Le
23 janvier 2008 :
(Unità Naziunale,
www.unita-naziunale.org - Corse - Lutte de Masse) (Avec
AFP, Reuters, Presse Internet) Six corses dont deux militants du
Rinnovu, ont été interpellé, lundi 21 janvier au matin dans
l'enquête sur les "incidents" qui sont survenues pendant
l'occupation de la Collectivité Territoriale de Corse. Cinq d'entre
eux ont été présenté en comparution immédiate au terme des 48h de
garde à vue mercredi en début d'après midi. Le sixième ayant
été relâché sans suite rapidement. Une septième personne convoquée
le mercredi matin pour une simple audition a été placée en garde à
vue pendant 8 heure avoir d'être relâchée sans suite pour les
incidents de la CTC. Cette même personne, un militant nationaliste
de 39 ans, ancien pompier volontaire et animateur d'un site
nationaliste avait été interpellée le soir des faits pour
avoir participée à la maîtrise de l'incendie
Deux affaires distinctes
ont donc été traitée : Trois jeunes avaient reconnus les faits
pendant le délai de la garde à vue et à l'audience, les trois
jeunes gens condamnés pour déprédations ont expliqué avoir pénétré
dans l'édifice "par curiosité". Au troisième étage, ils ont
abondamment pioché dans le bar, se sont cuisiné des lasagnes
surgelées et se sont livrés à une bataille d'extincteurs avant
d'être priés de "dégager" par un commando de quatre à cinq hommes
masqués selon leurs termes. A l'audience, ils n'ont pas
reconnu les deux militants du mouvement nationaliste Rinnovu.
Par
contre Anthony Bozzi et Félix Benedetti, militants du Rinnovu,
ont démenti toutes les allégations à leur encontre. La défense a
démonté l'accusation laissant dans la salle une certitude, le
dossier est vide. Les avocats des deux militants ont plaidé la
relaxe, soutenant que le dossier était "lacunaire", monté "à des
fins politiques, pour salir le Rinnovu". "Je comprends que les gens
veuillent aller voir comment ça se passe à l'Assemblée de Corse.
Depuis sa création, elle est en proie au clientélisme, c'est l'armée
mexicaine, il n'y a que des généraux - avec des salaires de
généraux", a ajouté un des défenseurs. Le président du tribunal
s'est pour sa part déclaré "pas étonné" que cette instance ne se
soit pas déclarée partie civile.
Le procureur Thorel avait demandé pour les trois
jeunes qui ont reconnu avoir mangé des lasagnes, 3 mois de prison
ferme et 1 an ferme a l'encontre des deux militants du Rinnovu.
Dans l'attente du verdict, les choses se sont
compliquées, les avocats de la défense absent, le Procureur de la
République et le Juge se réunissant seul sans la présence des
avocats ou du greffier, les CRS se mettant en place dans la salle
d'audience entre le juge et les personnes présentes, Michèle Alliot
Marie, Ministre de l'intérieur, félicitant avant même le verdict les
policiers pour la qualité de leur travail. A cela s'est rajouté une
demande de complément d'enquête pendant le délibéré, ce qui a de
suite tendue la situation.
Une violente bousculade a opposé le public aux forces
de répression dans la salle d'audience du tribunal correctionnel
d'Ajaccio quand le président a ordonné l'évacuation de la salle.
A la reprise de l'audience, alors que le président
Guy Jean allait demander un complément d'information dans la partie
la plus lourde du dossier, l'assistance a protesté contre la
présence de CRS, selon elle, en trop grand nombre dans la salle, en
tapant sur les bancs aux cris de "libertà !" et a vivement applaudi
les prévenus à leur entrée.
Face au désordre, le président a alors fait évacuer
la salle. Dans la bousculade qui a suivi, un homme en chaise
roulante, militant du Rinnovu à été renversé et piétiné par les
forces de répression qui ont inondé la salle d'audience de gaz
lacrymogènes. La presse en première ligne a été gazée sans
ménagement ainsi que toutes les personnes présentes dont de
nombreuses femmes et personnes âgées. Matraquées et gazées, les
personnes
à l'intérieur ont du être évacuées vers la sortie. Dans la
bousculade, un des deux militants du Rinnovu, menottés et jeté
à terre par les CRS, a été aidé à se relever par un avocat présent.
A l'extérieur du tribunal, les CRS ont également fait
usage de grenades lacrymogènes pour disperser les manifestants
nationalistes qui attendaient le jugement depuis le début de
l'après-midi.
