajectoire qu’il incombe aux supplétifs de cette république, dès lors qu’elle n’en a plus besoin. Et pendant ce temps–là, la France d’en-haut, celle hautaine des coquins, voleurs, escrocs et autres délinquants se permet de décorer un 14 juillet, à travers la personne du président français M. CHIRAC, un prétendu juge indépendant, un dénommé COURROYE, sans doute pour le remercier de son non–lieu concernant les frais de bouche du couple présidentiel…
Et oui la République française aujourd’hui c’est ça. Celle des nantis et autres profiteurs du même genre qui n’ont de valeurs que le mot vidé de toute sa substance. Quant aux supplétifs, ils n’ont qu’a bien se tenir !!!
Et en évoquant les supplétifs, on ne pouvait oublier nos caciques de la Collectivité Territoriale, les deux élus «ami-ami» de SARKOZY et consorts, ceux qui ne peuvent penser et agir sans le coup de téléphone à Paris, ceux qui ne rêvent pour la Corse qu’hôtels et autres sites balnéaires, plages, cocotiers, jet–set, soirées arrosées, whisky et champagne à gogo… Plus que des supplétifs, ils s’avèrent des pantins, obéissant sans détour aux injonctions de leurs maîtres à penser. Nous les avons pourtant prévenu : toute proportion historique gardée, que l’on ne les compare pas bientôt à messieurs PETAIN et LAVAL. Car, messieurs de ROCCA-SERRA et SANTINI, on ne peut prendre éperdument les gens de ce pays pour des demeurés, surtout lorsqu’ils se trouvent confrontés à un problème essentiel et majeur et qui interpelle nombre de conscience : la réalité des droits de l’homme en France, précisément à travers les prisonniers politiques corses déportés et emprisonnés.
Nous sommes allés à l’Assemblée de Corse, sachant certes qu’elle n’a aucune compétence en la matière qui nous concerne, mais que, en tant qu’autorité morale, elle peut et doit interpeller le gouvernement français, notamment le ministère de la défense pour essayer de dégager des pistes exploratoires. Elle doit tenter de résoudre progressivement les atteintes multiples et quotidiennes à la dignité et à la personne dont sont victimes nos frères incarcérés, en abordant en l’occurrence le sujet de la déportation et de l’éloignement. Malgré les réunions de la commission permanente de la Collectivité Territoriale et les rencontres prévues, très vite ces dernières ont été ajournées sinon annulées, sans que nos deux caciques s’en émeuvent. Mais pouvait–il en être autrement car ils s’en foutent !!!
Ils s’en foutent des prisonniers, de leurs familles, de leurs enfants. Ils nous rêvent tous derrière des barreaux, ils collaborent, ils usent du bout des lèvres le mot dialogue, mais ils le fuient… Merci Messieurs de ROCCA-SERRA et SANTINI !!! M. PERBEN doit être très content et ce n’est pas pour rien que M. SARKOZY est venu récemment remettre au maire de Calvi une médaille avant d’aller rejoindre son ami le maire de Porti Vecchju, histoire de bronzer quelques jours dans un village de vacances bien précis de la cité du sel… Ils s’en foutent alors que dans les prisons françaises, on souffre et on meurt. Le récent décès d’une jeune basque, OIHANE ERRAZKIN est là pour nous le rappeler.
Mais qu’a-t’elle d’exceptionnelle et dangereuse notre revendication, quand on voit les tergiversations de l’ordre établi ? Elle est la conséquence d’un souci humanitaire, elle s’appuie sur les principes intangibles et universels des droits de l’homme. Effectivement nous revendiquons un traitement global, progressif mais lisible des autorités actuelles en charge des questions que nous posons. Une amélioration générale des conditions de détention ne peut que grandir – de quel côté qu’elles se situent – les forces, les énergies et les structures concernées. Elle ne sera pas une victoire du Comité Anti Répression, une victoire du Mouvement National, un affaiblissement du gouvernement en place. ELLE SERA AVANT TOUT LA PREUVE DE L’EVOLUTION D’UNE SOCIETE POUR QUI LES DROITS DE L’HOMME PRIMENT, ET REFLETERA AINSI L’ESSENCE DE LA VITALITE DE LA DEMOCRATIE QUI L’HABITE.
