Communiqué
de Presse - 10/04/2006
Camille de Rocca Serra veut bétonner le littoral
Suite aux récentes déclarations de Camille de Rocca
Serra, Président de l'Assemblée de Corse, dans le Monde du 2
Avril, en faveur d'une forte accentuation de la pression immobilière
sur le littoral corse, I Verdi Corsi considèrent que ces propos ne
sont pas acceptables.
En effet, ce discours du Président de l'Assemblée de Corse se situe
à l'opposé du développement durable soit disant recherché par la
majorité territoriale, en ouvrant toute grande la porte à une
spéculation sans frein.
Ainsi, Camille de Rocca Serra envisage de « passer de 12 à 20% de
domaine constructible sur la zone littorale », soit un quasi
doublement. Cela permettrait, selon lui, de bâtir des établissements
« quatre étoiles », aujourd'hui en nombre insuffisant.
« C'est pourquoi », toujours selon le Président, »il faut que des
investisseurs viennent en Corse pour bâtir cet hébergement manquant
»
A qui fera-t-on croire que l'avenir du tourisme durable dépend d'une
multiplication accélérée des hôtels de luxe?
Pour I Verdi, les choses sont claires, il s'agit par une «
adaptabilité de la Loi Littoral », voulue par le Président, de
permettre le mitage des rivages de l'île par des résidences
secondaires. En d'autres termes, il faudrait vider cette loi de sa
substance afin de pouvoir bétonner tous azimuts.
Devant une telle attitude qui confine au cynisme, I Verdi affirment
que l'heure est à la mobilisation du peuple corse. Car celui-ci doit
d'abord maîtriser l'utilisation de son espace et donc du foncier
s'il veut maîtriser son devenir. Dans cette perspective, il faut
mettre en œuvre une activité touristique équilibrée dans l'espace et
offrant un panel diversifié de produits touristiques originaux,
prenant appui sur la découverte de nos sites et de notre culture,
tout en élargissant les zones de recherche de clientèle. A cette
fin, la revitalisation de l'intérieur de l'île et la préservation
des terres à vocation agricole apparaissent incontournables.
Quant aux espaces naturels remarquables, qui donnent à la Corse sa
renommée, ils doivent être d'autant plus préservés qu'ils
constituent les éléments économiques forts de cette image de
marque.
Opposer la protection du littoral au développement économique est
donc un non-sens sauf si l'on recherche une rentabilisation
financière maximale à court terme en guise de développement. Pour I
Verdi, seules une gestion respectueuse des espaces naturels protégés
et des sites remarquables ainsi que la mise en valeur de notre
culture dans tous ses aspects (histoire, art, gastronomie, produits
spécifiques) peuvent permettre un développement durable, donc
s'inscrivant dans le long terme, pour tous les secteurs de la
société d'aujourd'hui ainsi que pour les générations futures.
Penser que « béton » rime avec « développement »c'est avoir quarante
ans de retard et prendre pour modèle des régions et des pays qui
réalisent déjà depuis plusieurs années qu'ils ont fait fausse route:
Baléares, Côte d'Azur, Costa Brava espagnole, Riviera italienne.
Aussi I Verdi Corsi, membres du Collectif pour la Loi Littoral,
appellent l'ensemble des Corses à dire haut et fort que la Corse a
besoin d'un véritable projet de société, respectant nos sites et
notre culture, et non d'un permis de bétonner le littoral et
l'avenir de nos enfants.
I VERDI CORSI
Source photo : internet / Presse
Source info : I Verdi Corsi (http://www.iverdicorsi.org/) |