Contrainte de se réfugier dans le bureau des avocats, hors de la
présence du public et des journalistes - la salle d'audience étant
saturée de gaz lacrymogènes - la cour a condamné Alexandre, 19 ans
et Maxime, 18 ans, à un mois de prison ferme pour les dégradations
et les vols commis à l'Assemblée de Corse. Un troisième prévenu,
Loïc, 21 ans, a été condamné à deux mois fermes en raison de ses
antécédents judiciaires.
Le procureur de la République, José Thorel, avait requis un mois de
plus pour chacun des prévenus qui avaient reconnus être les auteurs
de dégradations volontaires et de vols dans cet édifice.
Alta Frequenza
(Laetitia Pietri) :
Dans un communiqué de presse parvenu ce matin (jeudi)
à notre rédaction, le bâtonnier d’Ajaccio Me Gatti s’indigne de
l’emploi de gaz lacrymogènes pour évacuer la salle d’audience. «
C’est une grave erreur d’utiliser de tels moyens disproportionnés
dans une enceinte de justice. La spirale infernale action-répression
peut jeter l’institution judiciaire et la société corse dans la plus
grande confusion » peut-on lire. «J’appelle solennellement tous les
responsables de l’ordre public en Corse à ne pas perdre leur
sang-froid », conclut Me Gatti dans son communiqué.
Alta
Frequenza (Alex Bertocchini)
Paul-Félix Benedetti blessé par un jet de gaz
lacrymogène en pleine figure : Toujours dans le déroulement des
faits (voir ci-dessus). Les choses ont été beaucoup plus sérieuses
pour Paul-Félix Benedetti, l'un des responsables du Rinnovu, et
aussi frère de l'un des accusés. Ayant reçu un jet de gaz
lacrymogène en pleine figure, il a subi de grandes difficultés
respiratoires, ce qui a nécessité son évacuation par le SAMU sur
l'hôpital d'Ajaccio. D'autres échauffourées se sont ensuite
déroulées dans la rue, et par charges successives, les CRS ont
éloigné l'assistance du palais de Justice.
Alta Frequenza (Alex
Bertocchini) Surréaliste !
On pourrait difficilement trouver un autre qualificatif pour
expliquer ce qui s'est passé hier soir (mercredi) dans la salle
d’audience du palais de Justice d’Ajaccio. Depuis plusieurs jours,
on savait que le procès dit de l’incendie de l’assemblée se
déroulait sous haute tension, mais jamais on n’aurait pu imaginer
pareil paroxysme. Des faits indescriptibles se sont déroulés dans la
salle d’audience avec gaz lacrymogène, matraque en règle, bousculade
en public, des avocats, et même d’une personne handicapée. Il faut
dire que la comparution des cinq personnes accusées d’avoir
participé au saccage et à l’incendie d’un bureau de l’assemblée
avait bien mal débuté. Les avocats de la défense n’avaient pas eu
beaucoup de mal pour mettre en évidence la maigreur rachitique du
dossier d’accusation, ce qui a apparemment, mis le tribunal dans un
très grand embarras. Le procès, à proprement parler, s’était déroulé
à peu près normalement avec présentation des faits, les réquisitions
et les plaidoiries, puis le retrait
de la cour pour délibérer. Leur travail était terminé, et ayant pour
certains, d’autres obligations, certains avocats avaient même quitté
le palais de Justice, et c’est là que les choses ont commencé à
déraper, car le délibéré tant attendu, n’est jamais arrivé. Au lieu
de venir annoncer la décision de la cour sur la condamnation ou pas
des prévenus, le président a voulu rouvrir le débat pour un
complément d’information. En fait, les éléments probants de
l’accusation, étant inexistants, il était impossible à la cour de
prendre une décision de condamnation, et de toute façon, les avocats
étant partis, cela devenait impossible. Il s’en est suivi une longue
période d’hésitations, d’incertitudes, ponctuée d’une première
échauffourée avant le bouquet final de la reprise de l’audience. A
la reprise, on ne saura jamais ce que voulait annoncer le président,
un cordon de CRS s’est interposé entre le public et la cour. Du
jamais vu sans doute, dans une salle de palais de Justice. Et c’est
là que les choses se sont très vite enchaînées avec une rare
violence. Dans un vacarme indescriptible, le public et le cordon de
CRS en sont venus aux mains, puis le gazage de l’assistance à
provoqué un sauve-qui-peut général. Jean-Marc Lanfranchi, l’ancien
bâtonnier d’Ajaccio, était aux premières loges, car il a aidé un
handicapé, par ailleurs jeté à terre et piétiné, à quitter en
catastrophe la salle d’audience
Photo LCI
AFP AGOSTINI STEPHAN
Source photo :AFP,
CORSEMATIN, Alta Frequenza, Unità Naziunale, Archives du site.
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AFP, Reuters, Presse internet, Alta Frequenza, Unità Naziunale
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