Suite
à la décision du parquet de faire appel du verdict d'acquittement de
Jean et Vincent, le Comité Anti Répression Corse a tenu une
conférence de presse à Bastia, samedi 25 février. Voici le texte
dans son intégralité :
Mercredi dernier, se terminait le procès Castela Andriuzzi. La Corse
entière s’était mobilisée pour demander un procès équitable. Le CAR
tient à remercier tous ceux qui ont su faire entendre leur voix et
qui ont permis à Jean et Vincent d’être jugés convenablement. A
l’issue de trois semaines de procès, au cours duquel le président a
instruit le dossier à charges et à décharges, Jean Castela et
Vincent Andriuzzi étaient acquittés pour les principales affaires et
condamnés à 10 et 8 ans pour les autres, peines couvertes par la
détention préventive qu’ils ont effectuée.
Alors
qu’ils s’apprêtaient à retrouver la liberté, nous apprenons avec
stupeur que le parquet de Paris vient de se pourvoir en cassation
contre ce jugement. Cet acharnement contre
Jean et Vincent n’a plus aucune limite, même pas celle du ridicule.
Afin
d’appréhender au mieux la situation, il convient de rappeler une
partie de la loi. L’article 572 du code de procédure pénale précise
que « Les arrêts d'acquittement prononcés par la cour d'assises
ne peuvent faire l'objet d'un pourvoi que dans le seul intérêt de la
loi, et sans préjudicier à la partie acquittée. » Cela veut dire
que dans l’affaire Erignac et dans les attentats de Strasbourg,
Vichy et Petrusella pour lesquels Jean Castela et Vincent Andriuzzi
ont été acquittés, cet acquittement ne peut pas être remis en cause.
Le pourvoi en cassation du parquet de Paris ne porte donc que sur
les attentats (prescrits) du FLNC en 1994 pour lesquels Jean et
Vincent ont été condamnés.
Nous
rappelons que le pourvoi en cassation ne concerne pas le fond du
dossier ni la peine prononcée mais uniquement la forme, c'est-à-dire
que la cour de cassation aura à juger si la loi a bien été
respectée, et au cas où cela ne serait pas le cas, elle a pouvoir
pour casser le jugement concernant les attentats de 1994. Si la cour
venait à casser ce jugement, un nouveau procès se tiendrait au cours
duquel Jean Castela et Vincent Andriuzzi seraient jugés de nouveau,
mais uniquement pour les faits de 1994.
Cette réaction haineuse du parquet de Paris est une insulte faite à
la Corse.
Si le
parquet tenait à faire respecter la loi à la lettre, les attentats
de Mende et de Paris de 1994 n’auraient jamais dû être jugés car ils
étaient tous les deux couverts par la prescription au moment où un
acte de procédure est intervenu, en l’occurrence la mise en examen
de Jean Castela.
Ce
pourvoi en cassation est un véritable appel à la révolte, mais le
CAR lance un appel au calme aux Corses, afin de ne pas tomber dans
les provocations grossières de l’Etat français.
Le
parquet vient de perdre tout honneur en se pourvoyant en cassation
dans cette affaire. Jean Castela et Vincent Andriuzzi ont fait des
années de détention préventive pour l’assassinat du Préfet Erignac
et pour les attentats de Strasbourg, Vichy et Petrusella. Leurs noms
ont été livrés en pâture à la presse. On en a fait des « bêtes à
sang froid » et des « commanditaires d’assassinat de préfet ». Après
un procès équitable, ils ont été acquittés, sans que cela ne puisse
souffrir le moindre doute. La presse nationale et internationale
unanime attendait un acquittement à l’issue du procès et l’a salué
comme tel. Les méthodes de la DNAT ont été mises au jour et la
France médusée a découvert que sa police dite antiterroriste ne
respectait aucune de ses lois, n’hésitant pas à aller déposer des
explosifs chez les gens, à en torturer d’autres en garde-à-vue, à
faire de faux procès-verbaux ou encore à détourner des procédures
pour régler des affaires personnelles. Ce
n’est plus la police antiterroriste mais la police terroriste !
Malgré ce flot d’injustices à l’encontre de Jean Castela et de
Vincent Andriuzzi, le parquet sensé représenté les intérêts de la
société se comporte aujourd’hui en véritable association de
malfaiteurs, en relation avec une police terroriste, à la recherche
de vengeance. Au lieu de présenter ses excuses aux acquittés, le
parquet se pourvoit en cassation pour empêcher la libération de Jean
et Vincent.
Le
CAR pose la question de savoir qui a pris cette décision et
pourquoi.
Désormais, ces deux Corses acquittés dans l’affaire Erignac se
retrouvent de nouveau, après 7 ans et demi d’incarcération en
détention provisoire et continuent de battre tous les records en la
matière. Dès lundi matin, leurs avocats déposeront une demande de
mise en liberté qui sera examinée certainement dans la semaine du 13
mars. Une décision autre qu’une mise en liberté mettrait la France
au banc des nations d’Europe, voire au banc des nations civilisées.
Nous
appelons une fois de plus les Corses à faire entendre leur voix et à
s’élever dans le calme et la dignité contre cette nouvelle
injustice.
Cumitatu
contr’à A Ripressione
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