Décidément en France, c’est plutôt le bruit des bottes qui prévaut… Et qui rassure en l’occurrence le président de la Collectivité Territoriale pour lequel il n’y aura jamais assez de place dans les journaux pour ses appels réitérés à la répression. Là, vous l’entendez comme nous !!! Il s’est même effrayé récemment lorsque le ministre français de la défense, dans le cadre d’un plan de restructuration, mettait fin à la présence d’une compagnie de gardes–mobiles à Porti Vecchju et à Calvi. Là effectivement nous l’avons tous entendus !!!
Mais pas un mot, une pensée, un geste humanitaire, strictement humanitaire, envers nos frères incarcérés, envers leurs familles, envers leurs enfants…
Notre colère est sourde aujourd’hui, mais grande. Car comme on dit chez nous : « Ci n’hé una tichja !!! ». Car des prisons continuent de s’élever ces voix qui crient à l’injustice, qui implorent même pour dire BASTA ! Nous sommes des être humains !!! Récemment, on a pu constater, que Felici MARCELLESI ne peut toujours pas disposer de parloirs familiaux, que Lucianu ROCCHI et Ulivieru ORSINI se sont vu délivrés après plusieurs mois d’isolement par un juge d’instruction de la XIVeme section, une ordonnance d’interdiction de parloirs, que le fils de Filippu PAOLI, âgé de 18 mois, ne peut toujours pas voir son père, que Lucianu ROCCHI malgré ses demandes réitérées n’a toujours pas à ce jours pu disposer de soins médicaux et dentaires adéquats, que Carulu SANTONI a été évacué manu–militari de la centrale de Moulins–Yzeure pour l’isolement à la maison d’arrêt de Luynes. Concernant les rapprochements, on assiste en fait à un éparpillement et un éloignement bien calculés de prisonniers : Alanu FERRANDI est parti de la maison d’arrêt des Yvelines pour la prison de Clairvaux, Martinu OTTAVIANI de la maison d’arrêt des Yvelines pour la centrale de Moulins–Yzeure, Petru ALESSANDRI de la prison de la Santé à celle de Lannemezan, Marcellu ISTRIA de la maison d’arrêt du Val d’Oise à celle de Saint Maur… Seul Ghjuvan’Lucca ALBERTINI, en fin de peine et conditionnable s’est vu ramené à Borgu, en compagnie de deux autres prisonniers originaires de Toulon et qui refusent à leur tour cet éloignement de leur incarcération initiale, puisqu’ils sont loin des leurs… Ghjuvan Filippu ANTOLINI lui aussi conditionnable, reste pour sa part incarcéré dans la sinistre prison de Fresnes…
Et la liste serait longue pour évoquer les maltraitances et autres atteintes dont sont victimes quotidiennement nos frères incarcérés.
On voudrait que messieurs de ROCCA–SERRA et SANTINI comprennent de quoi l’on parle. Qu’ils accompagnent une famille dans son périple pour enfin nous dire : « Nous avons compris, il faut infléchir cela !!! ».
Mais la réalité est autre. Et notre colère n’est pas seulement sourde, elle est immense. Immense par le nombre accru de prisonniers politiques (plus de cinquante), Immense par la continuité quotidienne de la répression, Immense par la nomination comme préfet à la sécurité de celui qui se targue d’avoir réussi à arrêter Iviu COLONNA, M. LAMBERT.
