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Communiqué du 22 octobre 2004
La Ghjuventù Indipendentista tient à préciser les raisons pour
lesquelles elle ne participera à la manifestation du 23 octobre 2004.
Nous refusons d’être obligés de nous justifier dans une campagne politico-médiatique orchestrée par l’Etat Français et relayée par des organisations dites humanistes qui, sous couvert d’anti-racisme, ne vise qu’à discréditer le mouvement national et surtout les fondements même de notre discours. Et au-delà à jeter l’anathème sur tout un peuple en cherchant à le culpabiliser, pour mieux justifier le racisme anti-corse. Cette attitude ne saurait en aucun cas être une solution à l’existence d’actes et de comportements de rejets en Corse. La situation actuelle nécessite une réflexion en profondeur et non pas une simple manifestation de condamnation, qui ne servira en fin de compte qu’à donner bonne conscience à ceux qui l’organisent. L’attitude de certains qui consiste à réagir à l’emporte pièce tous les deux jours, à faire de l’agitation médiatique en courant après les racistes pour les montrer du doigt, ne fait que jeter de l’huile sur le feu et nous fait penser à une « chasse aux sorcières ». Il s’agit de débusquer les racistes pour les accuser publiquement. Cette méthode est digne de Mac Carthy ! Bien que le fait de considérer une personne inférieure, en raison de sa différence de couleur de peau, de religion… soit quelque chose d’horrible en soi, il y a pire que le racisme, c’est la négation. Le fait de considérer un peuple tellement inférieur qu’on lui nit son droit à l’existence. C’est ce qu’a fait le 12 octobre le président de Sos Racisme en niant l’existence du peuple corse sur les ondes de RCFM. Pour la GI, il n’y a en Corse qu’une seule communauté de droit, c’est le Peuple Corse. Nous avons une conception très ouverte de celui-ci. Pour nous, il est basé sur un seul point, sa culture, c'est-à-dire sa langue, son histoire, ses traditions, ses valeurs, et notamment celle du respect et de l’intégration. Nous sommes contre le communautarisme, car la constitution en Corse de différentes communautés vivant chacune séparément des autres ne peut provoquer que des réactions de rejet et des affrontements. Nous voulons que les étrangers qui arrivent en Corse, comme dans n’importe quel pays, puissent s’intégrer à notre peuple, peu importe d’où ils viennent. Malheureusement, nous sommes parfaitement conscients que les moyens d’intégrer les néo-arrivants par notre culture et nos valeurs sont très limités, et pour nous, le problème vient de là. A force d’être niée par la culture dominante, celle du pouvoir politique, notre culture se meurt, nous n’arrivons même pas à y intégrer l’ensemble des corses. C’est là le sens de notre combat. Ainsi, pour citer le préfet de Corse sur les ondes de RCFM, « la Corse est la 2nde région de France où il y a le plus d’immigrés », et vous pensez bien que ce haut fonctionnaire ne tient pas compte des migrations clandestine et française… Alors même que notre langue n’a pas de statut sur notre terre, que notre peuple n’est pas reconnu, que nous sommes spoliés de notre terre par des spéculateurs de toute l’Europe, nous sommes dans un même temps soumis à une colonisation de peuplement intense dont l’objectif politique est plus qu’évident : faire disparaître, à terme, notre peuple et enfin toute forme de résistance à la colonisation française. En ce sens, nous militons pour la reconnaissance des droits légitimes du Peuple Corse, le seul peuple de droit sur cette terre. Notre unique finalité est de recouvrer la maîtrise de notre destin, de nos choix de vie, la liberté de vivre sur notre terre. Sans quoi, nous n’aurons jamais rien à partager et à offrir, et nous ne pourrons jamais intégrer personne. |