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ANC
Ajaccio le 15 décembre 2004
Soutien à Jo Peraldi L’année 2004 s’achève sans aucune amélioration notable de la situation des dizaines de détenus corses pour faits politiques dans les prisons hors de Corse, et cela malgré certaines promesses des gouvernements français. Pire la répression n’aura connu aucune pause et le nombre des emprisonnés s’est accru durant ces douze mois. L’Etat français qui se gargarise d’état de droit et de droits de l’homme n’applique même pas les directives européennes en matière de présomption d’innocence, de conditions de détention, d’éloignement des familles ou de délais de jugement.. C’est ainsi entre-autres dossiers, que Vincent Andriuzzi attend depuis plusieurs années que soit fixé son procès en appel qu’il est en droit d’avoir depuis sa lourde condamnation avec Jean Castella dans le procès Erignac, au motif prédominant qu’il « avait le profil ». L’ANC apporte son soutien a l’action du Comité Andriuzzi et à Jean Castella. C’est ainsi aussi que Jo Peraldi, interpellé dans l’affaire des attentats de novembre 99 à Ajaccio, attend lui toujours son procès, soit près de 59 mois de détention, record européen en matière de détention provisoire au mépris de toutes les recommandations européennes en matière de justice. Rappelons pour mémoire que l’Etat français avait été condamné par la Cour européenne de justice dans l’Affaire Tomasi pour détention provisoire abusive de 57 mois. Cette situation est inacceptable. Aussi en l’attente de son procès futur dont la date n’est toujours pas fixée, l’Etat se doit de remettre rapidement Jo Peraldi en liberté, juste réparation pour préjudice subi par une trop longue détention provisoire dont la faute incombe aux autorités judiciaires. Ces affaires judiciaires vécues de plus en plus difficilement sont la conséquence de la volonté de l’Etat de traiter la Corse en dehors des lois en matière de justice, alors que par ailleurs il refuse de traiter politiquement la question corse, préférant la manipulation des opinions, la désinformation, le mépris ou la répression. L’histoire, y compris récente, a montré pourtant que de telles pratiques et une telle injustice au nom de la fermeté républicaine n’étaient pas faites pour créer les conditions d’une évolution sereine dans l’île. Les responsables de l’Etat et les élus clanistes devraient méditer sur les conséquences néfastes des situations de blocage et de répression qui par le passé n’ont débouché que sur des drames enfonçant toujours plus l’île dans le marasme et le désespoir. En cette fin d’année, période de vœux, souhaitons que tous ensemble, nous fassions s’ouvrir le plus tôt possible, les portes de ces prisons qui enferment trop d’enfants de ce Peuple. Notre volonté et notre mobilisation doivent faire que leurs conditions de détention soient améliorées et que l’Etat et le Gouvernement consentent enfin à les réunir tous ensemble dans l’île, en l’attente de leur libération définitive et de l’arrêt de toutes les poursuites contre eux. |