Car nous n’acceptons pas de vivre quotidiennement sous surveillance, écoutés, filés, interpellés, mis en garde-à-vue, déportés, emprisonnés. Nous n’acceptons pas ces moyens sophistiqués qui espionnent notre cadre social, professionnel et familial. Nous n’acceptons pas les P.J., D.N.A.T., Gendarmerie Nationale et autres services spéciaux. Et comme si tout cela ne suffisait pas, certaines de ces forces comme la Gendarmerie Nationale concoctent en toute impudence des plans dangereux, de type barbouzard – n’ayons pas peur des mots – pour réactiver certains mécanismes meurtriers. Les récentes mise en garde-à-vue de responsables nationalistes et humanitaires dans le cadre de commissions rogatoires spécifiques à des assassinats n’interviennent pas par hasard : elles alimentent de dangereuses manipulations en cours…
Aussi, et nous l’avons déjà dit, nous allons remonter sur ce sanctuaire si cher à M. De ROCCA-SERRA, à cette Assemblée de Corse pour dire « NON, NOUS N’ACCEPTONS PAS QUE VOUS TRAITIEZ NOS FRERES AVEC LE MEPRIS QUI VOUS AFFICHEZ SI BIEN !!! ». Toute les familles, et il n’en manquera pas une, viendront vous le signifier, pour que vous compreniez de quoi elles parlent. Et ne vous méprenez pas sur leur détermination… C’est un message identique que nous lançons à M. PERBEN : « NE VOUS OBSTINEZ PAS DANS L’INDIFFERENCE. NOTRE PEUPLE A DE LA MEMOIRE ET SE SOUVIENT DE VOS PROMESSES. » !!!
Nous ne pouvons tolérer qu’à côté de cela, le pénitencier de CASABIANDA serve de camp de vacances à des dangereux pédophiles patentés comme Emile LOUIS. C’est le comble de l’indécence et de la provocation ! D’ailleurs, dès septembre, nous redescendrons dans la rue pour rappeler que Casabianda appartient au peuple corse, comme cette terre est notre.
O CORSI L’AFFARI SO IN FRANCESI, UN LI LASCEMU STUPASCI ANNANTU !!!
Notre foi est inébranlable, à la hauteur des enjeux que nous imposent le gouvernement français, autoritaire et réactionnaire. Notre fierté est grande de nous battre pour ces droits universels, parce que nous ne saurions être considérés, en prison et ailleurs, comme des citoyens de seconde zone, ces femmes et ces hommes à qui l’on construit chaque jour davantage le terrible mensonge qu’ils auraient le privilège de vivre en démocratie pour leur faire gober tout et n’importe quoi !
Et avec solennité, nous vous interpellons aujourd’hui, hommes, femmes et surtout jeunes de ce pays en vous disant :
SI VOUS N’ETES PAS CAPABLES : D’écrire une lettre à un prisonnier, de lui envoyer un message.
SI VOUS N’ETES PAS CAPABLES : De venir aux soirées de soutien, de donner un peu de votre temps et de votre argent.
SI VOUS N’ETES PAS CAPABLES : D’affirmer, de témoigner votre solidarité publiquement.
SI VOUS N’ETES PAS CAPABLES : De venir nombreux aux rassemblements et manifestations de soutien.
SI VOUS N’ETES PAS CAPABLES : D’affronter les forces de répression, inspecteurs, C.R.S., gardes–mobiles et autres gendarmes.
SI VOUS N’ETES PAS CAPABLES : D’affronter avec détermination l’injustice française.
Alors notre lutte est fichue, malgré tous les sacrifices consentis, les années de prison distribuées, les militants morts au combat.
Mais par contre, tous ensemble, et surtout vous les jeunes, si nous sommes capables et déterminés pour dire non à la répression, jusqu'à l’épreuve de la prison, sans renonciation ni collaboration aucune avec la dite justice française, alors l’avenir est clairement entre nos mains, vers des lendemains progressistes où les portes de prison s’ouvriront enfin.
Nous le devons pour nos frères disparus, TOUS nos frères disparus, pour TOUS nos frères incarcérés et recherchés, pour TOUTES ces familles qui attendent, pour TOUS ces enfants qui continuent de rêver.
A LOTTA CONTR’A L’INGHJUSTIZIA CULUNIALI CUNTINUEGHJA
TUTTI INSEME RIPIGLIEMU A STRADA DI I NOSTRI CARRUGHJI PA DA GHJUSTIZIA A U POPULU CORSU!
LOTTA GHJUVENTU L’AVVENE SI TU !
LUTTEMU PA CHE LI SIANU INFINE SPALANCATI E PORTE DI E PRIGHJO.
I FAREMU VULTA TUTTI IN CASA NOSCIA !
EVVIVA A RESISTENZA DI U POPULU CORSU ! LIBERTA PA TUTTI I PATRIOTTI !!! |